Jean-Marie Blas de Roblès marque la rentrée littéraire avec son dernier livre, Dans l'épaisseur de la chair (Zulma) : « l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée.». Rencontre avec un écrivain érudit qui aime autant le voyage qu' « honorer la langue.»
Jean-Marie Blas de Roblès : « Je n’ai pas l’impression d’obéir à un rituel quelconque. Lorsque je rédige, j’écris du lever au coucher, en alternant café et cigarettes. Je remplis à la main des cahiers ou des feuilles volantes (peu importe le stylo, pourvu que la pointe glisse) avant de taper mon texte à l’ordinateur. Je le corrige ensuite, autant de fois que nécessaire, sur des impressions papier. Le soleil, la vue extérieure ou la musique me dérangent »
J-M B. de R. : « Jamais. A dix-sept ans, je me suis dit « je veux écrire et ne faire que cela ». C’est toujours mon objectif, même si j’ai pris conscience que je ne suis « qu’un écrivain ».
J-M B. de R. : « Rien de particulier, sinon raconter des histoires et honorer la langue. C’est surtout une façon paresseuse d’être poète ».
J-M B. de R. : « Non, pas vraiment ».
J-M B. de R. : « Je lis « normalement », un stylo à la main, en soulignant directement sur le livre les passages que je souhaite retrouver. Je corne la dernière page lue, ou je laisse des allumettes ou des bouts de papier déchirés dans les ouvrages que je ne veux pas abîmer ».
J-M B. de R. : « Je lis par plaisir ou pour me documenter (auquel cas je peux lire très rapidement), mais je relis souvent, de façon minutieuse et technique, les textes qui me plaisent pour essayer de comprendre leur fonctionnement.
J-M B. de R. : « Tous les moyens sont bons. »
J-M B. de R. : « Au-dessous du volcan, de Malcom Lowry ».
J-M B. de R. : « Je relis Moby Dick à haute voix, en comparant les traductions de Giono et de Armel Guerne. Et je me régale, tout en ayant conscience qu’aucun éditeur de nos jours n’accepterait ce livre sur manuscrit ».
J-M B. de R. : « Non, pas de fétiche ».
J-M B. de R. : Dans l'épaisseur de la chair. L'île du Point Nemo, chez Zulma. C’est l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée. Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d’immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l’acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames…Et puis il y a tous ces petits faits vrais de la mythologie familiale, les rituels du pêcheur solitaire, les heures terribles du départ dans l’urgence, et celles, non moins douloureuses, de l’arrivée sur l’autre rive de la Méditerranée...
>>Jean-Marie Blas de Roblès, Dans l'épaisseur de la chair, Zulma
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