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Nos 7 livres coups de cœur

Il y a ces livres qu'on a lus et qui laisseront de vagues souvenirs, et puis il y a ceux qui nous marqueront et auront un impact sur notre vie. Certains seront des best-sellers d'autres seront trop vite oubliés, voire peu remarqués. Pour que vous ne ratiez aucune de ces pépites littéraires, Viabooks vous dévoile ses sept coups de coeur de la saison.

Vernon Subutex,
Tome 3, Virginie Despentes, 2017, (Grasset)

De quoi ça parle ? QUI EST VERNON SUBUTEX ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d’un secret. Le dernier témoin d’un monde disparu. L’ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous. Vous l’attendez depuis deux ans, le voici ! Vernon Subutex 3, le retour de Vernon, suite et fin de la trilogie.

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Le dernier tome de la trilogie de Vernon Subutex est enfin arrivé. Après deux années d’attente les nombreux fans de Virginie Despentes et de cette saga sont ravis, et il y a de quoi ! Ce dernier opus à tout pour plaire. Les aventures de l’ancien disquaire se poursuivent tout en trouvant des résolutions. Un esprit différent se dégage dans ce troisième tome qui est fortement marqué par les nombreux évènements tragiques de 2015 et 2016. L’auteur a voulu mettre en avant les protagonistes de livre en leur attribuant des chapitres bien plus introspectifs et profonds. Cependant Virginie Despentes reste égale à elle-même en produisant une œuvre brutale, cash et incisive qui cerne avec une grande justesse notre société. On ressent toujours un grand plaisir à suivre l’évolution des personnages parfois amusants. La dernière page de Vernon Subutex nous livre un final remarquable qui clôt cette saga avec brio.

Une très légère oscillation
, Sylvain Tesson, 2017, (Des Equateurs)

De quoi ça parle ? Un journal intime est une entreprise de lutte contre le désordre. Sans lui, comment contenir les hoquets de l’existence ? Toute vie est une convulsion : une semaine se passe au soleil, une autre dans l’ombre, un mois dans la paix, un autre sur la crête. Tout cela ne fait pas un destin, mais un effroyable battement, une trémulation de cauchemar. Le journal est la bouée de sauvetage dans l’océan de ces errements. Chaque soir, on y revient. On lui voue sa fidélité. Et grâce à lui une ligne se dessine, la vibration s’apaise en une très légère oscillation.

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Une très légère oscillation est le journal de Sylvain Tesson qui couvre la période Janvier 2014 à Mars 2017. L’auteur nous parle de ses trois dernières années marquées par son grave accident dû à une chute, mais également par ses voyages. Ces textes ont été publiés dans Le Point, Philosophie Magazine et Grands Reportages. Ils ont ensuite été remaniés pour cette édition. Au fil des pages Sylvain Tesson dévoile son humour, sa poésie, sa méfiance envers les Hommes ainsi que sa rébellion contre le monde. L’auteur nous raconte ses aventures dans le monde entier. Ses voyages sont ponctués de réflexions sur l’actualité, la société, la littérature et la modernité technologique. Tous les sujets ont leur place, Daech, les attentats, le pape, la politique française, la poésie et la spiritualité. Ici l’écrivain, le personnage et l’aventurier s’entremêlent et se confondent.

Le tour du monde du roi Zibeline
, Jean-Christophe Rufin, 2017 (Gallimard)

De quoi ça parle ? «- Mes amis, s'écria Benjamin Franklin, permettez-moi de dire que, pour le moment, votre affaire est strictement incompréhensible.

-Nous ne demandons qu'à vous l'expliquer, dit Auguste. Et d'ailleurs nous avons traversé l'Atlantique pour cela.

-Eh bien, allez-y.

-C'est que c'est une longue histoire.

-Une très longue histoire, renchérit Aphanasie, sa jeune épouse que Franklin ne quittait plus des yeux.

-Elle traverse de nombreux pays, elle met en scène des drames et des passions violentes, elle se déroule chez des peuples lointains dont les cultures et les langues sont différentes de tout ce que l’on connaît en Europe...

-Qu'à cela ne tienne! Au contraire, vous mettez mon intérêt à son comble...»

