Les Écrits

Une folle envie de sucreries...

Cachou caché calé sous la langue, canaille !

Et bonbons-fraises à bouche gourmande ;

Que tu prends et suces et dévores.

Car au plateau garni des Saints Nicolas,

Tout ton corps en redemande :

Affamé des trésors au sucre d’or !

Là, de tes yeux écarquillés, de tes lèvres, de ta langue qui y va,

Tu te régales à l’étal abandonné :

Replongeant à l’antre des secrets et des ripailles,

Fougueux archéologue au Temple de Ré…

Reste un nuage de barbe-à-papa,

Qui m’accroche à ses fils de soie :

Une douceur qui me porte aux cieux sucrés-glacés.

Mais soudain tu t’enfièvres au palais des délices saupoudrés,

Y mélangeant les couleurs et les saveurs…

Affolé,

Emporté,

Les yeux aussi grands que le ventre en ses heures ;

Et cherchant à l’aveugle la bonbonnière où cueillir quelque fruit défendu :

Pomme d’api, d’amour, d’amande –tentatrice !

Ou boite des plaisirs aux liqueurs d’épices…

Violette sans voile à ta faim ouverte,

Ou guimauve guillerette à tes envies angéliques offertes :

N’importe !

Tu vas à elles, suivant sans trêve le chemin buissonnier des confiseurs -goulu :

Y pénétrant au mont des merveilles et tenant d’une main le divin berlingot.

Là, aux coulisses obscures, tiroir secret grand ouvert, tu goûtes au paradis promis –exquises friandises à tire-larigot!

Corne d’abondance,

Danse dense à l’or des essences.

A croquer du cocon,

Câlinant le calisson…

Ou goûtant plutôt du boulet d’entre deux sarments éternels ;

Là où s’offre l’éden d’un confit si peu contrit aux portes du ciel:

Car tu t’en-pastilles comme je m’embastille,

A tes yeux qui brillent, à ma volonté qui vacille !

Nougats et langues de chat,

Ebahis à mon cœur qui bat ;

Caramels couleur soleil,

Emmêlés à pinceaux mélangés :

Pleines les lèvres, pleins les doigts,

Qui rêvent d’autres Forestines au festin des rois !

Désormais, grisantes grisettes et roudoudous m’enivrent :

Réglisse à lèvres friandes à l’esquif;

Qui se glisse et se hisse au calice.

Ou lacet lacé levé à mes doigts -lascif !

Dragée haute et carambar,

Jusqu’à cet esquimau qui joue des amarres :

Cambré d’une gourmandise,

D’une Bêtise née à Cambrai ou par-delà la Tamise…

Au bonheur alors d’une sucette surette sucée :

Suspendue au va-et-vient jusqu’au succulent supplice,

Là où la matière s’abandonne au miel et à ses suaves coulées…

J. Wautier, tous droits réservés

Texte protégé par les règles et droits de la propriété intellectuelle !

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