Gilles Legardinier : « Un bon livre doit nous bouleverser »

Viabooks : Vous êtes président du jury Cultura pour la quatrième année. Pourquoi cet engagement ?

Gilles Legardinier : J’ai un lien particulier avec les libraires de Cultura. Ils m’ont toujours soutenu. J’apprécie particulièrement qu’il s’agisse d’une entreprise puissante qui ait su laisser sa place aux personnes. Le processus de la sélection des nouveaux talents relève avant tout d’un partenariat humain avec les équipes. Ils font vraiment leur métier de passeur d’émotion. Et c’est ce qui me touche. Cultura, c’est la force d’un grand réseau avec les qualités des libraires indépendants. Je sais que leur démarche est sincère et pérenne.  Je suis heureux d’y contribuer.

Comment se passe la sélection  des Talents? 

G.L. : Un bon auteur selon moi raconte des histoires qui mettent en scène de vraies personnes, une représentation de la réalité humaine incarnée et juste. Dans le cadre des Talents Cultura, j’interviens après qu’une première sélection ait été effectuée par les libraires de la chaîne. J’apporte mon regard d’écrivain. A la fin, on peut dire que tous les livres choisis  sont de bons livres. Des livres qui plairont à tous les lecteurs. Promouvoir de bons livres donne toujours envie  de lire d’autres livres. Défendre ces titres est important pour les lecteurs mais aussi pour tous les écrivains.

Pouvez-vous nous parler de la sélection 2016. Un bon cru ?

G.L. : Exceptionnel ! C’est un choix très éclectique. Les Talents 2016 désignent des livres accessibles pour tous ceux qui aiment lire, populaires dans le bon sens du terme. Selon moi, cette sélection est peut-être la plus complète depuis que je suis président.

Pouvez-vous nous présenter les différents lauréats 2016. Commençons par Petit pays de Gaël Faye (Grasset)…

G.L. : Un vrai choc. Ce qu’on peut faire de mieux pour un livre : une rencontre entre une histoire et un talent. Il m’a enthousiasmé. Le récit nous emporte sans réserve.

Avant que naisse la forêt de Régis Chantreau (Les Escales) ?

G.L. : Superbe, une surprise comme on aime les trouver lorsqu’on découvre un nouvel auteur. Ce livre comprend une vraie poésie dans l’écriture. Il est contemplatif dans l’action.

Une chanson douce de Leila Slimani (Gallimard) ?

G.L. : Très efficace. Un récit qui nous piège et nous possède jusqu’à la fin. Tous les lecteurs qui ont des enfants auront des frissons.

Fils du feu de Guy Boley (Grasset) ?

G.L. : Très poétique avec un soupçon de nostalgie. L’auteur témoigne d’une sensibilité à fleur de page.

Une bouche sans personne de Gilles Marchand (Aux forges de Vulcain) ?

G.L. : Etonnant. Haletant. Malin. Souvent brillant. Je ne peux pas en dire plus pour préserver le plaisir du lecteur.

Cartographie de l’oubli de Nils Labuzan (JC Lattès) ?

G.L. : Passionnant. L’intime  dans l’historique .L’histoire se passe en Afrique. A travers un épisode méconnu de l’histoire africaine on accède à un message universel. L’intime se mêle à l’historique et trouve une résonance universelle.

Pour conclure, un mot sur la rentrée littéraire 2016 ?

G.L. : Ce Barnum de l’édition ? C’est une machine commerciale alors que pour moi chaque livre est unique ; La vraie vie ce n’est pas la rentrée littéraire qui n’est qu’un coup d(envoi éphémère. C’est pourquoi je soutiens les Talents à découvrir de Cultura car il s’agit d’un engagement sur une année. Ce n’est pas un simple projecteur de quelques semaines.

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