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Après l’Abyssin et Rouge Brésil, Jean Christophe Rufin revient avec Le tour du monde du roi Zibeline. Cette œuvre au style roman historique est un genre qui lui va très bien. A partir de trois personnages historiques, Auguste Benjowski, célèbre voyageur du 18ème siècle, Aphanasie Benjowski, sa femme, et Benjamin Franklin, l'auteur élabore un roman d'aventures. Les mots de l’auteur sont percutants. A travers les histoires que raconte Auguste Benjowski, le lecteur voyage dans le monde du XVIII siècle et dans des paysages lointains. L'alternance des narrateurs permet d’entrevoir dans ce récit différentes sensibilités, ce qui renforce la véracité des propos tenus. Cette narration à plusieurs voix permet également aux lecteurs de s’attacher aux personnages. Emporter entre philosophie, aventures et rebondissements, ce roman est enrichissant et plaisant à lire.

Aux cinq rues, Lima
, Mario Vargas Llosa, 2017, (Gallimard)

De quoi ça parle ? Le carrefour des Cinq Rues, qui donne son nom à l’un des quartiers les plus fréquentés de Lima, est ici le décor d’une brillante comédie de mœurs aux multiples rebondissements, dont le centre étoilé est occupé par un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel. Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : la presse à sensation ne pouvait rêver mieux. Le respectable et riche ingénieur Enrique («Quique») Cárdenas, mais également des figures de la finance, du show-business et même des plus hautes instances du pouvoir se retrouvent éclaboussés par cette affaire. Une vaillante journaliste surnommée «la Riquiqui» va essayer de démêler le vrai du faux, dans une enquête où l’on croise aussi un poète malheureux, un sulfureux directeur de magazine people et le chef de la police politique du dictateur Fujimori.

Pourquoi c’est un coup de cœur ? En 2015 Mario Vargas Llosa écrivait le Héros discret sur fond de haine et de frustrations sociales dans le Pérou prospère des années 2010. Aujourd’hui il revient sur l’ère Fujimori des années 1990. Sexe, mensonges et dictature, voilà les bases de la nouvelle intrigue passionnante de l’écrivain: le scandale. L’auteur nous embarque avec lui dans un Pérou complètement corrompu. Grâce à ses personnages extrêmement vivants il élabore une vision assez claire de la vie pendant le régime de Fujimori. La presse dite de « caniveau » en prend elle aussi pour son grade dans cette comédie de mœurs. Il en démonte tous les rouages et dénonce les ragots qu’elle alimente dans la ville de Lima. La construction de l’œuvre est quant à elle très bien réalisée. Les histoires s’entremêlent peu à peu, culminant au chapitre d’anthologie dans lequel l’auteur parvient à avancer simultanément sur trois trames sans perdre son lecteur une seule seconde. Ce procédé n’est pas sans rappeler celui de Conversation à la Cathédrale. Une nouvelle fois Mario Vargas Llosa prouve son talent ainsi que son inventivité.

Les jours enfuis
, Jay McInerney, 2017, (De L'olivier)

De quoi ça parle ? Pour Russell et Corinne Calloway, la vie est belle : lancements de livres et vernissages succèdent aux sorties dans la haute société new-yorkaise. Ils ont des métiers qu'ils adorent, une vie de famille parfaite, habitent à TriBeCa et passent leurs vacances dans les Hamptons. Mais derrière cette façade de rêve se cache une réalité de plus en plus rude : Russell peine à faire vivre sa maison d'édition indépendante. Alors qu'il se lance à corps perdu dans la publication d'un roman dont il veut faire un succès, Corrine, elle, retrouve Luke, l'homme avec qui elle avait eu une liaison au lendemain du 11-Septembre. Une fois de plus, leur couple est mis à rude épreuve…

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Corinne et Russel Calloway font partie de ces personnages que l’on retrouve toujours avec plaisir. 24 ans après Trente ans et des poussières et 10 ans après La belle vie, le couple aborde aujourd’hui la cinquantaine et de nombreuses choses ont changé. Cette œuvre est un roman nostalgique qui n’a pas peur d’évoquer le passage du temps sur nos vies, sur l’amour et sur ce couple mythique de Jay McInerney, tout en abandonnant l’espoir du renouveau. Cette fois ci le roman nous plonge au cœur de l'intimité du couple en nous dévoilant toutes les ambiguïtés de leurs émotions et de leurs choix de vie. Beaucoup d’émotions et de réflexions se dégagent de l’œuvre. L’auteur parvient à merveille à scruter les sentiments humains tout en les analysant. Il dissèque l’énigme du lien conjugal, les faiblesses mais également la force de ce couple, en mettant en avant des moments précieux. L’auteur décrit également un New York intriguant et singulier, celui du monde de l’édition. Humour, nostalgie, émotion, avec Les jours enfuis vous êtes sur de passer un bon moment.

