« Tu n'as rien à craindre de moi »

L'amour entre un peintre et son modèle selon Joann Sfar

Joann Sfar, l’auteur à succès du Chat du Rabbin, revient avec un nouvel album, Tu n’as rien à craindre de moi, aux éditions Rue de Sèvres. Une histoire d’amour parisienne entre un peintre et son modèle. Changement de registre pour le célèbre dessinateur Niçois. 

L’inspiration du cinéma pour la liberté

Le dessinateur Joann Sfar sort un nouvel album, cette fois dédié à l’amour et la passion artistique. Tu n’as rien à craindre de moi, paru aux éditions Rue de Sèvres, raconte l’histoire d’amour passionnée entre l’artiste-peintre Seaberstein et son modèle, qu’il surnomme Mireilledarc. C’est justement l’actrice Mireille Darc, du Grand bond avec une chaussure noire notamment, qui a inspiré le personnage. Selon le dessinateur, elle respire la liberté, la beauté et la réussite. Des traits de caractère que Joann Sfar voulait insuffler à son personnage. 

Le peintre et sa muse, une relation complexe

Érotisme et sexe sont omniprésents dans un album ancré dans la réalité, dans notre monde actuel. Un monde où se mêlent religion, beauté, amitié et art, toujours décrits avec humour et tendresse. Joann Sfar s’est toujours intéressé à cette thématique qu’est la relation entre l’artiste et son modèle : 
« C'est en faisant parler les femmes que j'arrive le mieux à m'exprimer, je dois être très fille en ce moment . J'ai mis mes personnages dans un jeu de pouvoir. C'est lui qui peint son corps, mais c'est elle qui l'invite à réfléchir sur l'esthétique et la représentation des corps nus et qui se moque de lui. Il y a une noblesse dans le nu, notre civilisation est née des idées de la cité grecque, à savoir le goût des beaux corps mène aux belles idées. Je mets le corps dans le camp de l’intelligence. »

Des idées d’actualité

En plus de ces thèmes chers à Sfar, Tu n’as rien à craindre explore aussi des idées plus ancrés dans l’actualité. En parlant de religion, le dessinateur aborde le sujet très controversé du voile. Le prendre comme solution, selon lui, est un mauvais choix. Les peintre de la Renaissance considéraient que peindre une femme nue était un acte sacré. Joann Sfar demeure persuadé quant à lui « qu’il n’y a rien de plus divin que la relation d’un peintre et de son modèle ». Finalement, la sacralité n’est pas réservée uniquement à la religion. 

Le Paris carte postale

Le dessinateur a choisi la capitale de Paris comme décor de ce nouvel album. Une ville qui lui permet de montrer ses valeurs d’ouverture et toutes les possibilités qu’elle offre. Joann Sfar met en scène les amoureux dans les rues les plus romantiques et les plus belles de la capitale. Une façon de montrer que Paris est beau, « dans un moment où on nage plutôt dans une certaine morbidité », explique-t-il. Nous voilà donc loin du décor auquel le dessinateur nous avait habitué avec Le Chat du Rabbin, dont l’histoire se déroule dans l’Alger du début du XXème siècle. La série en six tomes, parus chez Dargaud, ont fait le succès de Joann Sfar. La bande dessinée avait d’ailleurs été adaptée au grand écran en 2011. 

>Joann Sfar, Tu n'as rien à craindre de moi, Rue de Sèvres
>Retrouvez notre dossier spécial sur Le Chat du Rabbin

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