"Bons baisers de Téhéran"

Les mémoires iranniennes de Gina Nahaï

Avec "Bons baisers de Téhéran" (Préludes), Gina B. Nahaï entraîne le lecteur dans un récit qui en racontant l'histoire d'une famille reconstitue aussi celle des juifs d'Iran. 

"Bons baisers de Téhéran" de Gina Barkhordar Nahai vient de paraître dans le nouveau label du Livre de Poche, Préludes. Une occasion pour ceux ou celles qui l'aurait manqué, de découvrir ce roman, mêlant saga familiale et roman policier, culture persane et culture juive.

Une histoire qui se mêle à la culture

Au début du récit, un assasssinat. Celui d'un homme d’affaires d’origine iranienne, dont le corps a disparu. 

L'"absent" deveint l'objet d'une recherche au sens littéral ( policière), mais aussi généalogique. Très vite le roman devient une remontée aux sources d'une histoire familiale, celle des Soleyman, famille juive chassée d'Iran et exilée aux Etats-Unis.

La quête d'une mémoire

 Gina B. Nahaï explore dans ce livre la force des liens du sang et la nécessaire construction d'une mémoire multiple. Juive iranienne expatriée aux Etats-Unis, cette journaliste et universitaire qui enseigne à l'université de South California propose dans son livre une véritable plongée dans l'histoire d'une communauté soumise à des siècles de persécutions.


 Les cicatrices de l'exil

 Bons baisers de Téhéran" est aussi le récit de l'exil, fuite de soi-même,abandon des racines, impossible complétude.Dans une écriture forte et subtile qui sait mêler subjectivité et analyse,Gina B. Nahaï entraîne le lecteur dans les rivages de son histoire.


Résumé du livre

Dans la famille Soleyman, le tumulte semble toujours régner. Famille juive chassée de Téhéran quelques décennies auparavant, elle pense enfin avoir trouvé le répit en s'exilant à Los Angeles. Or, un démon de leur passé, connu sous le nom de Fils de Raphaël, va venir chambouler leur premier semblant d'équilibre. Enfant illégitime, son existence même est une ombre qui plane au-dessus du clan des Soleyman, et son arrivée aux Etats-Unis fait frémir toute la communauté juive iranienne.
Lorsque des années plus tard, le Fils de Raphaël, devenu un grand businessman, est retrouvé assassiné dans sa voiture, une longue liste de suspects se dessine. Est-ce son épouse traitée avec si peu d'égard; un des nombreux membres de la famille Soleyman en quête de vengeance; des investisseurs qu'il aurait escroqués dans un montage financier frauduleux; ou peut-être même son comptable et confident de toujours?

 

 Extraits choisis

 "Le plus dur quand on vit en exil, les Iraniens l'apprendraient très vite, c'est la disparition - non pas de soi, mais de ce qu'on paraît être aux yeux des autres. Au départ, vous vous voyez comme un reflet dans les yeux de vos parents. Vous apprenez qui vous êtes et ce que vous êtes en contemplant cette image jour après jour (...) Et puis d'un seul coup, le miroir se brise et le monde s'assombrit. Vous êtes forcé de partir ou de fuir pour rester en vie. (...) Une part de cette obscurité émancipe et libère, permet de se réimaginer, de se réinventer et de recommencer sans entrave. Et il y a une autre part qui amoindrit et dévalue. Pour une grande majorité, "je suis" se transforme en "j'étais"."

 "On le sait en Orient, les enfants héritent des péchés et des chagrins de leurs parents autant que de leur aabhroo, tout comme on sait que, en réalité, il n'existe pas de nouveau départ, qu'on peut ne pas avoir conscience du passé mais que lui sait où vous trouver. Certains de nous les Iraniens avons pu vouloir l'oublier après avoir découvert Los Angeles; c'est en tout cas ce que j'ai fait."
 >>Gina B. Nahaï, Bons baisers de Téhéran, Préludes
0
 

En ce moment

Prix Mare Nostrum 2024 : quatre œuvres primées

Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c

Prix franceinfo de la BD d’actualité et de reportage 2025 : coup d’envoi de la 31e édition !

Légende photo : en haut de gauche à droite : Deloupy (Les Arènes), Carole Maurel (Glénat), Pierre Van Hove (Delcourt/La Revue Dessinée), Sébast

Le TOP des articles

& aussi