La poésie est à l'honneur à l'Académie Française qui vient de délivrer son Grand Prix à Michel Orcel pour l'ensemble de son œuvre. Par son prisme multiple, tant culturel et qu'historique, Michel Orcel marche sur les pas d'une érudition inspirée et s'adonne à une poésie de l'universel.
Michel Orcel est un érudit. Il est aussi poète, éditeur, traducteur... Multiple et toujours habité par la puissance évocatrice des mots, il vient de recevoir le Grand Prix de Poésie pour l’ensemble de son œuvre poétique. Cet ardent défenseur de la beauté des langues et de la culture dans le sens noble du terme, qui maîtrise aussi bien le français, que l'italien et même l'arabe reçoit ici une distinction de choix. Comme l'a rappelé, Florence Delay, « Michel Orcel a nombre de vies et de nombreuses voix, mais si nous lui décernons le Grand Prix de Poésie, c’est que la poésie les régit et les réunit. »
Michaël Edwards, directeur en exercice de l'Académie a tenu à souligner les qualités uniques du poète, tant au travers de ses « fictions et « romans minuscules », essais et voyages, emblématique, traductions qui sont à placer sous le signe d’une poétique, plus exactement d’une poïétique au sens où l’entendent Paul Valéry et Michel Deguy, exploration du « faire » qui s’achève en création, ou en recréation quand il s’agit de traduction. De l’italien, par exemple Chants/Canti de Leopardi, Poésies de Michel-Ange, Roland furieux de l’Arioste, Rimes et plaintes du Tasse et Jérusalem libérée, trois livrets de Da Ponte pour Mozart, en cours La Divine Comédie… D’autres langues aussi, comme en témoignent Sourates et fragments du Coran (en collaboration avec Mohammed Aït Laâmim) ou encore Ô nuit pour moi si claire, sous-titré « cahier de traduction », sorte d’anthologie de ses vers préférés, de Properce à Shelley en passant par des berceuses castillanes.»
La poésie si peu audible aujourd'hui reste le dernier sanctuaire de la quêtre esthétique de la recherche du mot juste, de la quintessence de l'expression. Michel Orcel qui est aussi psychanalyste connaît bien cette importance du sens.
Comme l'exprime encore Michaël Edwards,: «Que Michel Orcel emprunte le pas de Nietzsche déambulant dans les rues de Nice fracassées par le séisme de 1887, qu’il enquête sur les énigmes du Coran dans L’Invention de l’islam, ou qu’il présente les armoiries imaginaires de poèmes carolingiens, il nous entraîne là où nous n’irions pas sans lui. Son Livre et son Dictionnaire des devises semblent faire écho au Livre des métaphores de notre regretté Marc Fumaroli, qui l’estimait grandement. »
>Lire aussi une interview de Michel Orcel à propos des origines de l'islam
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