Christophe Galfard: "Ecrire, voyager dans les étoiles"

Des étoiles aux trous noirs, Christophe Galfard a traqué les mystères du ciel avant de retomber sur terre pour nous en conter les lumières. Rencontre avec un astrophysicien qui apprivoise les mots pour nous parler des mondes d’en haut. 

Viabooks : Vous considérez-vous d'abord comme un scientifique ou comme un écrivain?

-Christophe Galfard: Et pourquoi pas les deux ? J’aime transmettre et raconter des histoires. Or transmettre un savoir, tout en racontant une histoire, c’est ce que j’ai décidé de faire. Mon désir d’informer le grand public d’une manière accessible sur la « marche de l’univers » est fort. Mais informer d’une manière pédagogique tout en restant très abstrait empêche de toucher une population non érudite. De plus à un certain moment le savoir est lui aussi poétique et il y a tellement de plaisir à expliquer comment se forment les nuages,  pourquoi le ciel est bleu, d’où viennent les étoiles…

Mais vous aimiez déjà les livres ?

-C. G. : Lorsque j'étais enfant, je ne lisais pas beaucoup, mais j'adorais les histoires et j'étais fasciné par l’observation du monde.  Je me souviens que j'aurais aimé pouvoir découvrir notre univers à travers des aventures, à travers des romans, cela m'aurait probablement donné envie de lire plus !
En grandissant, j'ai continué à aimer les histoires, et en travaillant, je me suis mis à connaître le monde tel que les scientifiques le voient.
Du coup, j'ai voulu allier les deux : la science est tellement riche, tellement belle et permet de voyager tellement loin dans l'imaginaire qu'il m'a semblé tout naturel de la décrire à travers des aventures.

Ainsi devenez-vous écrivain. Pourquoi avez-vous choisi d’écrire pour les jeunes ?

-C. G. : Parce que je trouve que c’est formidable de répondre à l’immense curiosité des jeunes, dont l’esprit s’ouvre à la compréhension du monde ! Mais en réalité écrire pour les jeunes quand on est scientifique c’est écrire pour tous, car sur le terrain de la connaissance astro-physique, enfants et adultes  ( à l’exception des rares spécialistes) sont en fait au même point. Partir donc d’un présupposé accessible aux plus jeunes, permet en réalité d’être accessible à tous. Du reste, dans les pays anglo-saxons, la catégorie de la littérature jeunesse possède une acception beaucoup plus large, qui me convient bien.

Cela veut-il dire que vous n’écrirez pas aussi des essais pour « grandes personnes »?

-C. G. : Non, j’envisage d’écrire aussi  des livres destinés aux adultes sous une autre forme narrative que le conte. J’organise déjà des conférences sur la compréhension des phénomènes cosmiques, certaines ont lieu dans le cadre de collèges, d’autres dans des salles pour adultes.

>>Christophe Galfard, L'univers à portée de main, Flammarion

>>Christophe Galfard, Le prince des nuages ( Pocket Jeunesse)