Lauréat du prix Landerneau du Polar 2022 présidé cette année par Tonino Benacquista, Hugues Pagan sait tenir en haleine son lecteur de bout en bout dans Le Carré des Indigents (Rivages Noir). Ames sensibles s'abstenir... L'auteur succède à Gwenaël Bulteau, lauréat l’an dernier pour La République des faibles (La Manufacture de livres).
Hugues Pagan, le lauréat choisi cette année par le jury du Prix Landerneau du Polar présidé par Tonino Benacquista, n'est pas un débutant. Ne comptez pas sur lui pour ménager les nerfs de ses lecteurs. Le suspense, il connaît. Les ombres des enquêtes complexes, la noirceur de l'âme humaine, aussi.
Hugues Pagan qui est en train de devenir l'un des meilleurs auteurs de polars noirs, très noirs, connaît la musique. Il a été inspecteur de police. Une carrière exercée pendant plus de vingt ans, qui lui inspire ses romans (treize à ce jour), parmi lesquels Boulevard des allongés (Fleuve noir), L’Étage des morts (Albin Michel), Dernière station avant l’autoroute (Rivages Noir), sacré Prix Mystère de la critique en 1998… et aujourd'hui, Le Carré des Indigents (Rivages Noir).
Le Carré des Indigents compose un récit à l'atmosphère glaçante, qui frappe autant par son réalisme, que par la qualité des descriptions secondaires : les décors, le contexte historique, la psychologie des personnages... Hugues Pagan sait manier le rythme, mais il sait aussi nourrir le lecteur afin de le plonger "comme s'il y était".
Embarquement pour les années 1970, peu avant la mort de George Pompidou, avec en arrière plan l'arrivée au pouvoir de Valéry Giscard d'Estaing. La France a vu passer Mai 68. Elle veut oublier le passé et rêve de modernité. Une amnésie heureuse sur fond de Trente Glorieuses. Pendant ce temps, Claude Schneider, flic fétiche et récurrent d'Hugues Pagan se trouve muté dans une ville moyenne de l’Est de la France. Il est tout de suite confronté à une affaire qu'il soupçonne d'être tragique : la disparition de Betty, une jeune adolescente de quinze ans, sérieuse et sans histoires. Elle revenait de la bibliothèque sur son Solex et n’est jamais rentrée. Le cadavre de la jeune fille sera retrouvé, atrocement mutilé au niveau de la gorge. L'enquête commence.
La province, les non-dits, les mémoires enfouies ... un cocktail impitoyable pour un récit sans répit. Comme l'a déclaré Nathalie Alonzo, libraire à l’Espace Culturel E.Leclerc de Figeac et membre du jury du Prix Landerneau Polar 2022 : «Ce qui importe chez Hugues Pagan, c’est le choix des mots, l’ambiance que l’on ressent en observant ses descriptions. Il sait décrire les personnages complexes, les femmes sans concession et les petits tyrans pitoyables dans cette France de Pompidou avec pour certains des relents de guerre. Un roman étonnant, sensationnel et à dévorer !»
Le jury du Prix Landerneau a choisi un auteur qui apporte des couleurs fortes au roman noir. Le Carré des Indigents est un cru bien trempé qui donnera quelques nuits blanches aux lecteurs les plus sensibles et ravira les amateurs du genre. Hugues Pagan n'a pas fini de nous faire sursauter.
>Hugues Pagan, Le carré des indigents, Rivages noir, 441 pages 20,50 €
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