10 Citations de Paul Theroux

'Les trains sont comme des souks, de fascinants bazars, qui serpentent entre les caprices du voyage sans jamais vous faire vaciller ni renverser votre verre, tandis que votre humeur va s'améliorant avec la vitesse." RB, 1

Piétiner partout un guide à la main, finit-il par m'expliquer, me retrouver dans ces pénibles troupeaux de touristes qui se pressent dans les églises, les musées ou les mosquées, non, que voulez-vous, ça me dépasse. J'aime rester tranquille dans mon coin, dans un bon fauteuil. Vous voyez ce que je veux dire. J'aime absorber un pays, m'en imprégner." RB, 46

Cette pomme rappelait ce globe terrestre qu'il s'appropriait tranquillement: petite, brillante, accessible. Il y planta ses crocs étincelants."  R.B, 73.

"C'est le crépuscule, l'heure sereine en Anatolie centrale. Des étoiles étincelantes pendent du ciel de velours bleu; les montagnes arborent un noir de circonstance. Près de la margelle des puits, des mares miroitent et ondulent comme des flaques de mercure. La nuit d'ébène tombe vite." R.B, 77.

"Dès mon enfance, à l'époque où nous habitions sur le passage du Boston-Maine, j'ai rarement entendu siffler un train sans éprouver l'envie d'être dedans." 1. et 437.

"Le miracle, pour eux, c'était que l'Inde n'était pas un pays mais une créature, tel un corps monstrueux habité par de plus petites créatures, infesté de gens- une énorme et horrible bête, tantôt furieuse et bruyante, tantôt passive et puante, toujours hostile, voire dangereuse." S.I, 32.

"Il se rendait compte qu'il avait déjà eu cette conversation maintes fois dans sa vie, la séduction, les allusions, les euphémismes, ses premiers mots échangés avec les filles, quand il n'avait que douze ou treize ans et, presque cinquante ans plus tard, les mêmes sous-entendus, les mêmes thèmes - comme une langue apprise très tôt, une deuxième langue, qui n'était utilisée qu'entre un homme et une femme, la langue de la suggestion, ne jamais aller tout à fait au but mais ne jamais oublier non plus ce qu'était ce but. Il adorait ce refus de l'explicite." 84, SI

Il aimait la Porte de l'Inde pour ses trois arches ouvertes d'un côté sur la mer et de l'autre sur la terre; il y voyait quelque chose de personnel, un monumental souvenir, un portail impérial, autour duquel gravitait la foule -les vendeurs de glaces, les vendeurs de noix, les vendeurs de ballons, les mendiants, et les filles qui cherchaient des hommes." SI, 129.

Telle était la surprise indienne. L'Inde vous attirait, vous prenait au piège, vous subvertissait, puis, si elle n'avait pas réussi à vous détruire à force d'imprévus, elle vous transformait jusqu'à vous rendre méconnaissable." SI, 156

C'est alors qu'elle aperçut devant elle, la grosse créature grise, tel un étrange édifice, mais en mouvement, comme un véhicule bizzaroïde -l'arrière -train d'un éléphant, qui bloquait la route." SI, 385.

Références

Paul Theroux, Railway Bazaar
Paul Theroux, Suite Indienne