La polémique se poursuit autour du Journal d’Anne Frank alors que la justice néerlandaise n’a pas encore tranché sur la date à laquelle le texte pourra tomber dans le domaine public. La bataille fait rage entre le Fonds Anne Frank, bénéficiaire et gestionnaire des droits de l’oeuvre, et Isabelle Attard et Olivier Ertzscheid.
Ces derniers considèrent que l’ouvrage devrait appartenir au domaine public puisque le Journal est paru pour la première fois en 1947, soit soixante-dix ans après la mort de la jeune fille, et rentre donc d’office dans le domaine public, conformément à une directive européenne.
Le Fonds Anne Frank en conteste l’entrée en s’appuyant sur le fait que la première version publiée a été retravaillée par le père de l’auteure, Otto Frank, mort en 1980, ce qui repousserait l’entrée dans le domaine public à soixante-dix ans après la mort de ce dernier, soit 2050.
En France, Isabelle Attard, députée du Calvados et Olivier Ertzscheid, blogueur et maître de conférence, combattent le Fonds Anne Frank en espérant voir le fameux journal tomber dans le domaine public. C’est pourquoi ils ont tous deux mis en ligne le texte le 1er janvier, malgré les menaces et l’avis du Fonds Anne Frank.
Cette affaire pose une fois encore le problème de l’harmonisation des droits d’auteur. Si l’entrée dans le domaine public du journal écrit par la jeune fille juive à Amsterdam ferait perdre les revenus exclusifs aux ayants droits, cela rendrait néanmoins le texte encore plus visible avec une diffusion plus large et importante de l’oeuvre. Une action qui correspondrait peut-être d’avantage à la volonté d’Anne Frank, morte en 1945 dans le camp de Bergen-Belsen, dont l’oeuvre est universelle et particulièrement importante en cette année où Mein Kampf tombe également dans le domaine public.
Légende photo : Jérôme Garcin, Hervé Le Tellier, Rachida Brakni, Marthe Keller, Gaël Faye, Kamel Daoud, Rebecca Dautremer, Emmanuel Lepag
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