Les Morues, une bande de jeunes-femmes trentenaires, nagent dans l'eau salée de leurs relations aux hommes, fières de leur indépendance. Dans une nouvelle génération où le clinquant de la vie publique prime sur l'équilibre de la vie privée, où internet mêle et mélange les identités, Ema et Fred mènent l'enquête sur les circonstances de la mort d'une amie.
Titiou Lecoq avait depuis longtemps à l’esprit l’envie d’achever un premier
roman. Chose faite avec Les Morues, qu’elle a commencé à écrire avant même de
connaître le succès par son blog (www.girlsandgeeks.com),
ou par ses articles sur le site d’information Slate.
« Le blog est un genre littéraire », écrit-elle dans un de ses
derniers posts. Le blog est selon elle un nouveau genre, comme un moyen
d’exprimer le « je » fictif, retravaillé, le jeu d’une identité à la
sauce web moderne.
Parce que nous vivons dans une nouvelle époque, celle où la littérature ne
sonne pas pareil quand on passe de plus en plus de temps devant un écran d’ordinateur.
Donc les gens s’adaptent, et Titiou Lecoq écrit dans son roman Les Morues cette adaptation qui joue
forcément sur notre identité.
L’auteur se concentre sur une bande d’amis autour de la trentaine qui doit
faire face à la disparition soudaine de l’un d’eux. Charlotte est retrouvée morte chez elle, dans
son bureau. Toutes les preuves débouchent sur une seule conclusion, celle de
son suicide. Ema ne veut pas y croire : elle connaît trop bien Charlotte, son
amie d’enfance. Sa détermination à comprendre ce qui a causé cette mort
l’entraîne dans une enquête où vie publique et vie privée s’entremêlent. Les
apparences tombent petit à petit pour découvrir la grande solitude dans
laquelle chaque individu, malgré l’essort flagrant des moyens de communication
à sa disposition, se retrouve.
Vie privée et vie publique se mêlent donc, chez
des jeunes trentenaires en mal de construction, dans une societé où leur
malaise est vite caché par le maquillage qu’ils montrent,
virtuellement.
Fred a compris ce malaise, il le décrit avec une finesse dans un blog qui crée
un buzz monumental. Persona est son pseudo sur MySpace, et sa volonté de garder
l’anonymat est perçue comme une magnifique mise-en-scène. Le virtuel mâche
l’identité réele, de là à créér des mythes, à vendre du rêve à partir de sa
propre personne.
Enfin et d’abord, Les Morues c’est trois jeunes femmes qui revendiquent, charte
à la main, leur indépendance. Elles ne sont pas soumises à la bride des envie
du sexe masculin, comme les générations de leur mères. Elles affirment leur
liberté d’esprit et de corps face à des hommes qui, pour beaucoup, ont trop
joué de leur force dans l’espace public pour les rabaisser, elles.
Etre une Morue, c’est quoi ? C’est peut être incarner une jeunesse où l’équilibre
constant entre l’homme et la femme doit être défini, et où la complexité de la
vie privée peut et doit être partagée, sur le comptoir d’un petit bar, en se serrant les coudes.
>Roman de Titiou Lecoq Les Morues, Le Diable Vauvert, 2011
>Blog de Titiou Lecoq, Girls and Geeks
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