Les auteurs français de la Rentrée

En 2008, Marie Darrieussecq nous livrait une nouvelle traduction des Tristes et des Pontiques, d'Ovide, que l'auteur latin rédigea lors de son exil forcé à Tomes. L'auteure basque profite cette fois de la rentrée littéraire pour rendre hommage à une autre figure majeure de la littérature, ou, serait-il plus juste d'écrire, un personnage majeur: la Princesse de Clèves. Entre réécriture et provocation "moderniste" ("ma princesse, elle couchera" a-t-elle déclaré), inutile de dire que le roman, implanté dans un village qui emprunte le nom de la Princesse, est attendu avec impatience.

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Son nom est plus familier aux cinéphiles qu'aux bibliophiles. Melvil Poupaud, né aux débuts des années 70, tourne dès l'âge de 11 ans dans les réalisations de Raoul Ruiz, Benoît Jacquot, Arnaud Desplechin ou François Ozon. Des fréquentations qui laissent leur empreinte sur son premier ouvrage, Quel est mon noM?, sorte d'autobiographie inachevée, en cours, dans laquelle l'auteur progresse autant que le lecteur. 

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La rentrée littéraire 2007 avait été chamboulée par ce pavé qu'était Cendrillon. Ne vous méprenez pas: le mot n'a rien de négatif ici, l'ouvrage d'Eric Reinhardt étant une oeuvre puissante et massive, jetée dans un décor prophétique. Le système Victoria, nouveau roman de Reinhardt, raconte la rencontre d'un architecte avec une femme qui ne va pas tarder à habiter sa vie toute entière, avant de disparaître brusquement. Une descente aux Enfers dans laquelle on tarde de plonger...

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C'est l'auteur dont tout le monde parle. Tandis que La délicatesse occupe toujours les premières places des ventes, David Foenkinos va publier Les souvenirs (Gallimard) pour la rentrée littéraire. Dans cet ouvrage, un narrateur fait face à la perte de ses proches et tente alors de compulser les bribes de mémoires, face au temps. Si pour certains David Foenkinos est une valeur sûre, pour d'autres il doit encore faire ses preuves: Les souvenirs permettront peut-être d'éclairer la question...

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Avec un tel titre, l'ouvrage laissait présager une relecture de l'oeuvre de Marguerite Duras, Le ravissement de Lol V. Stein. Mais le brillant Jean Rolin cherche avant tout à nous surprendre avec Le Ravissement de Britney Spears, récit d'une situation "très 24 Heures Chrono": la star américaine est menacée d'enlèvement par un groupuscule islamiste. Un improbable agent secret français nous raconte cette affaire qui lui fut confiée...

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En faisant d'Edouard Limonov, écrivain et miliant russe, un personnage de son nouveau récit, Emmanuel Carrère propose un portrait (parfois auto)biographique qui marquera sans doute la rentrée littéraire, comme le Jan Karski de Yannick Haenel avait passionné la sphère des lecteurs à sa publication. A propos de son sujet, Carrère écrit : " Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement." Fausse promesse?

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A chaque rentrée littéraire son lot de "romans familiaux", à chaque rentrée littéraire son "Amélie Nothomb". La règle se vérifie encore plus cette année avec Tuer le père, le nouveau livre de la plus excentrique des auteures française. Complexe d'Oedipe déguisé en complexe d'Electre, ou l'inverse? Tuer le père s'ajoute en tout cas à la longue liste des ouvrages introspectifs, focalisés sur les racines généalogiques. Parions que Nothomb devra de nouveau faire face à quelques détracteurs, pour ne pas déroger à la règle...

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Une décennie après Sauvageons, Goncourt du premier roman, Benjamin Berton a à la fois l'audace et la maîtrise nécessaires pour proposer un roman fantastique aux lecteurs français. Comme le laisse supposer son titre, La chambre à remonter le temps penche du côté de Bradbury, tout en bénéficiant de l'ambiance particulière de l'autofiction: Benjamin Berton lui-même et son épouse emménagent dans une maison au coeur du Mans, dotée de propriétés particulières dont ils ne tarderont pas à profiter, ou à souffrir... 

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