L'histoire de Justo Gallego qui, depuis plus de cinquante ans, construit, seul, une cathédrale dans la banlieue de Madrid. Un projet surréaliste, qui a attiré Mark Greene dans son écriture. Une rencontre exceptionnelle entre un romancier et un héros pas comme les autres. Comment construire une cathédrale , qui fait partie de la collection Les Invraisemblables des éditions Plein Jour a été sélectionné sur la liste du prix Wepler-La Poste. Mark Greene nous confie devant l'emblématique cathédrale de Notre-Dame à Paris, la grande histoire de ce Don Quichotte des Temps modernes.
Mark Greene: Justo est un vieil espagnol qui a aujourd'hui 90 ans. Il est né dans la banlieue de Madrid, il a décidé il y a 55 ans de construire une cathédrale. Il a été d'abord dans un monastère et il est tombé malade de la tuberculose. Pour cette cause il n'a pas pu rester dans le monastère, il a été en partie, expulsé. Par la suite, il a décidé de se lancer dans le projet fou de construire une cathédrale dans un petit terrain qui appartenait à sa famille. Il n'avait aucune notion d'architecture, il a juste lu des livres parlant de construction de cathédrale ou de château fort.
M.G: Il a commencé en le 12 octobre 1961, la fête de la "vierge du Pilar" (vierge du pilier en français) qui est très connue en Espagne.
M.G: Effectivement, je suis né à Madrid. Justo est un personnage de la "vieille Espagne". C'est quelqu'un qui appartient à un monde révolu aujourd'hui. En parlant de lui, c'est aussi une façon de parler de cette "vieille Espagne" que j'ai un peu connue mais qui n'existe plus. Aujourd'hui, l'Espagne est un pays moderne.
M.G: Une des particularités de Justo, c'est qu'il s'est lancé dans un projet énorme, immense pour un homme seul sans même avoir défini de plan ni même quand ça allait se terminer. D'ailleurs, la cathédrale ne se terminera jamais, elle est interminable et infinie. C'est un sujet qui m'a beaucoup frappé car aujourd'hui on a tendance à suivre des choses déjà établies à l'avance avec des limites bien définies... Là, c'est l'inverse.
M.G: Il y a des livres, des projets littéraires, des romans pour lesquels l'auteur à déjà établi un but bien précis. C'est souvent le cas avec des thrillers par exemple et même pour certains romans d'aventure, où l'on sait très bien comment l'histoire va se dérouler, les différentes étapes et ensuite en quelque sorte "remplir les cases". Puis, il y a d'autres projets, plus fous, plus absurdes où on se lance sans savoir la conclusion du livre. C'est une aventure !
Légende photo : Justo Gallego photographié dans la nef de "sa" cathédrale
M.G: Le propre de l'oeuvre est justement de dépasser l'auteur. Si on pourrait définir "l'oeuvre"d'une certaine manière, ce serait par la durée. C'est quelque chose qui dure et dépasse, l'auteur qui a beaucoup investit... Tous les artistes et écrivains espèrent que l'oeuvre soit plus forte qu'eux, autant dans le temps que dans la portée.
M.G: C'est une collection qui s'appelle "Les Invraisemblables" qui est publiée aux Éditions Plein Jour. Le projet est de s'attacher à des personnages différents, réfractaires, des gens qui ne rentrent pas dans le moule... Le personnage de Justo est assez représentatif pour ce projet.
M.G: J'écris en ce moment un roman qui parle aussi de personnages atypiques qui ont la particularité et le point commun avec Justo de s'intéresser beaucoup aux auteurs. C'est un livre qui se passe en grande partie sur les toits de Paris et les dolomites italiennes. Une sorte de correspondance entre ses hauteurs et ce qu'il se passe dans le ciel et à travers le ciel.
>Mark Greene, Comment construire une cathédrale, Plein Jour
>Lire l'interview de Sybille Grimbert et Florent Georgesco, les dirigeants des éditions Plein Jour qui présentent la collection Les Invraisemblables
>Visionner l'interview de Mark Greene en vidéo
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