Hommage à Axel Kahn : ses ultimes messages de vie au seuil de la mort

Peu avant sa mort, Axel Kahn, généticien et président de la Ligue nationale contre le cancer qui venait de publier  Et le bien dans tout ça ? chez Stock. Après avoir annoncé, il y a un mois qu'il allait mettre fin à ses fonctions à la tête de l'association, en raison de l'aggravation de son cancer, il a plusieurs fois pris la parole pour transmettre son ultime message de vie au seuil de son "grand départ". Comme le 21 Mai dernier sur BFM TV.

L'hommage de Manuel Carcassone, directeur des éditions Stock 

« « Sois raisonnable et humain » : c’est la formule que le père d’Axel Kahn avait léguée à son fils Axel, formule d’autant plus forte et saisissante que son père Jean Kahn, s’est suicidé, comme notre ami et auteur l’a si bien raconté dans ce livre émouvant : « Jean, un homme hors du temps » (Stock, 2017).
Ce vœu lancé comme une incantation, le médecin, généticien, président de la Ligue nationale contre le cancer, mais aussi le marcheur à travers les paysages si superbement français qu’il aimait à arpenter, comme il le raconte si bien dans « Pensées en chemin : ma France des Ardennes au pays basque », et l’on pourrait dire aussi, l’homme politique, le rieur aux éclats, celui qui traversait Paris sac à dos pour se rendre à un rendez-vous, précis, ponctuel, volubile, généreux et érudit jusque dans son usage de l’imparfait du subjonctif.
Au-delà de ses trente livres publiés, dont de nombreux chez Stock avec son complice François Azouvi, l’homme et l’essayiste nous laisseront l’image d’un humaniste, qui a affronté sa mort en face, refusant d’être arraché à la dignité qui nous fait homme, et disant d’elle qu’elle n’a aucun intérêt, que c’est la vie seule qui doit être aimée, saluée, sauvée.
Je l’ai accompagné dans cette dernière course et ces dernières semaines. Il était vif et précis, ne se plaignant de rien.
Il nous a donné là sa dernière leçon.
Au revoir, cher professeur, comme j’aimais à le nommer. »
Manuel Carcassonne
 

L'hommage de son éditeur  François Azouvi 

« La tristesse qui m'envahit est celle de l'ami, qui a été aussi son éditeur pendant une vingtaine d'années. Au fil du temps, j'ai appris à connaître celui qui s'était surnommé, ces dernières semaines, "Axel le loup".
Une parfaite droiture, un sens jamais pris en défaut du devoir, le guidaient en toutes occasions. Il avait fait sienne la consigne donnée par son père : "Sois raisonnable et humain", et il était les deux, sans ostentation, sans fausse modestie non plus, tâchant toujours de trouver le bon chemin, lui qui était un marcheur impénitent.
Son agnosticisme n'était teinté d'aucune tristesse, d'aucun regret à l'égard d'un Dieu dont il avait, définitivement, soldé les comptes. Ce monde-ci lui suffisait pleinement, et les combats qu'il y menait - contre la maladie, contre les injustices, contre la bêtise - tiraient leur pleine justification de la société des hommes qu'il importait avant tout à ses yeux de faire progresser.
Au sens propre, au sens le plus fort, c'était un humaniste ; et l'espèce en est trop peu pourvue pour qu'on ne se réjouisse pas de l'avoir connu. Il nous manquera. »
François Azouvi

Ses derniers livres publiés chez Stock

Axel Kahn a publié chez Stock « Et le bien dans tout ça ? » (2021), « Chemins » (2018), « Jean. Un homme hors du temps » (2017), « Être humain, pleinement » (2016), « Entre deux mers, voyage au bout de soi » (2015), « Pensées en chemin. Ma France, des Ardennes au Pays basque » (2014), « L’homme, le libéralisme et le bien commun » (2013), « Un chercheur en campagne » (2012), « L’homme, le bien, le mal » avec Christian Godin (2008), « Comme deux frères. Mémoire et visions croisées » avec Jean-François Kahn (2006).
>Vidéo BFM TV

En ce moment

Prix Mare Nostrum 2024 : quatre œuvres primées

Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c

Prix franceinfo de la BD d’actualité et de reportage 2025 : coup d’envoi de la 31e édition !

Légende photo : en haut de gauche à droite : Deloupy (Les Arènes), Carole Maurel (Glénat), Pierre Van Hove (Delcourt/La Revue Dessinée), Sébast

Le TOP des articles

& aussi