La 64ème édition du Festival de Cannes, lancée aujourd'hui même, sera l'occasion de mettre sous les projecteurs quelques unes des plus fameuses créations de l'industrie cinématographique. Les films présentés en compétition, pendant la Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique ou projetés dans la section Un Certain Regard vont susciter des débats passionnés. Mais le Festival, du 11 au 22 mai 2011, permettra également de découvrir de nouvelles adaptations d'oeuvres littéraires, plutôt contemporaines cette année.
Il s'agit d'un des films les plus attendus sur la Croisette: Pedro Almodovar présente en effet son nouveau long-métrage, deux ans après Etreintes Brisées. Intitulé La Piel que Habito, l'oeuvre s'inspire librement du thriller palpitant Mygale (Folio), écrit par Thierry Jonquet et publié à la fin des années 90. C'est l'histoire d'un éminent chirurgien esthétique qui tente de mettre au point une peau artificielle, avec laquelle il aurait pu sauver sa femme victime d'un accident de voiture. Mais le scientifique a bien entendu besoin de cobayes... Une adaptation espagnole d'un roman français présentée en compétition officielle, avec Antonio Banderas au casting.
André Téchiné est de retour à Cannes ! Et il a apporté avec lui son dernier film, une adaptation du roman Impardonnables de Philippe Djian, qui dressait le portrait d'un écrivain en pleine convalescence après la mort de sa femme et de sa fille. Pour l'occasion, le réalisateur s'est installé à Venise, où il a filmé André Dussollier, Carole Bouquet et Mélanie Thierry, César du Meilleur Espoir 2010. Les oeuvres de Philippe Djian ont été adaptées à trois reprises pour le cinéma: Bleu comme l'enfer, d'Yves Boisset, en 1986, 37,2° le matin par Jean-Jacques Beineix la même année (avec la présence sensuelle de Béatrice Dalle) et Impardonnables aujourd'hui.
Pour sa première incursion dans la réalisation, le philosophe et romancier Bertrand Schefer s'est associé avec la vidéaste Valérie Mréjen pour réaliser En ville. Le film des deux compères raconte l'histoire amoureuse d'une jeune fille de 16 ans avec un quadragénaire parisien, photographe de profession. Projeté lors de la Quinzaine des Réalisateurs, le long-métrage compte Adèle Haenel et Valérie Donzelli dans sa distribution. Philosophe de formation, Bertrand Schefer est néanmoins familier des enjeux cinématographiques, puisqu'il est l'auteur des essais L'Art et la lumière et Les lieux de l'image, et du roman L'Âge d'or.
C'est ainsi que l'on présente le second long-métrage de Cristian Jimenez, Bonsaï. Une adapation du roman du même titre d'Alejandro Zambra, qui faisait s'entrecroiser des personnages sans leur laisser le temps de se connaître. L'adaptation sud-américaine de Bonsaï a été la lauréate du dernier festival "Cinéma en Construction", en mars dernier: elle est présentée à Cannes dans la section Un Certain Regard.
Seul film d'animation de la sélection cannoise, Tatsumi est une adaptation du manga autobiographique de Yoshihiro Tatsumi. Figure majeure de la bande dessinée indépendante au Japon, Yoshihiro Tatsumi publie de 1995 à 2006 une vaste fresque autobiographique et historique, publiée en France sous le titre Une vie dans les marges (Cornélius), qui lui vaut de nombreuses récompenses, dont le Prix Spécial du Festival d'Angoulème en 2005. L'adaptation est réalisée par le singapourien Eric Khoo, et le mangaka a prêté sa voix pour quelques scènes du film.
Le Festival de Cannes, du 11 au 22 mai 2011
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