Roberto Ricci a eu une autre vie avant de se consacrer à sa vie d'auteur de livres fantastiques qui font un tabac auprès des "young adultes". De journaliste à Officier dans l'armée italienne en passant par cadre supérieur au sein d'une compagnie internationale de divertissements pour enfants, c'est finalement dans l'écriture qu'il s'épanouit et s'exprime au gré de ses pensées. L'Arlequin Rouge, série littéraire partiellement éditée en France est sa manière personnelle de s'exprimer sur les dérives et les espérances qu'il observe au sein de la société. Rencontre avec un auteur à l'imagination bouillonnante qui a décidé de tomber le masque pour Viabooks.
Roberto Ricci a vécu à Tokyo, Milan, New-York, Rome, Paris et Londres. Il a étudié à l'Université de New-York et à l'European Business School. Mais aujourd'hui, c'est dans son pays d'origine, l'Italie, qu'il est retourné vivre avec sa femme et ses deux enfants pour se consacrer à la réflexion et à l'écriture. Il a répondu à nos questions en ce qui concerne son histoire qui divertit autant qu'il fait réfléchir sur la société telle que nous la concevons aujourd'hui. Entre dissimulation et révélation, l'auteur dévoile son talent au grand jour.
Cinqs tomes constituent la série L'Arlequin Rouge pour l'instant, que raconte-t-elle ?
Roberto Ricci : La série L’Arlequin Rouge est une série fantastique dystopique adressée aux adolescents et jeunes adultes qui raconte un monde où toutes les personnes sont obligées de porter des masques en public et où la couleur (i.e. le "Chrome") auquel vous appartenez détermine votre vie. Ici, un Chromede 14 ans des Noirs va défier le statu quo de manière très inattendue.
À travers les yeux du jeune protagoniste, le lecteur voyagera dans les sept nations qui composent le monde de L’Arlequin Rouge et apprendra les caractéristiques et les dangers de chacun.
Il y a 5 livres comprenant l'arc globale de l'histoire: Des Masques et des Chromes, Le Royaume des Faux-semblants, L’Ascension de L’Arlequin, Une Nouvelle Aube et Danse de Couleurs. En France, Editions Ada a publié les deux premiers livres et va bientôt publier le troisième. Aux États-Unis, les 4 premiers livres ont déjà été publiés et sont une série best-seller chez Amazon avec environ 2.000 exemplaires vendus par mois.
Qui est ce personnage que nous suivons durant toute l'histoire ?
R.R : Le protagoniste est un adolescent de 14 ans prénommé Asheva qui appartient aux Chromes Noirs. Il va croître à la fois intèrieurement et extèrieurement pendant tout le voyage dont vous fait profiter la série. Asheva a la force et la réticence de faire des compromis typique des gérants de l'adolescence et aussi les idéaux, le cœur et la compassion de cet âge. En un mot, Asheva est «pur» et reste fidèle à soi-même, voilà pourquoi je l'aime tellement!
Que représente-t-il pour vous et dans la société que vous avez créé ?
R.R : Dans l'histoire, Asheva représente la jeunesse et la force de changement qui balaie le vieux, avec son hypocrisie et le mensonge. Asheva est le messager qui dit que le changement peut se réaliser et que tout ce dont vous avez besoin c'est la volonté pour y arriver.
Dans notre société axée sur la communication, votre thème des masques pose la question de l’identité. Expliquez-nous ce jeu entre la dissimulation et le jeu des apparences, ce qu’il signifie ?
R.R : J'ai toujours été fasciné par les masques et par les traditions européennes du carnaval, où tout le monde peut changer son identité pour une brève période de temps. Donc, avec l'Arlequin Rouge, j'ai créé un monde à l'envers où porter des masques serait la norme et où être l'Arlequin est l'exception. Dans les livres, l'Arlequin est le vrai sage et les personnes «normales» sont les bouffons. Étant un Européen (italien) moi, j'ai toujours lutté avec le concept du maintien des «apparences» plutôt que d'être honnête avec soi-même et avec les autres. Nous, les Européens, tendons très souvent à mettre la forme devant la substance et, de mon point de vue, ça ne peut plus être le cas. Nous devons faire tomber les masques qui collent très souvent aux anciennes façons de vivre qui ne sont plus pertinentes aujourd'hui.
Peut-on dire que votre livre est à cheval entre la science-fiction et l’aventure ?
R.R : Je dirais que le livre est à mi-chemin entre une épopée fantastique et une dystopique allégorique de notre monde. Ceci est un livre très personnel pour moi et j’ai utilisé deux des mondes que je connais le mieux: les traditions italiennes de la Commedia dell'Arte et la manière américaine de la narration.
Peut-on comparer cela à une version moderne des contes ?
R.R : Oui, très certainement. Comme indiqué dans ma réponse précédente, beaucoup de mon inspiration est venue de traditions médiévales romaines et italiennes.
Avez-vous des auteurs, des oeuvres ou des cultures qui vous ont inspiré pour réaliser l’Arlequin Rouge ?
R.R : Oui, un particulièrement au-dessus de tout est l'écrivain japonais Yukio Mishima, dont les thèmes sur l'intégrité, la pureté et la jeunesse sont très cher pour moi. Encore une fois, cela a probablement à voir avec les 3 pays ou j’ai habité et étudié (Italie, Japon et Etats-Unis).
D’ou vous vient l’inspiration de la série « L’Arlequin Rouge » ?
R.R : L'inspiration est venue des histoires sans fin de la corruption à la fois en Europe et dans le monde et de la façon dont les jeunes générations ont fait une position contre les injustices. Du printemps arabe au mouvement des Indignés en passant par Occupy Wall Street, ces mouvements étaient une véritable source d'inspiration et une preuve de la puissance de changer qu'a la jeunesse.
R.R : Le fait que je devais à un certain moment de ma vie affirmer ma vraie voix. Je devais parler au monde. Je portais un masque pendant trop longtemps. Comme je le disais, cette série est très personnelle pour moi.
Vous souhaitez faire passer un message à travers cette oeuvre, lequel ?
R.R : Oui, que nous sommes tous sur le même bateau et qu'un monde meilleur, plus juste et plus solidaire est juste à porter de nous, si nous avons le courage de le vouloir réellement.
> Roberto Ricci, "De masques et de Chromes" (Editions ADA), 9,75 euros
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