A l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Viabooks vous propose une sélection de livres qui posent la question des femmes, de leurs droits, de leur place dans la société et de leur évolution.
Entre livres récents et classiques incontournables, découvrez les livres qui s’interrogent sur la condition des femmes avec pertinence et intelligence.
On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l’histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d’histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l’engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd’hui nos sociétés.
Première historienne à enseigner l’histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l’histoire de l’accession à l’égalité, l’histoire du patriarcat, l’histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l’ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l’universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l’on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l’on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque…
Dans ce livre, Elisabeth Badinter, femme de lettres et philosophe française, revient sur son parcours de militante féministe et dénonce les fausses routes actuelles. "La raison première du féminisme, toutes tendances confondues, est d'instaurer l'égalité des sexes et non d'améliorer les relations entre hommes et femmes." Quels sont les progrès accomplis depuis quinze ans ?
Elisabeth Badinter s'insurge contre la régression du discours féministe médiatisé. Sa réflexion fait mouche et impose un nouveau débat dans notre société.
Claude Lévi-Strauss voyait en cette femme son successeur au Collège de France. Françoise Héritier est à la fois anthropologue, ethnologue et féministe. Elle s’appuie beaucoup sur ses travaux en temps qu’anthropologue et ethnologue pour ses recherches sur les différences entre les hommes et les femmes. Françoise Héritier constate que la distinction entre féminin et masculin est universelle et que « partout, de tout temps et en tout lieu, le masculin est considéré comme supérieur au féminin ». Elle appelle cela « la valence différentielle des sexes ». Elle a écrit de nombreux livres sur les différences des sexes, notamment les trois tomes de Masculin-Féminin, aux éditions Odile Jacob.
Mona Eltahawy est une journaliste, écrivaine, militante, et féministe égypto-américaine. Depuis plusieurs années, elle écrit des essais et éditoriaux pour les publications dans le monde entier, sur l’Egypte et le monde islamique, en particulier à propos du problème des femmes. Dans son livre Foulards et hymens, publié en 2015, elle dénonce « un mélange toxique de culture et de religion » et en particulier la diffusion de son interprétation ultraconservatrice venue d’Arabie saoudite. Mona Eltahawy parle au nom des droits des femmes dans le monde arabe. Elle s’exprime sur un sujet qui la touche particulièrement, elle qui s’est fait violer et eu ses deux bras cassés place Tahrir, alors qu’elle couvrait les évènements de la révolution égyptienne.
Femme engagée, Assita Kanko publie un plaidoyer vigoureux et convaincant pour un nouveau féminisme. Quiconque n’a pas encore entendu parler d’Assita Kanko, ne pourra plus l’ignorer après la publication de ce livre. Dans La deuxième moitié, cette Belgo-Burkinabé confronte ses expériences personnelles à la dure réalité du sort des femmes dans notre société. D’où son constat sans appel et son message pressant: les femmes, «La deuxième moitié », ne sont toujours pas considérées et traitées à leur juste valeur. Kanko aborde de nombreux thèmes, du plafond de verre à la violence domestique, mais aussi à l’excision dont elle a elle-même été victime dans son pays natal, le Burkina Faso. Le résultat est un appel auquel personne ne pourra rester sourd.
Pour mieux cerner, combattre, réduire ces inégalités que la quasi-totalité des Français trouvent choquantes et absurdes, ce livre relate le chemin parcouru en cent ans de progrès. Du droit des femmes à disposer de leur salaire au droit de vote, de la loi Neuwirth à la loi Copé-Zimmermann, en passant par la loi Veil, le procès de Bobigny, le Manifeste des 343, le Manifeste des 331 médecins, le Manifeste des 10 pour la parité, Frédérique Agnès et Isabelle Lefort retracent les grands combats du siècle passé. Et interviewent des citoyennes anonymes, des intellectuel-le-s, des politiques, des journalistes, des responsables d association, des dirigeantes et des dirigeants de tous bords. 100 ans de combats pour la liberté des femmes enquête sur les attentes réelles des citoyens à tous les échelons de la société française en matière de parité et nous invite à réfléchir sur les actions à entreprendre pour imposer l'égalité femmes-hommes.
