Bus

Calme. Le car roulait avec monotonie vers la grande ville du comté où se trouvait mon lycée. La rengaine du bitume me berçait, encore somnolant après une trop courte nuit de sommeil. Une obscurité d'un tôt matin d'hiver entrait par les nombreuses fenêtres du véhicule déjà recouvertes aux trois quarts d'une buée chaude et rassurante. Les lampes tamisées du bus éclairaient faiblement le couloir central, laissant dans une ombre bienveillante et douillette le reste du car. Les lampadaires d'une ville endormie essayaient eux aussi de contribuer de manière éphémère à l'éclairage de ce véhicule passant sous leurs têtes lumineuses, leur vague respective de rayons entraient et repartaient aussitôt comme dégoutées, laissant l'intérieur aux voyageurs seuls, endormis ou somnolents.

Les freins crissèrent faiblement.

Une force invisible vous fait relever la tête lentement. Le bus arrivait en ville et ralentissait notablement sa course, les lampadaires se firent plus insistants et présents sur les bords de la route. Un couple se mit à chuchoter doucement devant moi, parlant d'affaires et d'autres.

La vie naissait enfin dans le bus

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