Du 19 au 21 mai 2018, plus de 200 écrivains, dessinateurs, photographes et cinéastes venus du monde entier se retrouvent à Saint-Malo pour la 29e édition du festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs.
Chaque année, écrivains, cinéastes, photographes, penseurs et public se retrouvent pour participer à des événements qui foisonnent d’idées durant trois jours. Cette 29e édition du festival des Etonnants Voyageurs se déroulera sous le thème général du « refaire le monde », choisi par Michel Le Bris, le fondateur de la manifestation.
« Le monde nouveau sera dit, sera pensé, sera mis en romans, en poèmes, en musiques, en œuvres, ouil sera subi. » explique Michel Le Bris dans son édito consacré à cette nouvelle édition. Dans une période aussi tumultueuse que celle dans laquelle nous vivons, il invite l’Homme à voir le monde de manière différente, à le réinventer. Il faut s’interroger sur la manière dont nous habitons ce monde, qui ne peut vivre sans l’Homme. Il invite également son lecteur à remettre en question notre positionnement sur les relations humaines. « Anathèmes, injures, petites phrases, calomnies : le degré zéro de la pensée. On ne s’écoute plus : on s’assassine, on s’excommunie, lors même que l’on se proclame laïque, ou athée. Aujourd’hui Médiapart contre Charlie, demain à qui le tour ? Pas une semaine sans qu’éclate une nouvelle affaire et reprenne le lynchage. ». « Je suis très préoccupé par l’hystérisation permanente. On s’insulte, on s’invective, on n’écoute plus l’autre, on ne part plus de l’idée que l’on peut apprendre de lui », rajoute-t-il. Pour Michel Le Bris c’est grâce à la puissance de l’imaginaire que la création des communautés humaines se fait.
Ce monde à refaire sera décliné en plusieurs grandes thématiques lors du festival : « Habiter un monde en mouvement » abordera principalement la francophonie et les éditions francophones mais nous parlera également de fraternité, des migrations, de révolution (mai 68) ainsi que des guerres. Le thème « l’invention du futur », en partenariat avec la revue « We Demain » parlera de ce futur qui commence demain et de la vision positive que l’on peut en avoir, alors que nombreux intellectuels l’associent au cauchemar. « Puissance de l’imaginaire » mettra en avant ces nombreux fils qui tissent l’être ensemble (chansons, romans, compte) et qui n’ont pas toujours bonne presse en France. Enfin « Puissance des mythes », qui découle de l’imaginaire et revient régulièrement dans des périodes de mutation nous parlera des mythes qui prennent une ampleur incroyable dans ces dernières décennies. Fuite dans l’imaginaire ? Ou pressentiment de ce qui vient, anticipation du futur ?
Dans le Caucase. C'est l'hiver. Une maison abandonnée, isolée dans la montagne. Trois hommes et une femme l’ouvrent à nouveau pour une soirée de fête. Ils secouent les draps, accordent leurs instruments. Le rituel des retrouvailles des hommes et du lieu passe par la musique et surtout par les chants… Les quatre personnages les partagent avec tendresse et mélancolie, non sans humour. Dehors, la tempête guette. Un formidable voyage au cœur de la polyphonie où les sonorités de la langue géorgienne participent à la musique des âmes.
C’est à l’extraordinaire Cab Calloway qu’Étonnants Voyageurs rendra hommage dans la première partie d’une grande soirée Jazz, dimanche 20 mai, au Théâtre Chateaubriand, avec la projection de « Stormy Weather » (1944), le film d’Andrew L. Stone. Suivra un documentaire « Cab Calloway, le dandy de Harlem », par Gail Levin et Jean-François Pitet. Et pour terminer dignement la soirée, « Bessie », l’histoire de la vie de Bessie Smith, la plus grande chanteuse de blues, dans une production récente de la chaine américaine HBO.
L’Orchestre Symphonique de Bretagne part à nouveau à la rencontre des cultures de l’Arc Atlantique pour les revisiter sous le prisme symphonique. Denez, c’est une voix singulière, pénétrante, envoûtante, avec un imaginaire fécond, capable de rêver tous les croisements artistiques. Il est donc logique qu’un musicien vagabond s’entende avec un orchestre au penchant certain pour l’exploration, et que les couleurs symphoniques viennent habiller ses textes au romantisme sombre et à l’humour macabre.
Les films auront leurs moment de gloire également avec la projection de près de 80 films et la présence de 25 réalisateurs. Parmi eux, Stéphane Breton, auteur du documentaire Les filles du feu(sur les combattantes kurdes de Syrie) a eu « carte blanche » pour présenter une sélection de 15 films.
La découverte des auteurs revient comme chaque année avec les habituels Grands débats, les Petits déjeuners et apéros littéraires, la Grande Passerelle ou le Café littéraire.
Les photos seront également à l’honneur avec plusieurs projections d’images et des expositions de photos. Parmi elles, « Quand l’Afrique s’éclairera », exposition de photos de Pascal Maître, lauréat du Grand Prix AFD Polka du meilleur projet de reportage photo en 2016. Pascal Maître nous questionne sur ce paradoxe : lorsque l’on observe les images satellites composites, l’hémisphère nord interpelle sur une « pollution lumineuse » pendant que l’Afrique apparaît comme « éteinte ». En zone rurale, 7% des habitants ont accès à l’électricité sur ce continent. Pourtant, l’Afrique dispose de ressources inépuisables, le soleil, le vent et l’eau qui permettraient de produire de l’électricité à grande échelle. Ce reportage vise à mettre en lumière les enjeux et l’importance de l’accès à l’électricité en Afrique, ce continent lumière.
Le festival des Etonnants voyageurs est l’occasion de remettre de nombreux prix littéraire. Cette année sept prix seront remis, dont le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs, le Grand Prix de l'Imaginaire, le Prix Nicolas Bouvier, le Prix Joseph Kessel, le Prix Gens de mer, le Prix Robert Ganzo et bien sur le Prix Littérature Monde.
En mars 2007, à l’initiative de Michel Le Bris et de Jean Rouaud, paraissait dans Le Monde des Livres le manifeste « Pour une Littérature-monde en français » signé par 44 écrivains, dont J.-M. G. Le Clézio et Édouard Glissant. Le texte affirme l’urgence d’une littérature soucieuse de « dire le monde », qui voulait que l’on cesse de percevoir la francophonie comme un espace où « la France surplombante aurait vocation à dispenser ses lumières mais comme un vaste « espace monde » incluant la France, espace d’échange et de dialogue sur un pied, enfin, d’égalité. » explique Michel Le Bris dans son édito. Naît alors le concept de « littérature-monde », délivrant la langue française de son pacte exclusif avec la nation pour devenir l’affaire de tous, sans d’autres frontières que celles de l’esprit.
En 2014, l’association Étonnants Voyageurs, présidée par Michel Le Bris, et l’Agence Française de Développement se sont associées afin de créer le prix du même nom dont Ananda Devi, Nancy Huston, Dany Laferrière, Michel Le Bris, Anna Moï, Atiq Rahimi, Jean Rouaud et Boualem Sansal composent le jury prestigieux.
Le Prix Littérature-monde est double : l’un allant à un roman de langue française, l’autre à un roman étranger traduit, porteurs de cette idée de la littérature, tous deux publiés en France lors des douze derniers mois. Ce prix est devenu un grand prix littéraire de Printemps. Le prix sera proclamé quelques jours avant le festival et sera remis aux lauréats, à Saint-Malo. L’annonce de la première sélection sera au début du moi d’avril.
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