Les Écrits

Fukushima, un an....

C’était quelques secondes avant le bruit : tonnerre qui roule et gronde pour finir en apothéose.

Puis un voile gris où ciel et terre s’unissent ou se perdent.

Enfin l’eau ; comme un fleuve déchainé qui  perd tous ses points cardinaux.

 

Lui a regardé pousser des villes  et s’allumer leurs nuits.

Regardé s’agiter des fantômes ou danser les lumières.

Il a vu périr les peuples, hurler les femmes et grandir les cimetières.

Vu des ventres s’arrondir contre l’espérance qui doute.

Et entr’aperçu des mains qui se cherchaient, des lèvres se trouvaient.

Il a vécu des moments magiques, vécu des instants tragiques – et de chanceler les hommes.

Connu des trahisons honteuses et des compromissions orgueilleuses – et de mourir les hommes.

 

Il a regardé des murs se dresser et d’autres tomber ; sous les cris de joie ou pour cacher des larmes.

Il a vu se développer les villes et s’embraser leurs nuits – et jouer les enfants.

Filer les sons, voyager les ondes – et rire les enfants.

Il a vu voler les hommes.

S’affairer le monde.

S’opposer les causes.

Et disparaître des peuples, prier des femmes  - se figer à jamais le rire des enfants.

Il a vu s’exalter la folie, puis se nourrir la haine –avant de tout reconstruire.

 

 

Il a traversé des étés étouffés et des hivers glacés.

Résisté aux guerres et à leurs misères – des pestes brunes ou noires aux disettes trop vite effacées des mémoires.

Résisté aux ripailles comme aux brasiers.

Il a triomphé du vent mauvais ou salé, et même de quelques dieux hargneux.

Il a regardé  grandir l’espace ou se rapprocher la lune ; se contracter l’infini et s’exploser le temps.

Il a vu l’espoir puis le savoir – et s’amuser les enfants.

L’improbable ou l’impossible – et s’esclaffer les enfants.

Il a vu fleurir des déserts, se dompter des éclairs, se soumettre des atomes….

Mais il y eu la Terre enfiévrée, et l’océan en fureur, et les ondes et les chocs et les rayons assassins…

Il y eut la mort et la douleur et la peur…

 

Reste l’espoir pourtant : d’un lendemain plus lumineux.

Avec des si, avec la force, avec la volonté – au creux des mains qui se tiennent.

Ou quand les dés s’affolent sur un double six et deux étoiles : celle de la chance, celle de l’amour.

Avec des rires et des larmes –et quelques promesses.

Pour les enfants et les leurs –pour que demain existe !

  

                             A toutes les victimes, J.W.

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