Olivier Sebban, après « Cendres blanches » et « Sécessions » (Rivages), revient avec un roman dystopique, « Maintenant que l'hiver » (Rivages), dans lequel il imagine une société désenchantée et fragmentée. Ses héros affrontent un rude hiver, tout en tentant de survivre aux brutalités de ce monde du futur, qui annonce la fin de la douceur de vivre. Même si, timidement, de la neige naît la lumière et de cet hiver, un paysage, dont nul n'a su détruire la beauté.
Si vous avez difficilement passé le cap du fameux blue monday de lundi 15 janvier et que les froidures de de la saison vous sapent le moral, ne vous plongez pas dans le dernier roman d'Olivier Sebban (son sixième) : Maintenant que l'hiver (Rivages).
Ce roman qui se veut à la fois dystopique et réaliste, nous plonge dans un monde où chacun tente de survivre entre solitude, violence, trafics et rapports de force. Ce qui relève ici de la dystopie, est que le récit se situe au cœur d’un hiver aux températures désormais sibériennes, provoqué par un changement climatique qui a fait son œuvre. L'extrême de ces températures résonne avec l'extrême brutalité qui est née dans cette société de plus en plus fragmentée.
Au milieu, il y a Thomas, un jeune homme qui tente de glisser sur les aspérités de sa vie sans grand lendemain. Il essaie de rester en vie, malgré les dangers qui l'entourent, ce qui relève déjà de l'exploit.
« -C'est une zone de guerre. Qu'est-ce que tu fous ici?
-J'essaie d'en sortir entier. »
Dans ce monde où l'homme est un loup pour l'homme, ce jeune héros sans gloire ni trompette, se lance avec son ami d'enfance, dans le trafic de viande, denrée désormais prohibée. On découvre un monde où la famille n'existe presque plus et la solitude règne en maître. Notre héros finit par se rapprocher d'une jeune amie, fille d'une ambitieuse députée. Cette plongée dans les coulisses d'un pouvoir totalitaire qui ne dit pas son nom n'est pas pour redonner espoir. Bigre.
Bref, on l'aura compris, Olivier Sebban n'a pas l'optimisme communicatif. Le regard qu'il porte sur cette société imaginaire qui ressemble à la nôtre avec quelques grossissements du trait, ne ménage pas le lecteur. Il lui fait ressentir cette lente décomposition d'un tissu social qui a perdu ses repères. Par ce tableau enneigé, l'auteur déclare espérer « qu'il livrera les clés pour accompagner les réflexions [des lecteurs] sur notre société, car ce roman pose, avec acuité, certaines questions brûlantes, dans une langue que je cherche sans cesse à renouveler et approfondir, où le langage restitue la beauté toujours présente du monde. »
La beauté, c'est ce qui reste quand on a tout oublié ? Un fragment d'espoir et de lumière qu'Olivier Sebban distille avec parcimonie tout au long de son récit. Si le portrait dressé par lui dans Maintenant que l'hiver fait froid dans le dos, il entrouvre une porte vers un autre regard. Et peut-être bien, espérons-le, vers une autre saison ?
> Olivier Sebban, Maintenant que l'hiver, Rivages, 228 pages, 21,00 € >> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
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