Dans un immeuble proche de la rue Saint-Lazare, un long couloir conduit, au fond d’un appartement sombre transformé en siège d’association, au petit bureau de Marie-Laure Guislain, Babaka Tracy Mputu et Sara Brimbeuf, à l’œuvre en plein été. La première est juriste, doit avoir un peu moins de trente-cinq ans alors et travaille pour l’association depuis quelques années. Les deux autres n’ont pas vingt-cinq ans, sont élèves avocates et commencent un stage de six mois. Concentrées dans ce petit bureau parisien, elles tra- vaillent comme on travaille l’été, dans le calme,...
Si vous allez pour la première fois chez Artinos, on a dû vous prévenir qu’il était impossible d’y trouver une table sans avoir réservé. On a dû vous raconter la mésaventure survenue à d’importantes personnalités égyptiennes ou étrangères : estimant qu’Artinos était un restaurant comme les autres, elles s’y étaient rendues sans prévenir. Le propriétaire Georges Artinos s’était excusé poliment mais fermement puis il leur avait proposé de prendre leur repas au comptoir. Certains avaient accepté, d’autres avaient quitté les lieux, mais tous avaient compris...
Il est difficile de faire le tri dans ses souvenirs, de séparer ceux qui vous ont marqué, que vous avez vraiment vécus, de ce que l’on vous a raconté par la suite et qui vous a influencé. Comment savoir vraiment si, à force de les évoquer, vous ne les avez pas enjolivés ? Jean Aurenche me disait que, parfois, il ne savait plus si les souvenirs qu’il racontait étaient réels ou s’il ne les avait pas peu à peu développés, voire imaginés à force de les relater, de vouloir les partager, les valoriser.
C’est par hasard que j’apprendrai, durant un de ces déjeuners...