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Notre sélection de printemps en littérature jeunesse

Deux albums, une BD et un roman, voici les coups de coeur en littérature jeunesse de Carole, Kummba, Ariane et Manon, blogueuses passionnées de Lisons jeunesse.

Au printemps, les éditeurs ne manquent pas d'imagination pour nous séduire. Cela sent les vacances prochaines. Découvrez nos derniers coups de coeur en la matière.

Ben Gilsemans, Hubert (Dargaud Benelux)
 

Le propos : Hubert a la cinquantaine, est peintre, vit à Bruxelles seul et passe ses journées au Musée royal des Beaux-Arts. Il se balade dans les allées du musée, regarde les tableaux et s’attarde sur le détail d'un tableau en particulier. Il semble chercher quelque chose, l’inspiration, l’envie ; même lui ne semble pas savoir. Les yeux bas, il erre. Jusqu’à ce qu’il trouve enfin. Je ne vous dis pas quoi et vous laisse le découvrir. L’interprétation est libre. Mais une chose est sûre, comme Hubert à la fin de l’ouvrage, on referme le livre avec le sourire.

Le plus : C'est une incroyable performance de Ben Gijsemans qui nous happe dans une bande-dessinée sans texte ou à peine. Un savant mélange de mélancolie et de douceur dans un personnage des plus attachants. Si le rythme de la narration est lent, l’auteur nous captive par ses dessins et le découpage des cases. Chaque mouvement est détaillé, le dessinateur nous immisce dans l’intimité de cet attachant personnage. Une belle démonstration de l’importance du scénario. Certaines œuvres du musée sont reproduites par Ben Gijsemans avec brio et sans prétention. Il les place au cœur de l’histoire pour notre plus grand plaisir. Un vrai tour de force et un bel hommage à l’art.

Emily MacKenzie, Recherché ! Gabin, le lapin voleur de livres (Thomas Jeunesse)

Le propos : Gabin aime les livres. Il les adore, même. Rien de bien original, me direz-vous. Seulement, voilà : Gabin est un lapin et les lapins, en général, préfèrent les carottes. Sa passion pour la littérature va le pousser à commettre des vols pour assouvir sa faim de lire. Arthur, un jeune garçon qui voit son livre préféré disparaître, part sur les traces de ce mystérieux et unique voleur de livre.

Le plus : Un album qui parle aux amoureux des livres  par ses clins d’œil littéraires et ses détournements de titres à la sauce « lapins » fera forcément (sou)rire les plus grands... De plus, l’ambiance acidulée des illustrations apporte beaucoup de dynamisme à l’ensemble du l´ouvrage.

Els Beerten, Nous voulons tous le paradis (La Joie de lire)

Le propos : Dans une Belgique occupée par les Allemands, la famille Claessen cherche du réconfort dans la musique. Le père, Sander, ainsi que son fils, Jef, et sa fille, Renée, jouent de la trompette dans la fanfare du village. Depuis l’arrivée des Allemands, jouer est devenu de plus en plus difficile. Un jeune garçon prénommé Ward, qui a tapé dans l’oeil de Renée, se joint à la fanfare, armé de son saxophone. Tout le monde est impressionné par son niveau et la fanfare continue à s’entraîner, parfois dans le dos des Allemands. Jef et Ward se lient d’amitié, Ward et Renée d’amour. L’atmosphère s’alourdit à mesure que les griffes allemandes se referment de plus en plus sur les habitants. Un sentiment de révolte s’empare d’une partie de la population, pendant que l’autre perçoit un danger imminent plus important à l’Est : la chute de Stalingrad. Comment faire lorsque l’on se trouve du mauvais côté de l’histoire ?

Le plus : Ce premier tome se raconte à quatre voix : celle de Rémi, le plus jeune de la famille Claessen, celle de Jef et de Renée, ainsi que celle de Ward. La vision de chaque personnage-narrateur rend compte de l’oppression allemande constante, ainsi que l’impuissance, la peur et la colère qui en découlent. Mais l’originalité de ce texte repose surtout sur l’angle collaborateur que l’histoire aborde en dénonçant les stratagèmes utilisés pour amener les jeunes à se ranger du côté des Allemands. Une fiction historique remplie de petits détails réels qui rendent la lecture informative et captivante. Un grand bol d’émotions et de rebondissements, un livre difficile à lâcher !

Géraldine Commet et Marie-Anne Abesdris, Je veux un animal ! (Frimousse)

Le propos : En ce petit garçon se reconnaitront tous les enfants du monde qui ont un jour voulu un animal de compagnie. Désespéré par sa requête, celui-ci est prêt à accepter tout énergumène qui fera office d’animal domestique. Un poisson rouge, un lapin, un hamster, un chinchilla, un hippopotame… Rien à perdre à essayer. Et tandis que les propositions se multiplient, les parents tentent de rester zen, position de yoga à l’appui. Malins, les auteurs de l’album éludent la question puisque les seules bestioles que notre jeune garçon acquière ne sont rien d’autres que… des poux ! N’en déplaise à ce petit homme qui trouve en eux la bébête dont il rêvait.  

Le plus : Illustré par des dessins qui sortent de l’ordinaire, ils m’ont rappelé des animations aperçues chez Pixar (ces ombres qui courent dans les Indestructibles, vous voyez ?). Les personnages ne sont en effet autres que des ombres bleue, verte, rouge ou orange, qui rendent leurs expressions d’autant plus percutantes. Le refus, la surprise, l’exaspération, la peur… tout le panel des émotions y est exprimé à travers ces pages qui nous font rire, avant même la chute de l’histoire quelque peu inattendue. Ce livre amusant est idéal pour les tout-petits qui découvrent le vocabulaire des animaux domestiques… et pour les parents en recherche de compassion.

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