Prix Interallié 2016

Serge Joncour, portrait d’un optimiste

Le prix Interallié 2016 a été attribué à Serge Joncour pour Repose toi sur moi (Flammarion), un roman d’amour entre deux êtres seuls que tout sépare. A l’occasion de cette distinction découvrons davantage l’écrivain qui se cache derrière ce roman.

Serge Joncour, un parcours singulier

Né en 1961, Serge Joncour n’a pas toujours voulu être écrivain. Il a exercé de nombreux métiers dont maître-nageur et publicitaire et a beaucoup voyagé avant de vivre de sa plume. En 1998, il publie son premier roman, "Vu", au Dilettante qui obtient le Prix France Télévisions en 2003. En 2005, il a reçoit le Prix de l'Humour Noir- Xavier Forneret pour son livre "L'Idole". Il publie chez Flammarion "Que la paix soit avec vous" en 2006, "Combien de fois je t'aime" en 2008, "L'homme qui ne savait pas dire non" en 2009, "L'Amour sans le faire" en 2012. Le septième art a également sa place dans la vie de Serge Joncour. Deux de ses œuvres ont séduit les réalisateurs français. Son roman "U.V.", a été adapté en 2007 par Gilles Paquet-Brenner. En 2012, "L'idole" est adapté au cinéma par Xavier Giannoli sous le titre "Superstar" avec Kad Mérad et Cécile de France. Il s'agit de l'histoire d'un homme qui devient célèbre sans savoir pourquoi. Le film, est présenté en compétition officielle à la Mostra de Venise en 2012. Mais ce n’est pas son seul lien avec le grand écran puisqu’il a également écrit le scénario du film "Elle s'appelait Sarah", d'après le roman éponyme de Tatiana de Rosnay, avec Kristin Scott Thomas, sorti en 2010.

Les œuvres incontournables de Serge Joncour

  • L’idole, 2005 (Flammarion) : Se réveiller un matin, descendre dans la rue et réaliser que tout le monde vous reconnaît. C'est l'expérience étrange que vit Georges Frangin. Chômeur docile, inconnu au bataillon, il découvre qu'il est une star, sans raison. Il essaie de comprendre, interroge les passants, passe pour un snob qui nie sa célébrité. Va-t-il devenir fou? Lorsqu'on l'annonce dans une émission de télévision il appelle la chaîne. Ne vous inquiétez pas, lui dit-on, tout va bien se passer. On présente un livre de lui? Inutile de s'en faire, on veillera plus tard à l'écrire, si nécessaire. La gloire augmente et la pression avec. Dans son roman l’écrivain a su mettre en évidence l’envers de la médaille lorsqu’on est une star. « L’idole » est surtout un livre qui dénonce les limites et les failles de la célébrité. Pour son œuvre Serge Joncour a reçu le Prix de l'Humour noir Xavier Forneret en 2005.
  • L’amour sans le faire, 2012 (Flammarion) : On ne refait pas sa vie, c'est juste l'ancienne sur laquelle on insiste », pense Franck en arrivant aux Bertranges, chez ses parents qu'il n'a pas vus depuis dix ans. Louise est là, pour passer quelques jours de vacances avec son fils dont elle a confié la garde aux parents de Franck. Le temps a passé, la ferme familiale a vieilli, mais ces retrouvailles inattendues vont bouleverser le cours des choses. Franck et Louise sont deux êtres abîmés par la vie, ils se parlent peu mais semblent se comprendre. Dans le silence de cet été chaud et ensoleillé, autour de cet enfant de cinq ans, « insister » finit par ressembler, tout simplement, à la vie réinventée. Cette œuvre de Serge Joncour est sans aucun doute la plus belle déclaration d’amour qui soit, entre fatalisme et espoir. Elle englobe l’amour de la Terre, l’amour du prochain et l’amour de soi. Le roman a obtenu en janvier 2013 le Prix littéraire des Hebdos en Région.
  • L’écrivain national, 2015 (Flammarion) : Le jour où il arrive en résidence d’écriture dans une petite ville du centre de la France, Serge découvre dans la gazette locale qu’un certain Commodore, vieux maraîcher à la retraite que tous disent richissime, a disparu sans laisser de traces. On soupçonne deux jeunes "néoruraux", Aurélik et Dora, de l’avoir tué. Mais dans ce fait divers, ce qui fascine le plus l’écrivain, c’est une photo: celle de Dora dans le journal. Dès lors, sous le regard de plus en plus suspicieux des habitants de la ville, cet "écrivain national", comme l’appelle malicieusement monsieur le Maire, va enquêter à sa manière, celle d’un auteur qui recueille les confidences et échafaude des romans, dans l’espoir de se rapprocher de la magnétique Dora. Au fil des pages Serge Joncour nous livre une satire désopilante du métier d’écrivain dans une atmosphère très chabrolienne.

« Repose-toi sur moi », le portrait d’une rencontre inattendue

Aurore est styliste et mère de famille. Ludovic est un ancien agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils partagent la cour de leur immeuble parisien et se rencontrent car des corbeaux s'y sont installés. Leurs divergences pour régler ce problème les mènent à l'affrontement mais ils finissent par apprendre à se connaître.

Pourquoi il a été récompensé : Serge Joncour met en scène une rencontre improbable entre un ancien agriculteur et une styliste de mode. Avec une belle plume l’auteur nous propose cette histoire d’amour entre deux solitudes. La délicatesse de l’auteur nous immerge dans l'intimité de ses deux personnages et leur profondeur psychologique. Le style d’écriture est très agréable, les phrases sont poétiques et mélodieuses ce qui permet de se laisser facilement porter au fil des pages. Les descriptions et les dialogues se succèdent et donnent un vrai rythme au roman. Ce récit va à l’encontre des livres plutôt sombres de la rentrée littéraire. L’œuvre de Serge Joncour est un roman optimiste, une histoire d’amour qui fait du bien au moral.

En savoir plus

>Visionner une vidéo dans laquelle Serge Joncour présente son livre Repose-toi sur moi.

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