En 2015, la rentrée littéraire voit fleurir près de 600 romans. Un évènement très attendu car si l'on y découvre souvent des nouveautés, on y retrouve aussi nos auteurs préférés. Si l'on place de côté Michel Houellebec qui est un peu hors-concours, tant la pression médiatque qui l'entoure est énorme, nous pouvons retrouver cet hiver en très grande forme Virginie Despentes, Sylvain Tesson, Anne Wiazemsky, Laurent Gaudé ou encore Jean Rolin.
Le 7 janvier, c’est le dernier Virginie Despentes, « Vernon subutex » (Grasset) qui est sorti en librairie. Un troisième roman pour cette jeune écrivaine, déjà lauréate du prix Renaudot grâce à son livre « Apocalypse bébé ». Dans ce dernier livre, elle parle d’un ancien disquaire, rescapé d’un monde en voie de disparition. Depuis sa sortie, « Vernon subutex » est déjà au coeur de toutes les attentions suscitant l’enthousiasme de la part des critiques et des journalistes.
Qui est Vernon Subutex?
Une légende urbaine.
Un ange déchu.
Un disparu qui ne cesse de ressurgir.
Le détenteur d’un secret.
Le dernier témoin d’un monde disparu.
L’ultime visage de notre comédie inhumaine.
Notre fantôme à tous.
Sylvain Tesson, quant à lui revient avec « Bérézina » (Guérin). Une épopée en side-car qui relie Paris à Moscou sur les traces de Napoléon. Ce livre est le parcours d’un aventurier et d’un écrivain qui aime voyager, découvrir, rencontrer. Le récit d'un homme qui a voulu savoir si "Napoléon était un antéchrist qui précipita l’Europe dans l’abîme ou bien un visionnaire génial dont le seul tort fut de croire qu’il suffisait de vouloir pour triompher, et que les contingences se pliaient toujours aux rêves ?"
En octobre 1812, piégé dans Moscou en flammes, Napoléon replie la Grande Armée vers la France. Commence La retraite de Russie, l’une des plus tragiques épopées de l’Histoire humaine. Deux cents ans plus tard, je décide de répéter l’itinéraire de l’armée agonisante, de ces cavaliers désarçonnés, de ces fantassins squelettiques, de ces hommes à plumets qui avaient préjugé de l’invincibilité de l’Aigle. Il ne s’agit pas d’une commémoration (commémore-ton l’horreur ?), encore moins d’une célébration, il s’agit de saluer par-delà les siècles et les verstes, ces Français de l’an XII aveuglés par le soleil corse et fracassés sur les récifs du cauchemar. Le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque et deux amis russes, Vassili et Vitaly, sont de la partie. Pour l’aventure, nous enfourchons des side-cars soviétiques de marque Oural. Au long de quatre mille kilomètres, en plein hiver, nous allons dérouler le fil de la mémoire entre Moscou et Paris où l’Empereur arrivera le 15 XII 1812, laissant derrière lui son armée en lambeaux.
Autre écrivain important de cette rentrée littéraire: Laurent Gaudé avec son roman « Danser les ombres » (Actes Sud). Une histoire émouvante qui sert de trait d’union entre la vie et la mort. Dans « Danser les ombres », Laurent Gaudé rend hommage à l’île d’Haïti. Une histoire sublime et émouvante qui offre à ses lecteurs des personnages incroyables. Découvertes, drames et traditions, ce roman est un voyage au coeur même de cette île magnifique.
En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence... Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.
Dans une France en pleine guerre civile, un narrateur, qui nous restera inconnu, fait le récit de son périple dans un Paris dévasté. « Les évènements » (P.O.L) de Jean Rolin est un journal de guerre qui nous emmène dans une traversée de la France comme on ne l’a jamais vu. Cet ancien grand reporter de guerre, qui a arpenté nombre de conflits autour du monde, nous fait part d’un voyage à travers les villes, à travers les saisons mais surtout à travers les combats.
"Les Événements" est le récit d’une traversée de la France dans le contexte d’une guerre civile dont les enjeux, pas plus que les causes, ne seront précisés. Il ne s’agit aucunement, en effet, d’un ouvrage de prospective ou de politique-fiction, mais d’une tentative de description d’un pays « normal » (comme son actuel président), soudainement confronté à la violence, à la destruction, à la pénurie, et plus généralement à une perturbation massive de ses habitudes et de son mode de vie. De telles choses arrivent, y compris dans le contexte de pays européens et relativement « développés » : elles se sont produites il y a une vingtaine d’années dans l’ex-Yougoslavie, elles se produisent de nos jours en Ukraine.
Avec « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel » (le Dilettante), Romain Puértolas, nous emporte dans un conte de fées moderne, un message de paix universel traduisant l’amour d’une mère pour sa fille. Après « Le fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikéa », Romain Puértolas revient avec un roman à la fois drôle et haut en couleur mais aussi extrêmement touchant.
