Mathieu Simonet nous pousse à regarder vers le ciel avec son livre La Fin des nuages (Julliard). Un texte hybride qui nous raconte son engagement pour la défense des nuages, dont la préservation est nécessaire à l'équilibre écologique et géopolitique de la planète. Un texte qui parle aussi de la mort de son compagnon auquel ce combat est dédié. Entre deuil et combat, ce livre est un OVNI en cette rentrée littéraire. Une chose est sûre : après l'avoir lu, vous ne regarderez plus jamais les nuages de la même manière. En ce 29 mars, Journée internationale des nuages initiée par Mathieu Simonet et qui donne lieu à de multiples manifestations, nous retrouvons avec bonheur le propos de son livre.
C'est un livre qui parle des nuages. Les réels, ceux qui peuplent le ciel. Mais aussi, ceux qui viennent assombrir la vie. Un livre qui mélange une parole intime et l'action d'un combattant. Un OVNI dans le ciel de cette rentrée littéraire.
Mathieu Simonet se passionne pour les nuages depuis plusieurs années et mène un combat pour leur préservation. On parle souvent de l'eau, des icebergs, mais jamais des nuages. Or, nous découvrons dans La Fin des nuages que de nombreuses pratiques d'ensemencement ont un impact écologique et géopolitique de première importance. Dans son livre, l'auteur qui est aussi avocat, nous fait partager son enquête sur la question des nuages, ainsi que les différentes étapes de ses découvertes et de son combat : ses recherches, ses rencontres avec des spécialistes, ses rendez-vous avec des institutionnels, jusqu'à la création d'une Journée internationale des nuages. C'est que le sujet est complexe, pour ne pas dire compliqué. Le nuage échappe à la matérialité. Il est en mouvement. Et pourtant il est stratégique. Plus on avance dans le nuage, plus il semble opaque, donc. L'objectif de Mathieu Simonet ? Faire émerger un statut juridique des nuages afin d'assurer leur préservation. Et nous inciter à regarder le ciel d'une autre façon.
Mais si Mathieu Simonet a été amené à s'intéresser au climat, c'est parce que son compagnon Benoît, créateur du festival de musique en plein air le FNAC Live, vivait dans l'angoisse des prévisions météorologiques à chaque édition. La pluie risquait de lui faire annuler la manifestation. Par bonheur, le plus souvent, le temps se maintenait. Alors Benoît et Mathieu regardaient le ciel, guettaient le mouvement des nuages. Mais c'est une autre pluie qui est tombée sur Benoît. Celle de l'annonce de sa maladie. Comme si sa crainte de la pluie était devenue la métaphore du séisme intérieur qui allait l'emporter. Pour Mathieu Simonet qui partagea les derniers combats de son compagnon jusqu'à sa disparition, regarder le ciel était devenu le lieu de la vie. Ce fut d'ailleurs l'une des dernières choses que Benoît demanda avant de mourir : pouvoir être transporté dehors pour regarder le ciel, une dernière fois. Ne dit-on pas d'ailleurs dans le langage populaire que les morts sont montés au ciel ?
Ainsi, Mathieu Simonet a-t-il regardé le ciel, non pas comme un infini, mais comme l'horizon qui porte les nuages, ceux qui montrent le mouvement, la présence, le mystère. La poésie des nuages telle que les peintres l'ont souvent représentée. Que serait un ciel sans nuages ? Et une vie sans difficulté ? Alors l'auteur se débat, s'engage dans une quête qui donne sens à «l'après», qui remplit l'absence. Il organise le 29 mars 2022 la première Journée internationale des nuages à Saint-Soupplets.
« En début d'après midi, des centaines d'enfants et d'adolescents s'allongent sur l'herbe, regardent les nuages et écrivent ce qu'ils voient. Puis, une chaîne humaine se met en place. Léo, un garçon qui est en troisième, fait une déclaration sous le drapeau français à l'entrée du collège. Il lit un extrait de la lettre adressée à l'ONU. (...) A la fin, un petit garçon monte sur un banc pour glisser l'enveloppe dans la boîte aux lettres. Un journaliste radio tend son micro et lui demande à quoi va servir ce courrier. "A sauver les nuages!" répond l'enfant. »
Cette journée a été suivie d'une troisième le 29 mars 2024. Le combat de Mathieu Simonet se poursuit. Il invite le plus grand nombre à le rejoindre. La fin des nuages est un livre aussi émouvant qu'instructif. A l'image de Mathieu Simonet, qui connaît la valeur des engagements et qui dédie son combat à son compagnon disparu.
>Mathieu Simonet, La Fin des nuages, Julliard, 272 pages, 20 euros >> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
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