Patricia Cornwell: une écriture au scalpel

Des débuts comme journaliste

Après avoir obtenu son diplôme au Davidson College (en Caroline du Nord) en 1979, Patricia Cornwell commence à travailler au Charlotte Observer, où elle est rapidement chargée de couvrir les fait-divers criminels. Elle remporte un prix de journalisme d’investigation décerné par la Carolina Press Association  pour une série d’articles sur la prostitution et la délinquance dans les mauvais quartiers de Charlotte. Elle écrit une biographie de Ruth Bell Graham, A Time for remembering – The story of Ruth Bell Graham (ouvrage non traduit), qui sera primée. De 1984 à 1990, elle occupe un poste d’informaticienne à l’institut médico-légal de Richmond en Virginie. C’est cette période qui lui inspire son personnage principal Kay Scarpetta, une femme médecin légiste.

L’écriture

C’est donc le Dr Kay Scarpetta qu’elle met en scène dans son premier roman policier, publié en 1990, Postmortem. Ce roman qui a d’abord été rejeté par sept grandes maisons d’édition, est devenu le premier roman policier à remporter le Dagger Award, le Maccavity Award, l’Anthony Award, l’Edgar Poe Award, et en France le Prix du roman d’aventure en une année.

Après le succès de ce premier roman, l'auteure écrit toute une  série de best-sellers qui racontent les enquêtes de son héroïne, accompagnée de son acolyte Pete Marino, et de sa nièce, l’imprévisible Lucy Farinelli. Parallèlement aux aventures de  Kay Scarpetta, elle développe d’autres séries annexes avec pour personnages principaux Judy Hammer et Andy Brazil ou encore Winston « Win » Garano, qui deviennent rapidement des figures charismatiques du roman policier.

Cornwell a été récompensée à plusieurs reprises pour ses romans, et en 1999 le célèbre Dr Scarpetta a elle-même remportée le Sherlock Holmes Award  du meilleur détective,  récompense attribuée aux personnages perspicaces de romans policiers, créée par un auteur américain.

Une experte du domaine médico-légal

Les romans de Patricia Cornwell sont célèbres pour leur vraisemblance et leur recherche méticuleuse du détail, particulièrement en ce qui concerne les sciences médico-légales et les procédures policières. L'écrivain intervient régulièrement à la télévision américaine en tant que consultante dans le domaine médico-légal et participe activement à la recherche dans ce secteur : elle est notamment membre de l’Institut de sciences médico-légales de Virginie, qu’elle a contribué à fonder.  Elle fait également partie du Conseil National de l’Hôpital McLean, affilié à Harvard. En 2002, elle ouvre de nouveau l’enquête sur les meurtres de Jack l’éventreur. A la lumière des sciences médico-légales, elle explique dans Jack l’éventreur : affaire classée – Portrait d’un tueur, avoir trouvé des preuves concluantes qui indiquent que le tueur  était l’artiste de renom Walter Sickert. 

La recherche perpétuelle de la vérité

Cette véritable obsession pour la vérité et l'élucidation scientifique se retrouve encore une fois dans Havre des morts, la dix-huitième enquête de Kay Scarpetta. Le lecteur retrouve le médecin légiste dans la base militaire américaine de Dover, où elle teste de nouvelles techniques médicales révolutionnaires, comme l'autopsie virtuelle. Un jeune homme est retrouvé mort, à Cambridge, visiblement d'une crise cardiaque. Secondée par des techniques de pointe en matière de résolution de crimes, le Dr Scarpetta se penche sur des radiographies qui révèlent le squelette d'une affaire bien plus complexe... "[D]epuis le 11 Septembre, depuis l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, [...] la frontière entre les mondes militaire et civil s'est définitivement évanouie" observe Patricia Cornwell: l'enquête s'annonce périlleuse.