Alexandra de Broca est l'auteure de "La Princesse Effacée" qui vient de paraître chez Robert Laffont.
Rencontre intimiste dans le cadre délicieux de cette femme écrivain, passionnée par le siècle des Lumières.
Auteure d'un scénario sur Madame de Pompadour, il y a quelques années, elle brosse avec ce récent roman, le portrait de la fille aînée de Louis XVI, Marie -Thérèse de France.
Si ce roman est l'unique dédié à ce personnage de l'histoire, c'est aussi le premier roman de cette auteure qui a su, avec émotion, pudeur et élégance décrire le destin tragique d'une jeune femme, symbole de tout un pan complexe et fascinant de l'histoire de France.
Oui, j'ai écrit ce texte plusieurs fois et finalement ce sont les éditions Robert Laffont qui ont voulu l'éditer. Cette publication est aussi le fruit d'une rencontre avec une personne remarquable Jean Paul Desprat qui m'a poussée à écrire sur Marie-Thérèse de France.
Non, nous avons pris cependant le parti de faire figurer Marie Thérèse jeune enfant. Ce portait est signé par A.U.Wertmüller et date de 1784. Il se trouve aujourd'hui en Suède à l'Ostergotlands Länsmuseum, Linkoping.
Le XVIIIème siècle est une époque qui me fascine. C'est le siècle des Lumières mais c'est aussi celui de la Révolution et de l'après Révolution.
La plupart des gens pensent qu'il ne s'est rien passé entre Robespierre et Napoléon Ier. Or, c'est absolument inexact. La Princesse Effacée revient sur ce temps de l'histoire que l'on connaît mal. La période de la Restauration m'intéresse moins. Marie-Thérèse de France incarne et devient le symbole de ce pan de l'histoire méconnu.
Certes mais détrompez-vous, Madame de Pompadour a vécu de grandes souffrances. D'abord, elle était atteinte de la tuberculose. D'autre part, elle a été victime de pamphlets. Certes, elle a vécu un grand amour avec Louis XV, mais elle a été sa maîtresse, puis son amie. Elle devait elle aussi s'effacer d'une certaine manière. Mais son esprit brillant et son goût lui ont permis d'exister.
C'est tout d'abord une fille. On ne savait pas grand chose sur elle, d'où l'intérêt de fouiller ce sujet. Cette enfant naît après sept ans où le Roi et la Reine ont cherché à avoir des enfants.
Je trouvais d'autre part bouleversant d'imaginer cette femme de 35 ans revenir sur les traces de son enfance au Petit Trianon de Versailles après tant de souffrances.
Imaginez l'enfant de 11 ans qu'elle fut enfermée seule au Temple dans des conditions épouvantables pendant treize mois. Les enfants doivent-ils payer pour leurs parents?
En mettant en scène Chantereine, j'ai souhaité confronter deux mondes . Chantereine a eu le don de trouver les mots.
Comme disait très bien Louis XVI, les rois n'ont pas droit au Bonheur. Dans le cas de la famille de Louis XVI, l'enfant a une vraie personnalité. C'est au XVIIIème siècle que les enfants commencent à être pris en considération. Dans le cas de Louis XVI et Marie-Antoinette, les enfants sont importants. Il faut rappeler que Louis XVI lors de la fuite à Varennes fait monter le Dauphin avec lui dans son carrosse. Or, c'est une erreur stratégique, diplomatique et politique grave.
Je me suis toujours intéressée à l'histoire ayant choisi après mon bachot de faire des études en cette discipline. Ma maîtrise portait sur l'histoire des immigrés pendant la Révolution. L'histoire dans le roman me permet de posséder un contenu tout en me laissant la possibilité d' une liberté de ton.
En effet, je me suis plongée dans l'histoire. Je cite en effet à la fin du livre les textes de mémoires de l'époque sur lesquels je me suis particulièrement appuyée. Parmi eux, le journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité de Louis XVI par M.Cléry.
Ma carrière m'a inscrite dans la représentation de l'image. Mon écriture fonctionne comme une série d'images qui se répondent. J'ai la discipline de ne pas écrire pour moi et c'est pourquoi la structure était pour moi très importante. Le livre est inspiré du schéma du scénario. Dans ce livre, le choix de la structure a donc une cohérence particulière.
Le Testament de Louis XVI par Petitfils est formidable et je le relis souvent. "Je meurs car je n'ai pas fait couler le sang dira Louis XVI. Je viens enfin de finir le remarquable ouvrage de Michel Winock sur Madame de Staël qui est passionnant.
"Bonheur, je ne t'ai reconnu qu'au bruit que tu fis en partant".
Alexandra de Broca, La Princesse effacée, Robert Laffont.
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