Belinda Cannone n'a de cesse de sonder les fenêtres du désir. Après Le nu intérieur (L'Olivier), place à S'émerveiller (Stock), un livre dans lequel l'auteure livre son abcédaire de la contemplation des choses ordinaires, celle qui remplit de joie celui qui sait tourner son regard du bon côté du monde. Invitée du Bal à la Page, organisé par Les Livreurs, l'auteure partage avec nous sa gourmandise des mots et de la danse.
Et si le bonheur résidait dans notre capacité à nous émerveiller des "choses" du quotidien, celles qui semblent insignifiantes et qui peuvent se révéler sublimes si nous osons les découvrir "autrement"? C'est le fil rouge de S'émerveiller (Stock) le dernier livre de Belinda Cannone. Un essai qui nous apprend à changer de regard sur le monde qui nous entoure. Un texte dans lequel l'auteure prolixe, qui a déjà parlé du bonheur va encore plus loin dans son exploration des fleuves du désir. Un texte qui ose les pauses, les contemplations silencieuses.
Ainsi Belinda Canone présente -t-elle son livre, en plongeant son lecteur tout de suite dans son exploration : « Parfois le silence règne, nous sommes paisibles et concentrés, la lumière est belle et notre regard vigilant: alors l’émerveillement nous saisit. D’où vient ce sentiment fugitif ? Il ne résulte pas forcément de la nature grandiose de la situation ou du spectacle. Souvent c’est un état intérieur favorable qui nous permet de percevoir une dimension secrète et poétique du monde. Soudain on vit pleinement, ici et maintenant, dans le pur présent. Cette disposition intime est une conséquence du désir de vivre et de la faculté de joie.
Le risque de l’enténèbrement a frappé notre époque mais il faut d’autant plus persister à évoquer l’émerveillement. Car la construction du bonheur, le respect de chaque vie précaire, précieuse et susceptible d’accueillir les plaisirs en même temps que le labeur, sont la marque de notre conception de l’existence. Ici est notre séjour, y porter un regard attentif est le plus sûr remède contre le nihilisme. »
C'est donc avec un regard attentif, et l'oreille aiguisée, que nous partrons à la rencontre de Belinda Canone.
-Belinda Canone : Au début je voulais n'écrire que des romans. Et puis , je me suis laissée entraîner aussi par des essais. Aujourd'hui j'aime les deux formes d'écriture. Le roman représente pour moi l'exposition d'une vie singilière. L'essai a vocation à faire réfléchir comment vivre. J'aime l'idée qu'un livre peut aider les lecteurs. Je me pose moi-même de nombreuses questions. Et je suppose que les lecteurs aussi. Alors j'essaie d'ouvrir des voies de réflexion...
-Belinda Canone : Toute la littérature a pour vocation de créer un "terrain d'entente". Une entente entre nous et le lecteur. Une intimité. Lors d'un Bal à la Page, nous créons un terrain d'entente au sens "sonore". La musique d'un texte est intérieure. Sur scène, elle se livre par une interprétation, comme une partition de musique jouée par un orchestre.
-Belinda Canone : Je me suis intéressée au processus émotionnel de l'émerveillement "modeste". L'émerveillement devant l'envol d'un oiseau, comme la beauté d'une haie. C'est le fruit d'un travail intérieur que d'apprendre à se réjouir du "simple". Nous vivons dans une époque d'enténèbrement qui ne vit que d'effets spéciaux et d'excès. Le regard intime est une autre manière de s'ouvrir au monde. L'oiseau qui passe est une métaphore...
-Belinda Canone : "Savoir danser sa vie", un formule que j'aime bien me répéter. Marcher c'est bien, danser c'est mieux ! Mon prochain livre parlera justement du Tango. Intense pas de deux, rythmé, sensuel...
>Belinda Canone, S'émerveiller, Stock
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