Marie Vingtras vient de recevoir le Prix du Roman Fnac pour son livre « Les âmes féroces » (Editions de l'Olivier). Une enquête sur fond de secrets, menée en huis clos dans une petite bourgade américaine. Brigit Bontour a été transportée par ce récit, écrit au scalpel.
Léo Jenkins, une jeune fille sans histoire est retrouvée assassinée au bord d’une rivière d’une bourgade perdue au fin fond des Etats-Unis.
Tout le monde est sous le choc car rien ne se passe jamais dans cette ville de Mercy, comptant deux clubs de bingo, une association de vétérans et une shérif qui aime les femmes.
Cette dernière, Lauren Hobler a dû plus d’une fois montrer sa force de caractère dans ce bled un peu rustre mais dont la grande criminalité s’est arrêtée à ses portes.
Aucune piste évidente ne se dessinant, chacun est donc un criminel potentiel : la meilleure amie de Léo, Emmy, son professeur Benjamin, son père Seth qui l’élevait seul depuis le départ de sa mère lors de la crise de 2008 qui l’a pratiquement ruiné.
Tous évoquent une jeune fille qui « glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s’efface, la fille qu’on oublie. »
Contre toute attente, Benjamin est arrêté par l’adjoint un peu trop zélé de Lauren. Il a un casier judiciaire. De plus, les enquêteurs retrouvent chez lui, une photo de Léo nue et un mot compromettant. Direction la prison, même si en dépit des aveux, la shérif trouve ce dénouement un peu précipité, le coupable trop idéal et préfère poursuivre ses investigations.
Dans Les Âmes féroces, Marie Vingtras donne la parole à tous les protagonistes, jusqu’à ce que la vérité éclate.
Le professeur qui a déjà été embastillé par le passé est-il destiné à reproduire ses crimes à jamais ? Jusqu’où Léo est-elle une ado modèle ? Son propre père est-il exempt de tous défauts ? Et la meilleure amie n’est-elle pas au courant de projets peu avouables ?
Tous ou presque recèlent des secrets, tous ont trahi, tous sont animés par des pulsions ou des actions qui auraient pu mener au drame.
Déjà remarquée pour le phénoménal Blizzard en 2021, lauréat du prix des Libraires, l’auteure réussit avec Les âmes féroces à instaurer une atmosphère de presque huis clos, dans un livre digne des plus grands romans ou films noirs américains. Le rythme des quatre saisons, la ville imaginaire, que l’on ne situe sur aucune carte, le choix de la construction chorale, l’analyse psychologique fine ajoutent au suspense et au romanesque de l’intrigue.
Couronné par le Prix Fnac souvent précurseur des grands prix de l’automne, Jean-Baptiste Andréa ou Gaël Faye en furent les lauréats, ce deuxième roman a probablement un bel avenir devant lui.
« Ici, la nuit est belle. (…) Leo avance de tache de lumière en tache de lumière et entre les deux, elle disparaît presque entièrement. Elle est alors exactement ce qu’elle paraît être : la fille qui glisse le long des murs, calme, discrète. La fille qui s’efface, la fille qu’on oublie. »
Leo n’est pas rentrée et le printemps s’entête dans sa douceur. Leo ne reviendra pas. La shérif Lauren Hobler découvre son corps au milieu des iris sauvages. Autour de la mort soudaine d’une jeune fille, Les Âmes féroces tisse plusieurs destinées. Pour élucider un mystère, mais lequel ? Celui de Leo, peut-être, et de ses silences. Celui de Lauren, coincée dans une petite ville qui ne la prend pas au sérieux. Il y a aussi Benjamin, Seth et les autres… Les gens de Mercy, qui pensent tous se connaître et en savent si peu sur eux-mêmes.
Envoûtant, surprenant et d’une grande ampleur romanesque, Les Âmes féroces traque la part d’ombre de chacun.
>Marie Vingtras, Les Âmes féroces, Éditions de l’Olivier, 266p. 21,50 € >> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
> Lire notre interview de Marie Vingtras à propos de Blizzard
>Visionner la vidéo ci-dessous dans laquelle Marie Vingtras parle de son livre ( Réalisation Mollat )
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