Les pensées positives de François Lelord

Avec Le Voyage d'Hector ou la Recherche du bonheur et Le Nouveau Voyage d'Hector, François Lelord nous avait donné des petites recettes pour trouver dans les gestes quotidiens les tous petits riens de la félicité .Il revient dans un nouvel essai Petit Hector apprend la vie, centré sur la figure de l'enfance et la question de l'éducation. Au pays des plaisirs minuscules, mettons en valeur les satisfactions légères. Petits riens instantanés qui se découvrent à l'angle de la rue et qui changent notre manière d'appréhender la vie et le rapport aux autres.

François Lelord, de la psychiatrie à l'écriture

Les essais de François Lelord ne cherchent pas à toucher les experts mais plutôt à transmettre des messages simples et à aider les êtres dans leur quotidien. Etant passé par les sphères de la médecine et de la psychiatrie, il s'est envolé aux Etats Unis pour deux ans où il fut chef de clinique. Son regard sur l'enfance et le monde des adultes ouvre encore des champs sur leurs rapports et les difficultés de communication entre les générations.

Un regard sur notre époque

Dans un style volontairement naïf, François Lelord emmène son lecteur à se poser différentes questions sur la vie. Ce nouveau texte s'adresse aussi bien aux adultes qui souhaitent savoir comment répondre de la meilleure façon à leurs enfants qu'à ces derniers qui se posent quantité de questions. Lelord tend encore à nous faire regarder le Bon côté des choses comme pour les camarades de Petit Hector qui vivent la séparation de leurs parents. L'existence est semée d'embuches mais tout découle de la manière que nous avons de regarder les choses.

Les bonnes questions de l'enfance

L'enfance est ce temps des questions. Comme le note très bien Alain Mabanckou à propos de son dernier roman Demain j'aurai vingt ans, l'enfant ne craint pas de poser les bonnes questions. Elles sont justes d'elles-mêmes car non entachées de la censure des adultes. Sous le voile d'une naïveté apparente se découvre la solide vérité. L'enfant regarde le monde et brise le silence que les adultes lui impose à travers ses questions. Petit Hector a observé que son papa écrit ses réflexions dans un petit carnet qu'il garde sur lui. Il en fait de même et chaque soir, avant de se coucher, il écrit ses remarques et ses observations .

De l'empathie pour Petit Hector

Le lecteur de ce dernier essai sera séduit par l'émotion que revêt le personnage de Petit Hector. Les premiers élans pour Amandine sont lumineux, légers comme l'étincelle de l'enfance. La visite au musée où Petit Hector et Amandine découvrent les figures de la mythologie grecque ouvre de nouveaux horizons à ce bonheur si difficile à raconter. Le jeu consistant à raconter des histoires est tout aussi charmant. Petit Hector, l'infatigable conteur emporte Amandine dans ses récits. Puis, quand il est invité chez sa bonne amie, il découvre la Différence. On regrettera un temps de lire que la différence est triste. L'appartement d'Amandine a beau être bohême et contraire à celui de Petit Hector, il révèle une qualité que notre monde actuel ne cesse de critiquer. Prônant l'égalité, notre époque oublie la richesse de la différence contribuant à rendre les choses et les êtres de plus en plus conformistes.  A quelques pages de la fin, Petit Hector se rend compte pourtant des bienfaits de la différence et commence à l'aimer. Ainsi, à travers l'évolution du récit se lit celle de Petit Hector qui peu à peu apprend la vie...

Les raisons d'un succès

Petit Hector apprend la vie sonne comme la suite d'une série de textes qui cherche à aider à vivre mieux. En ces périodes de crise et de solitude, les essais de François Lelord apparaissent comme autant de baumes apaisants. Hector, le double de Lelord, le papa de Petit Hector approche les questions de son fils avec philosophie et patience. Différemment de la mère souvent plus à cheval sur les principes, ce père propose des réflexions en adéquation avec son temps. L'ouvrage fait encore l'éloge du dialogue entre parents et enfants, rapport qui n'est pas toujours évident à l'heure où les individus ne prennent plus le temps de se parler.  Enfin, en refermant le livre, on garde la belle image de la route des vacances que décrit le père de Petit Hector:"cette route, c'est comme la Vie. Il y a des moments où il pleut, et puis après il fait beau, mais on sait qu'il va pleuvoir encore. L'important c'est de continuer... Et de savoir à peu près où on va." A méditer sans modération.