Hunger Games, Divergente, Le Labyrinthe... dystopie, courage et peurs universelles

Réservées à la jeunesse ? Non, car les trois romanciers, Suzanne Collins pour Hunger Games, Veronica Roth pour Divergente, et James Dashner pour Le Labyrinthe nous plongent dans des mondes futuristes totalitaires et sombres, dans lesquels l’Humanité semble avoir disparu ou du moins est extrêmement réduite.

Un appel à la liberté dans un contexte menaçant

Hunger Games, Divergente et Le Labyrinthe sont avant tout un appel, un cri commun. Un cri de liberté. Celui de trois auteurs qui croient profondément en la nature humaine. Celui de trois personnages qui gardent dans leur regard une lueur particulière. L’espoir. Alors que leur environnement sombre dans le chaos, ils incarnent un espoir de renouveau, d’avenir meilleur.

Hunger Games, une révolte contre la violence et l’abus de pouvoir

 Hunger Games, relate l’histoire de Panem, nation forgée sur les ruines d'une Amérique du Nord détruite à la suite d’un cataclysme nucléaire. Un Etat totalitaire, dirigé d'une main de fer par une poignée d’individus depuis le Capitole, capitale décadente de cet empire. Chaque année sont organisés par ces dirigeants les Hunger Games, jeu télévisé des plus particuliers. Chacun des douze districts dont se compose Panem doit fournir deux participants tirés au sort, une fille et un garçon, appelés les « tributs ». Ces vingt-quatre enfants (en effet les tributs sont choisis entre l’âge de douze et dix-huit ans) vont devoir s’affronter entre eux en un combat à mort dans une arène hostile. La victoire est accordée à l’unique survivant, dont la famille bénéficie d’argent et de nourriture jusqu’à la fin de sa vie. Le but de ce jeu, comparable à des jeux du cirque antiques, est d’offrir à l’infime caste de bourgeois décadents un divertissement riche en sensations fortes, mais surtout de faire une démonstration de force pour dissuader toute rébellion chez les habitants des douze districts en rappelant la puissance du Capitole. Katniss Everdeen, seize ans, se porte volontaire pour protéger sa petite sœur tirée au sort lors de la soixante-quatorzième édition de ces Hunger Games et très vite, elle se retrouve face à la superficialité et l’hypocrisie du Capitole, de ses habitants et du Président Snow, leader implacable de Panem et créateur des Jeux. N’ayant pas le choix de refuser la confrontation avec les autres candidats, pour certains extrêmement entraînés, Katniss ne peut faire confiance qu’à son instinct afin d’établir les bons choix, et de survivre. Entre la vie et la mort, entre l’humanité et l’amour.
>Hunger Games, éditions Pocket Jeunesse, 432 pages, 7.95 €
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Divergente, métaphore de la rébellion et de l’acceptation de soi

Dans la trilogie Divergente, il s'agit aussi d'un monde post-apocalyptique qui est mis en scène. La société y est répartie en cinq factions, en fonction des compétences et de la personnalité : les Erudits, les Sincères, les Altruistes, les Fraternels et les Audacieux. Beatrice Prior a seize ans, l’âge de choisir sa faction définitive. Pour cela, elle passe le « Test d’Aptitudes » qui va lui révéler quelle faction est la plus adaptée pour elle. Beatrice est née dans la faction Altruist, mais elle ne s’est jamais sentie très à l’aise dans son milieu d’origine, et l’examen le confirme : il révèle que Beatrice est Divergente, c’est-à-dire inclassable. C’est un cas extrêmement rare, et peu de personnes en connaissent l’existence. Les Divergents sont de plus traqués et tués par le gouvernement, qui les considère comme une menace, car difficilement contrôlables du fait de leur esprit polyvalent. Forcée de dissimuler ce secret dont elle comprend à peine la portée, Beatrice se choisit un nouveau nom, Tris, et choisit d’intégrer, contre toute attente, la faction des Audacieux, où l’entraînement, intense et dangereux, repose sur l’exploration des peurs les plus intimes dans le but de les vaincre toutes. N’écoutant que son courage et ses convictions, Tris se doit de franchir les étapes une à une et surtout, de s’affronter elle-même, tout en luttant contre un pouvoir totalitaire et sombre qui prend peu à peu le contrôle sur sa vie.
>Divergente, Pocket Jeunesse, 504 pages, 8.20 €
>Visionner la bande-annonce du film adapté de Divergente

Le Labyrinthe : comment se battre contre une idéologie foncièrement mauvaise dans un monde qui s’écroule

Thomas se réveille un matin au fond d’une boîte, se rappelant d’une seule chose : son prénom. Il se retrouve dans un lieu étrange, peuplé uniquement de garçons de son âge, entouré d’immenses murs infranchissables qui se découpent en quatre sombres portes de pierre. Portes qui, la nuit, se referment, obstruant ce qui se cache derrière : un labyrinthe sans fin, repaire de monstres d’acier. Ainsi chaque nuit les murs bougent, et le plan du labyrinthe est modifié. Si bien qu’il est impossible de trouver la sortie. Thomas apprend que les garçons, et maintenant lui avec, vivent donc au centre de ce labyrinthe, pour certains depuis des années. Tous les mois arrive un nouveau "pensionnaire". Thomas développe une fascination malsaine pour le labyrinthe, nourri par ses démons intérieurs, et essaye à tout prix de convaincre ses camarades de le laisser rejoindre les coureurs, les garçons les plus courageux, qui chaque jour partent dans le labyrinthe à la recherche de réponses. Leur rôle est crucial pour l’avenir du groupe, mais extrêmement dangereux : ils doivent absolument rentrer avant que les portes ne se referment. Personne ne survit une nuit dans le labyrinthe. Thomas et les autres sont cependant face à problème urgent : un mois après l’arrivée du jeune homme, une fille sort de la boîte en annonçant de sombres présages sur une prétendue association qui serait la clé de tout. Thomas comprend qu’une terrible épreuve les attend tous : comment s’échapper de ce labyrinthe maudit ? Si seulement il parvenait à se rappeler des secrets enfouis au plus profond de sa mémoire…
> Le Labyrinthe, Pocket Jeunesse, 464 pages, 7.95 €
>Visionner la bande-annonce du film adapté de Le Labyrinthe

Trois récits au service d'une réflexion sur le courage et la résistance

Ces trois œuvres, maintenant reconnues mondialement et adulées par le grand public, partagent des caractéristiques amenant une réflexion sur la persévérance, clé pour survivre, que l’on constate en suivant le cheminement des trois personnages principaux de ces livres, Katniss, Tris et Thomas, dont la force de caractère et l’obstination les sauvent plus d’une fois.

Du sens des dystopies ...

Dans le contexte actuel de crise sanitaire, ce thème de monde post-apocalyptique qui met en scène des protagonistes forts et attachants, résonne avec les préoccupations contemporaines. Suzanne Collins, Veronica Roth et James Dashner ont créé des univers au style futuriste, dont le récit renoue avec la grande tradition des odyssée et autres combats mythiques. Dans un monde qui s'est englué dans la consommation matérielle, ces sagas d'anticipation sont porteuses en filigrane d'un message sur la finalité des sociétés humaines. Et si la littérature de fantasy dépassait le qualificatif de simple divertissement auquel certains ont voulu la cantonner ?