Les Écrits

MON CRAYON DE BOIS

J'ai cassé la mine de mon crayon de bois.
Ce n'est pas qu'il n'aime pas les mots que j'emploie,
Mais plutôt le poids des mots qui pèse sur la conscience.
Il en saisit la portée et l'importance.
Je le mets au supplice lorsque je l'utilise
Et ce n'est que pour me protéger qu'il se brise.

Que j'ai de l'aménité, ou que j'invective,
Il sait que quoiqu'il arrive je dérive.
Même quelques calembours, il en devine le contour.
Que j'ironise ou que je sois consciencieux,
Il m'avise chaque fois d'un geste sentencieux.
Il est aussi effroyable qu'impitoyable.

J'ai beau casser, jeter, même brûler ce démon
Il réapparait toujours dans un autre crayon.
Ce petit diablotin me rend complètement fou !
Mais ce n'est pas ce malin qui me mettra à genou.
J'ai troqué un stylo contre ce prince des ténèbres
Qui a fini entre les doigts d'une personne célèbre.

Content d'avoir échangé ce suppôt de Satan,
J'allais d'un pas pressant pouvoir écrire librement.
Aussitôt employé, je fus déçu du rendu.
L'encre, la bille, bref, ce Bic, ne faisait que des bévues.
Souverain du non-sens, roi de la malchance, sultan de l'ignorance,
J'antépose, je postpose, ce sans plume est un virtuose.

Je ne peux rédiger aucune de mes pensées.
À chaque tentative, il s'active et récidive.
Ce gaffeur, pendant des heures, a gâché ma bonne humeur.
De colère, je l'ai jeté par terre en criant misère !
Mais solide comme un roc, il a résisté au choc.
Marre de ce numéro, je prends un peu de repos.

Bien reposé, bien retapé, j'allume la télé.
Aux infos je reconnais illico le proprio du stylo.
Je reste coi, entre ses doigts, je vois mon crayon de bois.
Autrefois, cette célébrité fut chef de l'État.
Ventre et visage rond, cette fraise des bois
Vantait son dernier livre écrit au crayon de bois.

C'est alors que j'ai compris le pourquoi du comment,
Ce même crayon que j'utilisais, depuis si longtemps
Ce petit filou ne me protégeait pas du tout.
Il me détestait et haïssait la vérité !
Chaque fois que j'écrivais « liberté », il se brisait.
Ce graphite fasciste déteste qu'on lui résiste.

Je comprends mieux qu'il se sente mieux entre les mains d'un crétin.
Depuis qu'il le détient, des livres, il en vend un nombre certain.
Ipso facto, le Bic ramassé est devenu mon stylo.
En paix avec ce loustic, j'ai enfin fini mon bouquin.
Soudain le déclic ! Je vais voir ce joufflu en pleine promo.
Une fois devant lui, je lui présente mes écrits.

En quelques minutes, il parcourt mon livre et me dit
« Mais cette chose est pourvue de fautes d'orthographe ! »
C'est en effet le premier effet que cela produit.
Je suppose, imbu que vous êtes et mythographe,
Que l'authenticité et l'évidence de mon manuscrit,
Vous échappent, mais il est vrai que je suis un cacographe.

Voyez ce corps où cette bille carbure au tungstène,
Composé inorganique qui fut votre bourrique.
Ce phénomène expert en ânerie que je vous montre sans gêne,
À certes, ses défauts et des ratures, mais son exactitude,
À l'opposé des mensonges et de l'aptitude,
Que vous et votre crayon faites preuve, m'honore en toute quiétude.

Mon stylo n'ayant pas de noblesse dans sa matière,
Contrairement au bois, où votre mine a élu domicile
Vous encre votre faciès, et à lui, je me joins pas peu fier,
Et vilipende en vidangeant mes ballustrines, votre profil !
Vous et vos semblables palabrent et vicient, par conséquent
Cela abêtit le commun des mortels et vous en êtes conscient.

Et c'est pourquoi monsieur l'ex-dominant de mes deux,
Devant tous ces gens qui sont venus si nombreux,
Vous me direz que ce farceur peut se faire orthographier,
Je dis que votre démon, au millimètre dernier, peut se faire tailler !
Gardez ce crayon de bois ! Je garde mon ami stylo !
Humain ! Laissez-moi vous lire ce qu'a écrit mon rigolo.

Ici je déclame Mesdames et Messieurs les moutons,
Que le véritable savoir est la compréhension.
Que vous détenez le pouvoir d'émancipation,
Mais conditionnés dès l'enfance à la soumission,
Votre servitude met au défi votre conception.
Ainsi, la désertion de l'esprit installe l'aliénation.

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