Au même moment, à des milliers de kilomètres d’Orly, Zahera, le menton dépassant seul du drap comme la barbe du capitaine Haddock dans Coke en stock, était en train de contempler la constellation phosphorescente collée sur son plafond blanc dénué de nuages. Elle avait reproduit au-dessus de sa tête l’alignement précis de la Grande Casserole à l’aide de minuscules répliques d’étoiles en plastique qui avaient cette spécificité de briller comme des milliers d’étoiles de shérif fraîchement lustrées lorsqu’on éteignait la lumière. Les vraies, elles, ne brillaient pas. Zahera en savait quelque chose puisque Rachid lui avait offert un morceau d’étoile qu’il avait trouvé par hasard dans le désert. Il paraît qu’il en tombait quelquefois. Le jour où Providence doit se rendre à Marrakech pour ramener Zahera, une petite fille gravement malade qu’elle vient juste d’adopter, un volcan se réveille en Islande et paralyse le trafic aérien européen empêchant tout avion de décoller. L’amour d’une mère est-il assez fort pour déplacer les nuages?
C’est une réécriture de Camus que nous offre Kamel Daoud pour cette rentrée littéraire. Dans « Meursault, contre-enquête » (Actes Sud), Kamel Daoud donne la réplique à l’Arabe qui n’est jamais nommé dans « l’Etranger » de Camus. L’auteur revisite le récit et l’histoire de ce grand écrivain qu’était Camus en abordant l’histoire du point de vue de la victime de ce meurtre. Un récit captivant et émouvant.
Cet homme qui soliloque dans un bar, nuit après nuit, c est le frère de l'Arabe tué par un certain Meursault dans un célèbre roman du XXe siècle. Soixante-dix ans après les faits, rage et frustration inentamées, le vieillard rend un nom au mort et donne chair à cette figure niée de la littérature : l'Arabe. Un roman profond sur les héritages qui conditionnent le présent et sur le pouvoir exceptionnel de la littérature pour dire le réel.
Troisième volet de ce qui pourrait constituer une trilogie avec « Jeune fille » et « Une année studieuse », « Un an après » (Gallimard) de Anne Wiazemsky ramène les lecteurs en mai 1968. Peinture d’une époque pleines de manifestations et de revendications en France. Un roman plus dramatique que les deux premiers dans lequel l’écrivaine témoigne de ce qu’elle a vécu à cette période en compagnie de Jean Luc Godard.
La traque des étudiants se poursuivait boulevard Saint-Germain et rue Saint-Jacques. Des groupes de jeunes, garçons et filles mélangés, se battaient à mains nues contre les matraques des policiers, d'autres lançaient différents objets ramassés sur les trottoirs. Parfois, des fumées m'empêchaient de distinguer qui attaquait qui. Nous apprendrions plus tard qu'il s'agissait de gaz lacrymogènes. Le téléphone sonna. C'était Jean-Luc, très inquiet, qui craignait que je n'aie pas eu le temps de regagner notre appartement. "Ecoute Europe numéro 1, ça barde au Quartier latin ! Nous étions le 3 mai 1968. A. W.
Le phénomène de cette rentrée littéraire c’est le premier tome de la série « After » (Hugo Roman), série écrite par Anna Todd. Dans cette fanfiction érotique inspirée par Harry Style, chanteur du groupe One direction, Anna Todd raconte l’histoire d’une jeune fille qui se détourne totalement de sa route initiale. Une histoire entre passion et amour qui a le don de séduire les lecteurs, puisque « After » se maintient dans la liste des livres les plus vendus du moment.
Tessa est une jeune fille ambitieuse, volontaire, réservée. Elle contrôle sa vie. Son petit ami Noah est le gendre idéal. Celui que sa mère adore, celui qui ne fera pas de vagues. Son avenir est tout tracé : de belles études, un bon job à la clé, un mariage heureux... Mais ça, c'était avant qu'il ne ne la bouscule dans le dortoir. Lui, c'est Hardin, bad boy, sexy, tatoué, piercé, avec un " p... d'accent anglais ! " Il est grossier, provocateur et cruel, bref, il est le type le plus détestable que Tessa ait jamais croisé. Et pourtant, le jour où elle se retrouve seule avec lui, elle perd tout contrôle... Cet homme ingérable, au caractère sombre, la repousse sans cesse, mais il fait naître en elle une passion sans limites. Une passion qui, contre toute attente, semble réciproque... Initiation, sexe, jalousie, mensonges, entre Tessa et Hardin est-ce une histoire destructrice ou un amour absolu ? L'écriture rythmée d'Anna Todd rendra accros tous ses lecteurs.
Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c
Légende photo : en haut de gauche à droite : Deloupy (Les Arènes), Carole Maurel (Glénat), Pierre Van Hove (Delcourt/La Revue Dessinée), Sébast
La Centrale Canine décerne chaque année son Prix Littéraire aux 3 meilleurs ouvrages mettant à l'honneur la relation humain-chien.