L'élection d'une femme à l'Académie Française mérite d'être soulignée. Surtout quand il s'agit d'une philosophe engagée pour la cause féminine. Sylviane Agacinski vient de devenir immortelle, élue au fauteuil de Jean-Loup Dabadie. Sa pensée éclairante et son courage dans la défense d'idées en faveur du respect du corps féminin trouveront à l'Académie un nouveau lieu d'expression.
Sylviane Agacinski a été élue à l'Académie Française au premier tour de scrutin le jeudi 1er juin 2023 au fauteuil de M. Jean-Loup Dabadie (F19). Une belle reconnaissance pour une femme philosophe qui n'a jamais cherché l'emphase médiatique, mais qui n'a jamais craint de s'exprimer quand elle le souhaitait. A moins d'en être empêchée, comme récemment lors d'une de ses conférences qui a été annulée dans une université, à la suite de la mobilisation de quelques extrémistes.
Sylviane Agacinski est une philosophe courageuse. Elle est toujours restée cohérente dans l'expression de ses idées, défendant la cause des femmes et le respect de leur corps. Ses positions qui dénoncent la marchandisation du corps féminin dans le cadre de la GPA, suite logique de cet axe de pensée, ont donné lieu à de nombreuses critiques de la part des associations engagées pour la légalisation des différentes formes de démantèlement de la maternité. Dans ce contexte, Sylviane Agacinski ne s'est pas laissée intimider. Elle a montré qu'elle savait manier avec brio la clarté de la pensée. L'ironie est qu'elle a été d'abord jugée provocante par les conservateurs lorsqu'elle défendait les droits des femmes et qu'ensuite, elle a été considérée comme conservatrice par les mouvements pro-GPA, lorsqu'elle défendait le respect de l'intégrité du corps féminin. La crête est étroite lorsqu'on cherche la justesse d'une éthique...
Sylviane Agacinski est née le 4 mai 1945 à Nades (Allier). Agrégée de philosophie, elle enseigne au Lycée de Soissons (1972-1977), puis au Lycée Carnot, à Paris, en classes préparatoires HEC (1978-1988).
De 1986 à 1991, elle est Directeur de Programme au Collège international de philosophie, puis membre du Bureau exécutif.
Elle enseigne en tant que professeur agrégée à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1991 à 2010.
Membre du Comité de lecture de la Comédie française (2011-2015), et du Comité d’orientation du musée de l’Homme (2013-2014).
Son ouvrage Femmes entre sexe et genre est salué en 2012 par le Grand Prix Moron de l’Académie française. Elle reçoit en 2018 le Prix Louis Pauwels pour Le Tiers-corps. En 2022, elle obtient le Prix des députés pour Face à une guerre sainte.
Elle entre aujourd'hui à l'Académie, où elle siégera au milieu d'autres Immortels.
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