Un siècle d’édition et tant d’écrivains et d’ouvrages qui nous suivent encore et toujours. Du flair, du goût et de la détermination. Oui, mais encore ? Comment brosser en quelques traits l’esprit et les grandes dates de l’histoire Gallimard ?
Tout a commencé en 1909 par un faux départ, celui d’André Gide et de Jean Schlumberger qui fondent la nrf. Les deux compères font appel à des contributeurs parmi lesquels se trouve deux ans après la création, Gaston Gallimard « un dilettante bientôt trentenaire dont le père bibliophile, collectionneur d’art et ami intime de Renoir, » note Thierry Clermont dans le JDD du 3 mars dernier. Pendant douze annnées, de 1911 à 1923, Gallimard ne gagnera pas un centime.
André Gide refuse d’abord le manuscrit de Marcel Proust que ce dernier propose à Grasset qui l’accepte. Ce n’est que le deuxième tome de la Recherche A l’ombre des jeunes filles en fleurs que Gallimard décide finalement de publier. Toute sa vie, Gaston se repentira au près de Proust de cette erreur ! Le deuxième ouvrage de Proust est le premier grand succès de Gallimard et quel succès : il reçoit le prix Goncourt. A l’époque, la concurrence est rude entre Grasset et Gallimard. Les temps ont changé !
La fin des années 20 ouvre la voie à la grande aventure de la littérature étrangère : Kafka, Faulkner, Joyce… En parallèle, Gaston Gallimard s’intéresse de près à la presse et lance plusieurs revues : La Revue Musicale, Les Nouvelles Littéraires, Détective, Marianne, Voilà. Et si Gaston dit perdre de l’argent avec le nrf, il dit en gagner en revanche avec Détective. Mais au fond pourquoi la presse ? Autre idée de génie. Gallimard comprend très vite que « posséder des titres de la presse écrite ou en être actionnaire permet de proposer une activité journalistique aux auteurs, d’y publier leurs écrits et de les fidéliser mais aussi d’avoir un support publicitaire idéal pour promouvoir les nouveautés ou les collections. » rappelle notre confrère du Magazine Littéraire.
En 1933, Gallimard rachète la Pléiade. Le livre doit être beau et exceller en termes de contenu. Mais, tout en faisant le choix de l’élitisme, cela n’empêche pas Gallimard de partir sur les chemins du livre de poche avec la crétion après l’Occupation de la collection La série noire. Ces derniers jours, Milan Kundera est entré dans La Pléiade.
En 1941, Gallimard confie à aragon qu’ »il n’y a qu’une seule solution qu’il ne puisse envisager : se résigner à ne pas publier. En effet, pendant la guerre, le chiffre d’affaires de Gallimard est multiplié par trois : 529 nouveautés rapporte Michel Winock dans Le Monde et non des moindres : L’Etranger d’Albert Camus, L’Etre et le Néant de Jean Paul Sartre ou encore Thomas l’Obscur de Maurice Blanchot. Si Drieu la Rochelle occupe un bureau chez Gallimard, son voisin n’est autre que Jean Paulhan, co-fondateur en 1942 du principal groupe de Résistance intellectuel : Les lettres françaises.
Dans les années d’après guerre, Gallimard confie son fonds à Hachette. Mais, près de trente ans plus tard, coup de théâtre : Gallimard rompt avec Hachette et monte la SODIS, société de distribution et pratiquement en même temps crée Folio et un département jeunesse.
Dans ce secteur, on ne peut éluder le triomphal succès d’Harry Potter : 26 millions d’exemplaires vendus. Harry Potter est un joli trésor pour Gallimard.
En 1988, Antoine Gallimard prend la présidence de la société qui outre Gallimard compte d’autres éditeurs parmi lesquels le mercure de France, Denoël, La Table Ronde, POL ou encore Verticales, éditions du dernier prix Médicis Maylis de Kerangal avec Naissance d’un Pont.
Aujourd’hui, le défi pour Gallimard est le numérique avec dans très peu de temps l’application Ipad nourrie de textesmais aussi de vidéos et d’extraits sonores. Gallimard depuis sa création a su prendre les virages et celui-là, de taille pour le livre, en est un vrai défi. Pour l’heure, sachez que les cent premiers numéros de la nrf sont numérisés et que l’objectif est de faire passer une partie du patrimoine maison épuisé en numérique.
Aussi pour ses cent ans, Gallimard affiche une santé qui pourrait faire pâlir de jalousie ses concurrents, note Alain Beuve Mery dans Le Monde. Gallimard en 2011 emploie plus de 1000 personnes et affiche un chiffre d’affaires qui avoisine les 240 millions d’euros !
>Aller sur le site de la Pleiade www.lapleiade.fr
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