Jean Giono est l'écrivain de la Provence. Lumières, couleurs, rudesse de la terre ... Son oeuvre ne cesse de faire corps avec un monde authentique qui résiste à la violence de la société moderne. A Manosque flotte encore l'âme du grand Giono, dans sa maison au pied du Mont d'Or.
Légende photo : Jean Giono (photo Youtube) et à droite, une vue d'une partie de la maison de l'écrivain au pied du Mont d'Or, à Manosque.
Jean Giono est né le 30 mars 1895 à Manosque. D'origine italienne par son père et d'origine provençale par sa mère. Issu d'une famille plutôt modeste, son père est un cordonnier et sa mère repasseuse. Il voue une grande admiration à son grand-père paternel. Jean Giono n’aura pas beaucoup voyagé, il reste principalement dans sa ville natale, une ville évoquée dans plusieurs textes, sa véritable source d'inspiration et plus particulièrement Manosque-des-Plateaux. Par ailleurs, il se marie en 1920 à son amie d’enfance, Élise Maurin avec qui il aura deux filles Aline et Sylvie. Dans cette même année, Jean Giono perd son père auquel il était très attaché.
En 1911, Jean Giono quitte le lycée à partir de la seconde pour rentrer directement dans la vie active. Il n’a pas le choix et participe à la vie de famille. Il occupe le poste d’un employé de banque à Manosque, ces nombreuses années à la banque lui permettent de s’offrir quelques livres, en particulier, ceux de la collection Classique Garnier, il découvre un roman qui va l’inspirer et le toucher littéralement. L’Iliade. Fasciné par la Grèce antique, il puise aux sources de cette litérature une inspiratin qui célèbre la nature. Il reste dans cette banque jusqu’en 1929, l’année de publication de Colline et de Un de Baumugnes. Ce roman est le deuxième de la trilogie Pan. En 1930, Regain, qui finit la trilogie de Pan, sera porté à l’écran quelques années plus tard par Marcel Pagnol. L’ensemble de ces trois romans lui apporte la notoriété. Giono devient conteur, poète. L' harmonie avec la nature qui deviendront la clé de la personnalité de l’écrivain, cela se confirmera avec ses futurs écrits.
Jean Giono n’a jamais cessé d’écrire, en 1923, il travaille sur Angélique, un roman médiéval qui reste inachevé. Il publie donc des poèmes dans la revue Marseillaise « La Criée ». En 1927, il écrit Naissance de l’Odyssée, un roman fondateur dans lequel on retrouve des éléments qui seront les futurs thème de l’oeuvre à venir avec la fascination et l’angoisse face à la nature. Mais aussi, l’inquiétude panique de l’homme au contact du monde. Cet ouvrage est refusé par Grasset car jugé trop complexe. Suivra Solitude de la pitié qui paraît la même année que Regain. C'est le premier des recueils de récits et essais brefs, déjà parus en revue, qui paraîtront sous sa signature au long de sa carrière. Élaboré entre 1925 et 1926, Naissance de l’Odyssée est le premier roman achevé de Jean Giono, bien qu’il ne soit pas le premier publié. L’œuvre s’est en effet vue refusée par Grasset et ne paraîtra qu’en 1930, après le succès de Colline. Ce roman a fait l'objet d’un intérêt grandissant. En 1932, paraît Le Jean bleu un récit autobiographique, qui fait une grande place à la figure paternelle et témoigne de l'admiration de Giono pour son père, sa sérénité, sa générosité. Mais l'invention, le romanesque, se mêlent intimement aux éléments autobiographiques dans ce récit lyrique.
Après ces nombreux succès, l’écrivain abandonne son emploi à la banque pour se consacrer exclusivement à l’écriture. Par la suite, il fait l’acquisition de la maison du Parais, petite maison qu’il agrandira et qu’il habitera jusqu’à sa mort. En 1933, paraît Le serpent d’étoiles. Un ouvrage dans la même veine que Colline, Un de Baumugnes ou Regain, bien que cela soit un récit qui parle d’aventures au sein des collines du Lubéron autour d' un berger qui raconte sa vie. Un an plus tard, avec Le chant du monde, Jean Giono revient au roman pur et d'aventures, dans lequel les éléments naturels ont encore une grande place comme la faune. Un homme amoureux de la nature. Une place permanente chez lui, à Manosque lui tient à coeur
En 1934, dans les écritures du roman Le chant du monde, l’écrivain participe en cette période particulièrement tendue avec la menace d’une guerre, il commence donc à agir et à s’engager. Il adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires et participe à des réunions en faveur de la paix. Il reste proche des communistes, avec une tendance d'anarchiste, il est avant tout pacifiste au souvenir de son éducation. Un rebondissement va arriver en 1944, avec son incarcération pour une collaboration au régime de Vichy. Le Comité National des écrivains l'inscrit sur sa liste noire. Il est libéré 5 mois plus tard. Une situation plutôt honteuse. Il exprimera sa peine au travers d’un nouveau style d’écriture. Commence une période d'innombrables succès.
En 1947, Un roi sans divertissement est publié. C’est en 1951, qu’il publie sans aucun doute l’oeuvre la plus connue de l’écrivain, Le Hussard sur le toit. Un roman qui évoque les rebondissements d’un jeune colonel (Angelo Pardi), dans une Provence ravagée par le choléra. Il marque la fin de l'ostracisme dont Jean Giono a été victime depuis la fin de la guerre de la part du monde de la littérature française. Jusqu'à sa mort, Jean Giono se consacrera uniquement à l'écriture. Une écriture qui prendra d'ailleurs des formes de plus en plus variées. Il donne des textes pour des journaux et des revues. Les textes seront par la suite réunis en plusieurs volumes: Les terrasse de l'Île d'Elbe, Les trois arbres de Palzem, Les Héraclides, La chasse au bonheur. Il voyage en Italie, le pays de ses origines (Voyage en Italie), en Écosse, en Espagne. Enfin, il continue à écrire des romans et des textes de fictions.
Entre 1953 et 1957, il écrit le dernier volume du cycle du hussard, Le bonheur fou, un roman «historique», mais d'une histoire avec laquelle l’écrivain sait prendre des libertés. Au cours de ces dernières années, son travail est ralenti par des faiblesses cardiaques. Il doit se ménager, renoncer à la pipe, aux déplacements. En 1970, ses forces diminuent; il doit être opéré d'une embolie artérielle. Dans la nuit du 8 au 9 0ctobre 1970, Giono meurt d'une crise cardiaque.
Située dans le quartier Lou Paraïs, au pied du Mont d'Or, la demeure où vécut Jean Giono de 1930 à sa mort, et où il créa la plus grande partie de son oeuvre, peut être visitée, sur rendez-vous exclusivement.
Plongez-vous dans l'univers romanesques de Jean Giono à Manosque où son âme vit encore. À travers des conférences, concert de musique baroque italienne, lecture des oeuvres de l'écrivain, débats, théâtre, cinéma, café littéraire... Giono, Rome et l'Italie seront au centre de toute notre attention.
> Plus d'informations sur le site du festival Jean Giono
> Plus d'informations sur le "Centre Giono"
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