Révélation 2015 : Astrid Manfredi avec "La petite barbare"

La petite barbare, un livre coup de poing

Premier livre qui évoque le destin d’une jeune femme hors des conventions, on la surnomme « la petite barbare ». Elle a grandi dans une banlieue mal fréquentée et adore lire. Pour échapper à ce quotidien misérable elle a fondé un véritable gang en compagnie de son petit ami et obtient tout ce qu’elle a toujours voulu jusqu’au jour où tout a basculé. Désormais en prison, quels sont ses moyens pour s’émanciper de cette cellule ? Hargneuse, violente, crue, « la petite barbare » est le résultat d’une jeunesse laissée à l’abandon et à la dérive.
Pour son premier roman Astrid Manfredi nous emmène avec elle dans la prison pour femmes où est détenue « la petite barbare ». Les faits dus à son emprisonnement ? Elle a participé à la torture et à l’assassinat d’un jeune garçon Juif. Un roman court et percutant qui dénonce la violence des quartiers malfamés et la dureté d’une vie en prison.
Dans ce roman, le lecteur rentre dans l’intérieur de la prison, des cellules mais aussi dans le cerveau de cette jeune femme surnommée « la petite barbare ». Le lecteur apprend à la connaître mais aussi à connaître chaque femme, leurs histoires, leurs rêves, leurs désirs et leur quotidien. On observe la différence et la distance tenue et très marquante entre ces jeunes femmes et « la petite barbare » que tout le monde décrit comme une enfant sauvage.

Une héroïne troublante

« La petite barbare », une sublime jeune femme de 20 ans issue de la banlieue, d’un milieu social qui la pousse à agir de manière agressive, afin sûrement de se protéger d’un entourage qui l’a à jamais asservie. Cette beauté et cette jeunesse associées à son mystérieux petit ami lui permettent de tout avoir. A eux deux ils obtiennent ce qu’ils ont toujours rêvé et qu’ils n’ont jamais pu avoir auparavant : argent facile, produits de luxe, soirées où alcools et produits illicites se mélangent. Un amas de surconsommation qui débordera avec un assassinat. Elle est coupable. Coupable d’avoir tout vu et de n’avoir rien dit.
Sans nom, sans prénom juste ce surnom « la petite barbare » donné par toutes les autres détenues. On en sait très peu sur elle, elle possède une beauté incomparable et une froideur éblouissante, elle rêve d’une chose, un rêve qui ne tarit jamais, trouver son amant comme L’Amant de Marguerite Duras. La lecture, elle adore lire, c’est la seule chose qui la fait tenir dans sa banlieue malveillante et écrire est désormais la seule chose qui la fait tenir dans cette cellule. Elle tient un véritable journal de bord à travers lequel elle raconte sa vie en détention. Remplie de quelque chose de terrifiant, d’une véritable colère, mais vidée de désir et surtout de peur car elle la crée la peur, elle est prête à tout et même au pire pour obtenir ce qu’elle veut, même sa libération.
Dans le personnage qu’est « la petite barbare », on peut voir que la lecture n’est pas qu’une simple passion chez elle mais une véritable raison de vivre et qui s’oppose totalement à cette nécessité et cette obsession qu’elle a aussi pour l’argent, le luxe et les soirées de débauche. Un bien mystérieux et sauvage personnage que l’on essayera de comprendre tout au long du livre et qui pourrait bien nous emporter avec elle…

Un premier roman qui révèle Astrid Manfredi comme écrivaine

Astrid Manfredi s'est fait connaître par son blog de chroniques littéraires Laisse parler les filles. Critiques cinématographiques, littéraires, musicales, mode, des portraits, des ressentis personnels et des recommandations avérées ... ce blog éclectique a su donner un ton. Avec La Petite Barbare , Astrid Manfredi change de registre; D'auteure elle devient écrivaine. Ce premier roman, sombre, touchant  et dérangeant, manifeste un grand talent d'écriture. Astrid Manfredi est certainement l'une des révélations littéraires de l'année 2015. 

>Astrid Manredi, La petite barbare, Belfond