Parfois, la lecture d’un livre ressemble à une rencontre amoureuse. Joëlle Losfeld nous dit son émerveillement d'avoir découvert « Flora » de Gail Godwin, par les hasards d’une recherche sur Internet. Et son engagement total d'éditrice pour cette œuvre « au charme vénéneux ». Réalisation Annick Geille
« Once upon a time , je cherchais de la documentation sur le chef-d’œuvre de William Golding, Sa Majesté des mouches, sur un site littéraire et je suis tombée sur un article concernant Flora de Gail Godwin. Erreur informatique ou hasard objectif, telle est la question que je ne me suis pas posée tout de suite mais qu’en l’état je trouve intéressante : l’existence possible d’une « âme » infiltrée dans un moteur de recherche. L’homophonie peut expliquer bien des choses mais il n’en reste pas moins que ces deux livres parlent de l’enfance, de la nature de l’origine, et de la soumission ou non à un désordre établi.
Parmi les livres qui ont marqué ma jeunesse figurent en bonne place, outre Sa Majesté des mouches, Le Tour d’écrou de Henry James et The Go-Between de L.P. Hartley –dont Losey tira un film-, subtiles odes à des enfances défuntes, marquées par la culpabilité.
Et voici Helen, l’héroïne de Flora, petite fille au charme vénéneux, habitée par la douleur, et une irrésistible envie d’exister quitte à détruire tout ce qui fait barrage à son désir et à son implacable égoïsme.
Helen, donc, revient 50 ans après sur
le drame fondateur de sa jeunesse, celui qu’elle n’a jamais pu se pardonner. En
cela, elle interroge la part d’ombre tapie
en nous qui perdure alors même que le combat est terminé. J’éprouve une infinie tendresse pour tous ces êtres de chair
et de lettres, ces fantômes qui viennent s’asseoir à notre chevet, éteignent
nos lampes et partagent nos nuits.Voici donc Flora, en espérant qu’elle vous apporte ce plaisir de lecture qu’elle
m’a procuré.»
Durant ses études supérieures de lettres en 1972, Joëlle Losfeld, est engagée aux éditions La Table Ronde et chez Christian Bourgois et parallèlement travaille aux éditions Le terrain vague pour faire ce que l’on appelle des petits boulots d’étudiant.Passionnée par la littérature, mais aussi le cinéma, elle part en 1975 en Tunisie où elle est engagée dans une maison d’édition, faute de pouvoir exercer son métier de monteuse. C’est là qu’elle commence à apprendre le métier d’éditeur. Elle revient en France après le décès de son père pour s’occuper avec sa mère des éditions Le Terrain Vague. Parallèlement, elle travaille pour d’autres maisons d’éditions telles Denoël, Hachette et comme journaliste (Jeune Afrique, entre autres) afin de parfaire ses connaissances sur le métier d’éditer. Le Terrain Vague est vendu en 1985 au groupe Edima, Joëlle Losfeld devient directrice littéraire. Elle quitte en 1991 pour fonder sa propre maison d’édition « Les éditions Joëlle Losfeld ». En 1997, elle s’associe avec le groupe Mango jusqu’en mai 2003 où elle intègre les éditions Gallimard tout en gardant sa marque et sa ligne éditoriale.(Photo: C. Hélie/Gallimard).
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