Dans la majorité des sociétés connues, la sexualité apparaît comme un échange asymétrique et non réciproque entre hommes et femmes, une compensation masculine pour une prestation féminine, un paiement qui peut revêtir les formes les plus variées en échange d'une sexualité transformée en service. Comment se fait-il que les hommes, même plongés dans les situations les plus misérables, peuvent se payer le service sexuel d'une femme - alors que non seulement les femmes n'ont pas, sauf exception, cette possibilité mais de plus n'ont même pas droit à leur propre sexualité ? Voici les questions que pose dans son livre Paola Tabet, professeure d’anthropologie à l’université de la Calabre, en Italie. Ses travaux sur la division sexuelle du travail, la reproduction et la sexualité ont donné lieu à la publication de plusieurs articles et ouvrages. Depuis 2006, elle fait partie du comité scientifique de la revue féministe Prochoix.
Sans oublier, les incontournables...
Une chambre à soi est un livre sur les femmes certes, mais qui s’adresse aussi aux hommes. La romancière y explique dès les premières lignes son avis à propos des femmes et de la fiction : « Une femme doit avoir de l’argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction ». L’ouvrage, qui regroupe une série de conférences consacrées à ce thème que Virginia Woolf donna à l’université pour femmes de Cambridge en 1928, est écrit à la manière d’un roman. La romancière britannique déroule le fil de sa pensée avec humour et ironie, retraçant ce qui l’a amenée à ces conférences. Elle en dégage deux éléments indispensables pour permettre à une femme d’écrire. Le premier, c’est que la femme doit absolument avoir une chambre à elle qui peut être fermée à clé afin d’écrire sans être dérangée. Le deuxième, c’est de disposer de 500 livres de rentes permettant à l’écrivaine de vivre sans problèmes. À l’époque, les femmes n’avaient en effet pas le droit de disposer de l’argent qu’elles gagnaient. Deux piliers qui font aujourd’hui de ce livre un chef d’oeuvre de la littérature féministe.
Cet essai existentialiste paru en 1949 est souvent considéré comme la Bible de la littérature féministe. En abordant le thème de la responsabilité humaine, Simone de Beauvoir y incrimine presque autant les femmes, dont elle dénonce la passivité, la soumission et le manque d’ambition, que les hommes, qu’elle accuses de sexisme, de lâcheté et parfois de cruauté. Elle estime en conséquence que l’émancipation féminine réussira grâce à la volonté solidaire des hommes et des femmes. Selon elle, les deux grands faits qui permettraient à la femme de s’émanciper sont le contrôle des naissances et l’accès au monde du travail. Le Deuxième Sexe reste à ce jour un livre incontournable de la philosophie féministe.
En 1992, Gisèle Halimi a écrit ce livre, emblématique pour le combat des femmes. Voilà ce qu'elle écrivait :
«Le féminisme, c'est quoi ? Ça existe ? Aujourd'hui ça pourrait exister. Et pour quoi faire ? "Les femmes ont tout obtenu", répondent-ils, et même répondent-elles, quelquefois. Et pour quels résultats ? La solitude de fond de la féminité, et la déroute de nos mâles devant leurs égales. "La super woman" est épuisée. Quant au commun des hommes, sans le "miroir grossissant" que présentait, à ses exploits masculins, sa compagne d'antan, il se sent réduit de moitié. Donc grandeur nature. [...] Enfermée dans son rôle féminin, la femme ne mesure pas à quel point son oppresseur est lui-même prisonnier de son rôle viril. En se libérant, elle aide à la libération de l'homme. En participant à égalité à l'Histoire, elle la fait autre. Cela ressemble fort à une révolution tranquille, mais forte et sûre de l'avenir. Pourquoi le féminisme aujourd'hui ? Justement pour réussir là où l'égalité économique a échoué. Là où la culture patriarcale résiste. Le féminisme vient seulement de commencer sa longue marche. Dans vingt ans, dans cent ans, il aura changé la vie.»
Vous avez aimé Le Bureau des Légendes et Le Chant du Loup ?
Le Prix Castel 2024 est décerné à Grégoire Bouillier pour s
Le Prix de Flore 2024 a été décerné au premier tour, à l’unanimité moins une voix, au premier
La 42e édition de la Foire du livre de Brive vient de se terminer.