Pour les amateurs de fantasy, un livre à retenir : Une couronne de roses et de givre (éditions J’ai Lu) premier tome de la saga « La cité des songes » de Georgia Caldera, romancière française lauréate du prix e.Romance 2018. Ce premier volet nous plonge dans un monde fascinant dès les premières pages, empli de magie, pouvoirs surnaturels et créatures fantastiques.
Georgia Caldera nous propose dans Une couronne de roses et de givre un univers savamment pensé regorgeant de mystères enfouis, machinations complexes et luttes de pouvoir. La romancière et illustratrice française avait déjà conquis le public à de nombreuses reprises depuis 2014 aux éditions J’ai Lu, notamment avec des romances contemporaines comme Les larmes rouges, Les brumes de Cendrelune ou encore des romances historiques comme Victorian Fantasy. Lauréate du prix e.Romance 2018, experte en art-thérapie, illustratrice, novelliste, alternative fashionista ... l’auteure adopte la plusiuers cordes à son arc. Elle adopte le point de vue de différents personnages, comme Auréa principalement, mais aussi Rozarian, prince torturé au handicap immense, et Rin, jeune femme du côté des « méchants ». Mêlant ainsi personnages innocents et candides à ceux hantés par les démons de leur passé, Georgia Caldera invite le lecteur dans un cocktail fascinant entre passion, gloire et danger imminent.
Une couronne de roses et de givre nous situe dans un monde à la surface fracturée par le Dévoreur, monstre gigantesque des profondeurs de la terre. La population s’est réfugiée dans d’immenses tours de pierre et s’est organisée en reinaumes pour survivre et chasser les Vyvernes et autres Wyrms, créatures démoniaques issues des failles du Dévoreur.
Au reinaume du Printemps, Auréa mène une vie heureuse entre protection contre ces monstres, balades avec son renard-feu et entraînements pour contrôler ses pouvoirs. Car Auréa est une Thaumaturge, femme mage douée du pouvoir des pierres de l’Elementum. Elle a été désignée comme Chasseresse par sa reine, rang élevé donnant à Auréa une grande liberté parmi les siens.
Alors quand Chryséis, souveraine du reinaume, la choisit pour remplacer sa fille disparue sur le trône du royaume du Givre, Auréa n’a d’autre choix que d’obéir. Arrachée à sa tour natale, elle est propulsée dans une cour aux manigances plus que sombres, au bras d’un prince prétentieux et obligée de cacher sa véritable identité. Car les Thaumaturges ne sont pas bien accueillies à la Tour du Givre. Pas plus que les jeunes filles trop curieuses…
Ce roman, fantastique mais pas que, nous plonge dans un monde semblant mêler les univers de La passe-miroir et des Hunger games, le premier par le processus d’acclimatation d’une jeune fille à un monde nouveau et dur, empli d’ennemis et d’un époux imposé à première vue hostile, et le second par l’idée ingénieuse de fausse (du moins, au début !) relation parfaite visant à dévier l’attention vers les problématiques les plus graves de ce monde. Et elles sont nombreuses dans Une couronne de roses et de givre ; les protagonistes se voient propulsés au milieu d’une civilisation pourrie jusqu’à la moëlle et au bord de la déchéance, avec l’avancée sur les terres prospères à la fois d’un monstre effrayant, le Dévoreur, et d’une prétendue Reine des Corbeaux, monarque terrifiante à la tête d’une immense armée d’êtres surnaturels et de dragons.
Au fil du roman la personnalité d’Auréa s’aiguise alors qu’elle découvre toutes les machinations gravitant autour d’elle et qu’elle passe de jeune fille naïve à princesse guerrière prête à tout pour les siens, alors même que sa relation avec le détestable prince Rozarian commence à prendre une nouvelle tournure. Le lecteur se rend compte dès les premières pages que la protagoniste, loin de la première impression, aurait en réalité un rôle crucial dans les prochains tomes, centré autour de ces mystérieux rêves qui l’habitent à propos d’une cité utopique où tous vivraient heureux et en sécurité. Rêves qu’elle semble partager avec Rin, impitoyable bras droit de la Reine des Corbeaux et assassin hors pair…
Georgia Caldera joue avec les différents points de vue et l’ignorance du lecteur de ce monde fantastique pour créer dans ce premier volet une atmosphère palpitante qui nous laisse haletants et plein de questions. Rencontres inattendues, personnages aux multiples facettes et ruses vieilles comme le monde, l’auteure réunit ici tous les éléments d'une saga plus que prometteuse. Les conflits politiques entre les différents royaumes ne sont d’ailleurs pas sans rappeler nos propres guerres historiques, et renvoient à l'enjeu général aux conflits intérieurs des différents protagonistes. Car c’est bien une guerre qui se déroule dans les profondeurs de la Tour du Givre, cage dorée d’Auréa et berceau d’intrigues plus que sombres. La jeune fille est vouée à démêler les complots à son égard et de libérer ces mondes d’une influence maléfique plus grande que tout.
Une couronne de roses et de givre amène à une réflexion sur l’absurdité des luttes de pouvoirs et la complexité des relations royales dans un monde où tout s’écroule. L’archétype de la jeune protagoniste en lutte constante contre des démons autant physiques que moraux est un modèle d’humilité et de courage dans une civilisation au bord de la ruine.
>Une couronne de roses et de givre, de Georgia Caldera, éditions J’ai Lu, 440 pages, 16,90 euros.>> Pour acheter le livre, cliquer sur ce lien
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