Depuis le 11 juin, Michel Houellebecq expose son bulletin de santé à la Manifesta de Zurich, une biennale d’art contemporain européenne. Une exposition pour répondre aux commentaires sur son aspect physique et son état psychique. C’est avec l’aide du médecin suisse Henry Perschak que l’écrivain français a procédé à un examen minutieux de son corps. Il a ainsi pu fournir un électrocardiogramme, une IRM ainsi que des analyses de sang. Les examens ont ensuite été longuement documentés par des étudiants de la Haute école d’arts de Zurich pour donner un film projeté au pavillon des Réflexions. Une façon aussi pour lui de s’intéresser à l’esthétisme de la médecine. Plusieurs clichés de son crane et de sa main droite sont ainsi visibles entre plusieurs sites de Zurich. L’auteur a également confié ne pas apprécier de voir son corps ainsi: « On ne pense pas d’abord à son corps comme à un truc médical, mais c’est là, la réalité ». L’exposition de Michel Houellebecq se trouve être une pièce phare de la Manifesta.
Photo : Michel Houellebecq, Irlande.Courtesy de l’artiste et Air de Paris, Paris.
Mais pour pénétrer dans le cerveau de Michel Houellebecq, il ne suffit pas d’admirer son examen médical. C’est pourquoi l’auteur sera également exposé à Paris, au Palais de Tokyo du 23 juin au 11 septembre 2016. Là encore une exposition intitulée « Rester vivant » qui met la photographie à l’honneur et mélange habilement toutes les formes d’arts pour conduire à une narration. Ce n'est pas une exposition « sur » Michel Houellebecq, mais une exposition « de » Michel Houellebecq : comment l’écrivain produit une forme qui participe à la réinvention de l’exposition en brouillant les cartes entre littérature et photographie, réel et fiction. L’exposition se déroule comme un scénario qui conduit le visiteur au travers des obsessions de l’écrivain. Composée de sons, de photographies, d’installations et de films conçus par lui et par d’autres artistes invités (parmi lesquels Robert Combas), elle offrira ainsi une plongée dans le cerveau et le monde de ce créateur protéiforme qu’est Michel Houellebecq .
Si Michel Houellebecq a publié de nombreux livres, il a également été une grande source d’inspiration pour certains. Il a ainsi pu jouer dans certains films, notamment « L’enlèvement de Michel Houellebecq » de Guillaume Nicloux en 2014 dans lequel il interprète son propre rôle mais aussi plus récemment « Saint-Amour » de Benoit Delépine et Gustave Kervern. Il a également participé à certains disques dans lesquels il fait des lectures de poème ou de textes. Mais ses oeuvres ont surtout été plusieurs fois adaptées: en livres audio, au théâtre, et même au cinéma. « Extension du domaine de la lutte » (Flammarion) a été adapté deux fois au théâtre, une fois par Philippe Guyomard (en 1998) et la seconde fois par Helena Waldmann (en 2001). En 2013 Julien Gosselin également adapté son livre « Les particules élémentaires » (J’ai lu).
En bref, Michel Houellebecq est devenu très rapidement une source d’inspiration, une oeuvre à part entière. Ainsi, il pose très clairement la question du rôle de l’écrivain dans le monde d’aujourd’hui. Un écrivain qui ne se limite pas à un seul art mais qui s’ouvre à tous, et qui est lui-même pris pour sujet principal d’une oeuvre.
>Du 11 au 18 juin 2016, exposition à la la Manifesta de Zurich. Pour plus d’informations, cliquez ici.
>>Du 23 juin 2016 au 11 septembre 2016, « Rester vivant » au Palais de Tokyo.
Pour plus d’informations sur l’exposition, cliquez ici.
>Lire aussi la tribune d'Eric Val-Harboit sur Michel Houellebecq, performeur de la déchéance
>Visionner un extrait du film Near Death Experience, dans lequel Michel Houellebecq jouait le rôle central
Légende photo : Jérôme Garcin, Hervé Le Tellier, Rachida Brakni, Marthe Keller, Gaël Faye, Kamel Daoud, Rebecca Dautremer, Emmanuel Lepag
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