Les aventures de Wilt pourraient se résumer ainsi : grandeur et décadence des années 70… sans la grandeur. Entre train-train conservateur et folies libertaires, chacun prétend avoir trouvé son idéal et s’efforce en secret de refouler d’éternelles frustrations. Tout cela serait bien triste si ce n’était pas à mourir de rire...
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Henry Wilt est un homme discret ou plus exactement, un homme insignifiant. Depuis des années, sans enthousiasme mais avec persévérance, il enseigne la culture générale dans un collège technique. Ses élèves, plus butés les uns que les autres, font partie des promotions Viande 1, Gaz 1 ou encore Plâtre 2. Rien ne les laisse plus insensibles que la littérature. Le soir, quand il rentre chez lui, Henry Wilt retrouve sa femme, la grosse Eva, qu’il exècre sans nostalgie aucune. Fan de yoga, de composition florale, de trempoline, de théâtre, de méditation transcendantale, bref, fan d’à peu près tout ce qui peut lui faire oublier qu’elle est bête comme ses pieds, elle est bien loin d’imaginer que son brave mari, l’inoffensif Henry Wilt, profite de ses rares moments de solitude pour fomenter son assassinat…
Le monde de Wilt est un monde à la fois sauvage et grotesque ; sous la plume de Tom Sharpe, tout le monde en prend pour son grade. Chaque phrase est une rasade d’acide exhilarant. Les hommes sont ronchons, vulgaires et obtus, les femmes calculatrices, grégaires et écervelées. Wilt lui-même n’a pas grand-chose pour lui, si ce n’est une épouvantable poisse qui le rend, bien malgré lui, attachant. Bref, dans Wilt I, vous entendrez beaucoup de mal des féministes, des curés, de la police, des jeunes prolos, des jeunes bourges, des intellectuels, des programmes pédagogiques, du Harpic et des poupées gonflables. Qui donc échappe à cette satire impitoyable ? Personne. Vraiment personne. Dans ce traitement rigoureusement égalitaire réside l’implacable justice du satiriste…
Il est à noter que le roman est merveilleusement traduit par François Dupuigrenet Desroussilles. Vous serez séduits par le rythme effréné des situations abracadabrantes aussi bien que par les jeux de mots mitraillés à tout-va, et vous serez triste en atteignant la dernière page… Mais pas de panique, il y a une suite !
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L’humour débridé de David Lodge, par exemple dans La Chute du British Museum
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De manière générale, je conseille ce livre à tous les profs à bout de nerfs qui veulent se bidonner en attendant les vacances… ou en essayant d’oublier la rentrée prochaine !
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