Embrassant les disciplines académiques, le sociologue Edgar Morin, né en 1921, a traversé son siècle en observateur éclairé et en chercheur indiscipliné. Jean-Michel Djian lui consacre un lumineux portrait, tissé de ses interviews passées et récentes.
Philosophe de la complexité, sociologue des pratiques culturelles et pourfendeur de l’incurie de l’enseignement de la pensée, Edgar Morin a renouvelé, avec autant de rigueur que de conviction, la figure de l’intellectuel. Au seuil des années 1980, il figure parmi les premiers à pressentir les ravages de la "mondialisation techno-économique" sur notre fragile "Terre-Patrie" (titre de l’un de ses ouvrages) et les désastres dont elle menace l’humanité. Né Edgar Nahoum à Paris, en 1921, dans une famille de commerçants juifs originaire de Salonique, il rejoint encore adolescent le courant pacifiste et antifasciste. La guerre venue, tout juste diplômé en histoire et en droit, il s’engage à Toulouse, en 1942, dans les rangs de la Résistance communiste, où il adopte le pseudonyme de Morin dont il ne s’est plus départi. Auteur d’une centaine d’ouvrages, docteur "honoris causa" d’une quarantaine d’universités dans le monde, Edgar Morin n’a eu de cesse de s’interroger et d’interroger ses contemporains afin de donner du sens à la fraternité qui nous fait tenir ensemble, malgré l’adversité.
Comment esquisser les grandes lignes d’une vie aussi féconde, tout entière dédiée à la pensée et à l’engagement humaniste ? Suivant un fil chronologique, du Paris de l’avant-guerre à son refuge sur les rives de la Méditerranée d’aujourd’hui, en passant par son incursion au californien Salk Institute, où directeur de recherche du CNRS il posa un temps ses valises, ce portrait retrace ses compagnonnages intellectuels (avec le philosophe Régis Debray, les idéaux du communisme), ses fidélités indéfectibles (avec le couple Duras-Antelme) comme les rares frictions avec ses pairs, notamment Pierre Bourdieu. Alors qu’Edgar Morin fête ce 8 juillet son centième anniversaire, Jean-Michel Djian, en tissant ensemble un choix éclairant d’archives filmées, de ses interviews, passées et récentes, et de ceux qui l’ont côtoyé, donne à entendre la voix de l’un de nos plus vaillants résistants au conformisme des idées.
Documentaire de Jean-Michel Djian (France, 2020, 54mn) pour Arte
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