Les Mandible, Une famille, 2029-2047
, Lionel Shriver, 2017, (Belfond)

De quoi ça parle ? Nous sommes en 2029, les États-Unis traversent une crise sans précédent. Les désastres écologiques successifs ont vidé le pays de ses ressources naturelles. La dette nationale a explosé, la Banque centrale n'arrive plus à produire assez de billets, le dollar dévisse, remplacé sur les marchés internationaux par une devise sino-russe. Jadis superpuissance, les États-Unis sont devenus un État paria, au grand bonheur de Poutine, bien entendu toujours au pouvoir. Comme toutes les familles américaines, les Mandible tirent le diable par la queue. Un chou se négocie à quarante dollars, la viande n'est plus qu'un lointain souvenir, l'eau se fait rare, même le papier-toilette est rationné. Ils tiennent encore, ont toujours un toit sur la tête, ça pourrait être pire... C'est alors que le Président déclare le pays en faillite.

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Les Mandible, Une famille, 2029-2047 est une très bonne fiction anticipatrice. Lionel Shriver nous propose une vision d’un futur intéressant, bien qu’il fasse froid dans le dos. Au programme ; une inflation démesurée, un gouvernement dépassé qui enchaîne les mesures coercitives, des populations qui découvrent la pénurie et la faim. Afin de comprendre un peu mieux ce qui se passe l’auteur nous fait découvrir ce nouveau monde par le biais de la famille Mandible, qui affronte elle aussi cette crise économique. L’auteur nous propose un large panel de personnages, tous très intéressants et haut en couleur. Chacun a son propre rôle et sa classe sociale et parait presque réel. A bien y regarder nous pouvons facilement relever la diversité de la population américaine, les latinos, les afro-américains, les blancs de la classe moyenne, les riches, tous ont leur place de cette œuvre. L’auteure a également fait un travail d’analyse incroyable. Son style est de haut niveau et le travail fourni a dû être extrêmement conséquent pour être aussi pertinent sur un sujet si complexe. Ce livre est donc un point de vue à la fois passionnant et effrayant du futur des Etats Unis en 2027.

Jours barbares
, William Finnegan, 2017, (Du Sous-Sol)

De quoi ça parle ? Le surf ressemble à un sport, un passe-temps. Pour ses initiés, c'est bien plus : une addiction merveilleuse, une initiation exigeante, un art de vivre. Elevé en Californie et à Hawaï, William Finnegan a commencé le surf enfant. Après l'université, il a traqué les vagues aux quatre coins du monde, errant des îles Fidji à l'Indonésie, des plages bondées de Los Angeles aux déserts australiens, des townships de Johannesburg aux falaises de l'île de Madère. D'un gamin aventureux, passionné de littérature, il devint un écrivain, un reporter de guerre pour le New Yorker. À travers ses mémoires, il dépeint une vie à contre-courant, à la recherche d'une autre voie, au-delà des canons de la réussite, de l'argent et du carriérisme ; et avec une infinie pudeur se dessine le portrait d'un homme qui aura trouvé dans son rapport à l'océan une échappatoire au monde et une source constante d'émerveillement.

Pourquoi c’est un coup de cœur ? Si William Finnegan s'est entre autre, distingué comme reporter de guerre, c’est aujourd’hui à travers le surf qu’il raconte son histoire. Même si vous ne connaissez pas spécialement le monde du surf cette lecture ne vous laissera pas indiffèrent. L’auteur partage si bien sa passion que tout ce qu’il exprime devient poétique, des termes techniques aux descriptions de paysages. Il évoque également sa vision de ce sport si particulier, sa philosophie, son approche sur la prise de conscience du risque partagé à cette sensation de liberté. Le lecteur en apprend donc davantage sur cette vie au contact des éléments mais également sur la communauté des surfeurs. Les coutumes de ces passionnés épris de liberté deviennent claires, guidés par le seul instinct de saisir LA vague.  C’est également une œuvre qui nous fait grandir et qui nous permet de voir la vie sous un angle différent. L’auteur nous propose donc un voyage au sein de sa vie et des vagues, qui ont fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui.

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