L'écrivain d'origine russe Andreï Makine, lauréat du Prix Goncourt et du Prix Médicis pour Le testament français (Mercure de France) en 1997 a été récemment élu à l'Académie Française. Qui est ce grand amoureux des mots ? Qui est ce féru défenseur de la beauté de la langue ? Retour sur la vie et l'oeuvre d'un écrivain pour lequel l'introduction au sein de l'institution française est une consécration.
Le rêve de la France est probablement plus fort lorsqu'on vient "d'ailleurs".Né en Sibérie le 10 septembre 1957, Andreï Makine a beaucoup rêvé cette France, idéalisé ce pays qu'il a connu par ses écrivains et ses penseurs alors qu'il vivait encore en Russie. Il a même étudié la littérature française et fait sa thèse de doctorat d'État sur la littérature française contemporaine., comme pour mieux s'en imprégner. Auteur de seize livres signés Andreï Makine, il en a aussi écrit quatre sous son nom de plume Gabriel Osmonde. Arrivé à Paris à l'âge de 30 ans, Andreï Makine devient professeur de Russe et dépose une thèse de doctorat sur Ivan Bounine à La Sorbonne et publie quelques années plus tard son premier roman : La Fille d'un héros de l'Union Soviétique. Il profite de cette oeuvre pour annoncer l'utilisation de la langue française comme langue scripturale et remporte au fil des années de multiples prix comme le Prix Goncourt, le Prix Médicis, Le Prix RTL-Lire 2001, Le Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco 2005 et beaucoup d'autres.
Son amour pour la langue française est inconditionnel. Depuis sa plus tendre enfance, il fut intié à la culture et la langue françaises depuis la Sibérie. « J’ai rêvé trop longtemps de la France pour ne pas en avoir une vision littéraire », expliquera celui qui est arrivé clandestinement à Paris en 1987. Installé dans le quartier de Belleville, son intégration dans la vie parisienne n'a pas été facile, "C’étaient les années folles, le désespoir permanent, j’ai tout fait, tout, pour être publié. Je me suis appelé de tous les noms, j’ai changé plusieurs fois les titres, les premières pages, et j’essayais encore, je renvoyais mes textes. » expliquait-t-il au journal Le Monde en 1995. Déterminé àse faire un nom (et une place) dans cette culture et cette langue qui le passionnaient tant, il a utilisé un pseudonyme (le nom de famille de ses grands-parents, ndlr) pour réussir à être publié.
A l'âge de 58 ans, Andreï Makine devient le 5ème immortel d'origine Russe à l'Académie française, mais c'est aussi le plus jeune des immortels que compte l'Académie aujourd'hui. Son combat, maintenant qu'il a rejoint la fameuse institution, est de protéger la langue française : "Le français m'a toujours baigné et a encouragé, stimulé mon amour pour la littérature française" ainsi que son "auto-dénigrement", qu'il évoque dans son dernier livre Le pays du lieutenant Schreiber. "Le français m'a toujours baigné et a encouragé, stimulé mon amour pour la littérature française" disait le romancier qui a toujours eu une vision très carrée et rigoureuse de la langue française, d'où l'admiration que beaucoups d'autres immortels lui porte. Nul doute que l'Académie a choisi en lui un magnifique talent littéraire, mais aussi un formidable ambassadeur de notre culture.
Ne ratez pas l'interview d'Andreï Makine accueilli chez Europe 1 :
>Lire un extrait du Testament français
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