Le prix Nobel de littérature 2023 vient d'être attribué à l'écrivain dramaturge norvégien Jon Fosse « pour ses pièces de théâtre et sa prose novatrices qui donnent une voix à l'indicible », selon les mots prononcés par le comité suédois. Les membres de l'Académie Nobel ont également déclaré : « Son œuvre immense, écrite en norvégien nynorsk et couvrant une variété de genres, se compose d'une multitude de pièces de théâtre, de romans, de recueils de poésie, d'essais, de livres pour enfants et de traductions. S'il est aujourd'hui l'un des dramaturges les plus joués au monde, il est également de plus en plus reconnu pour sa prose. » Daniel Sarfati s'interroge sur les étranges choix du Comité suédois...
Je viens juste de me remettre du Nobel 2022 de Littérature, j’ai fini par admettre que l’auto fiction autocentrée, style neutre et plat, titre vague ( Les Années, La Place…), devait être de la grande littérature puisque dans l’air du temps.
Et voilà, que je vacille à nouveau sur mes certitudes de lecteur.
Prix Nobel de Littérature 2023 : Jon Fosse.
Je ne vais pas la jouer, le gars très cultivé, jusqu’à hier je ne savais pas qui c’était.
J’en suis réduit à Libé, Télérama ou Le Monde, pour me faire une idée.
A mon avis, ces journalistes ne l’avaient, non plus, jamais lu, ils devaient avoir une fiche toute prête, le Nobel c’est comme les rubriques nécrologiques.
…
Jon Fosse est norvégien. Il écrit en « nynorsk », un dialecte de l’Ouest de la Norvège.
Pour le lecteur de base, né à Oslo, ça nécessite déjà une traduction.
Selon son éditeur français ( Éditions Christian Bourgeois ) :
« L’auteur se passe presque complètement de l'intrigue, des personnages et de la ponctuation. On est dans un flux de conscience, on est dans les pensées. »
Quelques titres de ses romans : « Melancholie I et II », « Insomnie »,…
Son théâtre inspiré de Beckett serait plus accessible.
Un bref extrait de sa pièce « Le fils » :
« La Mère : c’est sombre et noir en ce moment
Le Père : Oui très sombre.
Il ne fait presque plus jour du tout.
Un peu de demi-jour à midi
Sinon c’est sombre »
Quelqu’un va venir. »
Pas de quoi s’ouvrir les veines, à condition d’avoir une boîte de Prozac à portée de main.
…
Humblement, je me pose la question, le jury du Nobel veut-il vraiment donner l’envie de lire ?
Trouve t-il que Salman Rushdie, Joyce Carol Oates, David Grossman…et bien d’autres, soient des écrivains médiocres qu’il ne faut pas honorer ?
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Daniel Sarfati est médecin ORL, passionné par le langage, par les signes, la lecture des mots qui s’écrivent, se lisent sur une page ou sur des lèvres, les histoires qui se vivent ou qui s’inventent.