"La Cache" (Stock) est un roman à la fois historique, axé sur la survie des Juifs à Paris lors de la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi personnel car les personnages principaux sont les grand-parents de l'auteur, Christophe Boltanski. Un livre qui par son souci du détails traque les signes d'un héritage, d'une histoire et peut-être aussi d'un destin. Il a reçu le prix Fémina 2015.
La cache reconstruit le récit de la famille Boltanski sous le régime de Vichy, lors de la Seconde Guerre Mondiale. La cache, titre de l’ouvrage, fait référence au nom que portait l’endroit où s’abritait son grand-père pour fuir l’Occupation, un « entredeux » aménagé afin d’éviter les milices allemandes.
L'auteur utilise son talent et sa formation de journaliste et de reporter pour mener à bien cette enquête minutieuse et réussir à reconstituer au mieux l’histoire qu’a vécu sa famille, ce qu’il comparera au jeu du Cluedo. Un passé difficile qui commence rue Grenelle à Paris, dans l’hôtel particulier des grands-parents de l’auteur. Des dialogues, des moments, des peurs, des joies et des drames que Christophe Boltanski a pris le temps de restaurer et qui ont longtemps été abrités dans toutes les pièces où la famille s’est réfugiée pendant 20 mois. Sous un régime antisémite, qui multiplie rafles et arrestations de juifs, a eu lieu la création de « la cache » permettant à Etienne et sa famille de « disparaître » jusqu'à la libération de Paris. Fausse identité, faux certificat, déscolarisation, regroupement familial, l’auteur dresse le portrait des deux générations précédentes à la sienne avec précision et finesse.
Christophe Boltanski, reporter dans l’âme, fils du sociologue Luc Boltanski, neveu du célèbre artiste Christian Boltanski, nous livre un premier roman dans lequel il retranscrit avec beaucoup de pudeur les mémoires de son grand-père, Etienne Boltanski. Troisième génération d’une famille célèbre et qui a vécu les horreurs de la seconde guerre mondiale, l’auteur s’est créé une renommée dans le journalisme avant de s’essayer à l’écriture. Il a débuté en 1989 au journal Libération, il fut correspondant de 1995 à 2000 à Jérusalem puis de 2000 à 2004 à Londres. A la suite de ces correspondances, il a été responsable du service étranger du journal jusqu'en 2007. Une collaboration qui aura duré 18 ans jusqu’à ce qu’il rejoigne Le Nouvel Observateur. Il deviendra aussi actionnaire du site Rue 89, fondé par d'anciens journalistes de Libération, avant de se lancer un nouveau défi, celui d’écrire un livre…
Son grand-père, Étienne Boltanski était un médecin juif d’origine russe et converti au catholicisme en 1927. Malgré cela il s’est vu désintégré des tranchées lors de la Première Guerre Mondiale puis pris au piège par la haine raciale contre les juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale avec cette étoile jaune que tout le monde pointait du doigt, chaque voisin pouvait devenir un ennemi. La famille était pour lui le seul lien de survie, un lien sacré. Sa femme, Marie-Elise, qu’il n’a jamais quittée, touchée puis handicapée à vie par la poliomyélite fut romancière et autobiographe. Des ouvrages que Christophe Boltanski a utilisé pour se documenter sur leur passé. Le couple a eu trois garçons Jean-Elie, Luc, le père de l’auteur et Christian.
Il y a de nombreux ouvrages et récits sur la Seconde guerre mais Christophe Boltanski réussit une remise en contexte vivifiante et touchante. Chaque chapitre porte le nom d'une pièce de la maison, le lecteur est comme aspiré sous le toit des Boltanski qui fait de La cache un récit fort qui s’inscrit dans les témoignages les plus marquants sur cette époque. Plus qu’une histoire sur l’une de ces nombreuses familles françaises qui ont vécu ces pires moments, La cache est un véritable hymne à la liberté pendant cette période de guerre. Ce récit familial révèle aussi un talent d'auteur. Car ici Christophe Boltanski n'est plus journaliste, il remonte le fil de son histoire et reconstitue la trame des non-dits. Parfois seule l'écriture peut donner vie à l'indicible.
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