«Mon autopsie»

Jean-Louis Fournier : une mise à nu comme un hymne à la vie

Auteur de Mon Autopsie (Stock), Jean-Louis Fournier nous conte une histoire d'amour entre un mort et une jeune vivante. La mise à nu de son corps et de son âme est ici le prétexte à un hymne à la vie. L'auteur qui est invité au festival Livres en Tête 2017 nous répond au tac au tac.

 Votre roman en quelques mots ?

- Une histoire d’amour entre un mort et une jeune vivante.

Votre livre en une sensation ?

- J’essaye d’être drôle et triste.

Votre roman en un son ?

- Ce serait du violoncelle.

La mort en un mot ?

- Ce n’est pas le pire.

Comment aimeriez-vous mourir ?

 - Endormi.

En quoi voudriez-vous ressusciter ?

- Je ne veux pas ressusciter.

Pourquoi ?

Parce qu’une vie ça suffit.

Quelle serait la dernière chose que vous feriez avant de mourir ?

- Je me mettrais en apnée, pour pouvoir rester deux, trois secondes de plus que ce qui était prévu. Quand on me dit : “ça y est tu vas mourir”, je retiens mon souffle et je reste plus longtemps que si je ne m’étais pas mis en apnée.

Vous écrivez que la mort n’est pas la pire chose qui pourrait vous arriver, qu’est-ce qui est pire que la mort ?

Une vie loupée.

Qu’est-ce qu’une vie loupée ?

Une vie épouvantable, où l’on n’a pas fait ce que l’on voulait faire, où l’on n’a pas rencontré les gens qu’on devait rencontrer. Une vie trop dure.

Vous vous préférez vivant ou mort ?

- Je me préfère vivant.

Il est beaucoup question de votre corps, quelle partie préférez-vous ?

- Peut-être mon cœur, ce dont je me suis le plus servi.

Pouvez-vous décrire Égoïne en quelques adjectifs ?

Belle, élégante, fine.

Qui choisiriez-vous pour faire votre éloge funèbre ?

J’aimerais autant qu’on lise quelque chose que j’ai écrit. Je préférerais faire moi-même mon éloge.

Votre livre fait-il office de catharsis ?

Évidemment, les livres exorcisent toujours les grandes inquiétudes.

La mort c’est un prétexte pour parler de la vie ?

Tout à fait, ce livre est un hymne à la vie.

Pour parler un peu de vos lecteurs, où pensez-vous que l’on doit lire votre roman ?

Partout, partout, partout…

Avez-vous un mot préféré ?

J’aime beaucoup le mot sérénité, parce que je n’en ai point.

Avez-vous de la même façon un mot que vous détestez ?

Je déteste le mot improbable qu’on utilise beaucoup et qui ne veut rien dire.

Avez-vous un son ou bien un bruit préféré ?

J’adore la musique, une note de clavecin !

Quel sens est le plus indispensable à votre vie ? L’ouïe ou l’usage de la parole ?

L’usage de la parole.

Écoutez-vous de la musique lorsque vous écrivez ?

J’écoute beaucoup de musique en effet. Jean-Sebastien Bach notamment.

Si vous deviez décrire votre roman en un genre musical, quel serait-il ?

C’est une fugue.

Pouvez-vous décrire la lecture à haute voix en trois mots ?

C’est un partage.

Pensez-vous que l’auteur est un bon lecteur de ses textes ?

Oui, je crois, absolument. Surtout quand c’est un livre écrit à la première personne.

Comment imaginez-vous votre livre lu ? Plutôt murmuré, crié ?

Ça dépend des moments. Il y a de tout dedans. Des moments où ça parle fort des moments où il faut chuchoter. Il n’y a pas une tonalité dominante.

Quel type de voix imaginez-vous pour la lecture de votre livre ?

Ma voix.

Lors de la lecture à haute voix de votre livre, quelle erreur ne doit pas commettre le lecteur ?

C’est d’abord de jouer trop. J’ai entendu parfois des comédiens qui faisaient du théâtre et ce sont des livres qui ne doivent pas être lus comme des pièces de théâtre. Ce sont des confidences, donc ce doit être plutôt chuchoté.

Propos recueillis par Solène Reynier, Fanny Boutinet et Marie-Sophie Simon pour Les Livreurs
Le festival Livres en tête se tient du  20 au 29 novembre 2017

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