Couronné du Grand Prix du Roman de l’Académie Française pour « Plonger », Christophe Ono-dit-Biot a ouvert le bal des Prix littéraires français de 2013.
[image:1,l,m]Il était donné grand favori et a remporté dès le premier tour le Grand Prix du Roman de l’Académie française.En ce 24 Octobre printanier, il y avait du beau monde à l’Institut pour assister à l’annonce du Grand Prix du Roman. L’impétrant avait revêtu un costume gris bien formel (l’Académie, quand même), agrémenté d’une cravate noire, au symbole incertain : en attente d’un fauteuil vacant sous la Coupole ? Ou préparé à « La gloire est le deuil éclatant du bonheur » ? Quelques ardents défenseurs de la maison Gallimard étaient venus soutenir celui qu'ils nomment « confrère », comprenez journaliste comme eux : Angelo Rinaldi ou Jean-Marie Rouart par exemple. Entre critiques, on se doit bien quelque solidarité...
Hélène Carrère d’Encausse avait revêtu un ensemble saumon-mandarine, qui tranchait avec les silhouettes sombres de l’assemblée. Elle aurait été parfaite pour assister à une cérémonie à la Cour d’Angleterre…Eric Holder, un peu songeur, Frédéric Vitoux, toujours affable, René de Obaldia, avec son air d’éternel impertinent étaient aussi de la partie. Jean-Christophe Ruffin avait pour sa part revêtu une cravate violette qui lui donnait un air cardinal. A peine le prix annoncé, il ne fut pas ici beaucoup question de littérature. A l’Académie il est vrai que les petits fours de la maison Pradier, le champagne qui coulait sans retenue, ainsi que les tapisseries à l’air éternel, accompagnaient les Immortels d’une torpeur presque royale.
Christophe Ono-dit-Biot est donc un écrivain comblé. A moins de 40 ans il a publié 5 livres, et a déjà été couronné 4 fois, chaque fois en grimpant un étage dans l’importance : le prix La Rochefoucauld pour Désagrégé(e) (2000), prix de la Vocation pour Génération spontanée (2004), prix Interallié pour Birmane (2007) et maintenant, le prix de l’Académie française pour Plonger (2013). La prochaine étape sera-t-elle le Goncourt, sinon rien ? L’histoire le dira. Une chose semble certaine : Christophe Ono-dit-Biot est le chouchou des jurys littéraires.
Plonger est une longue évocation d'une femme et des années partagées avec elle. Dans le roman, un journaliste, César, qui ressemble beaucoup à l’auteur ( n’hésitant pas à avouer son goût pour le narcissisme, sur ce point nul ne le contredira) s’adresse à son fils, Hector. Il lui raconte sa mère, Paz, une artiste espagnole, morte en pleine gloire.
« Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau.» Plonger est le récit de cet amour déchu par la mort, derrière cet amour, du désir, celui de créer, de voyager d’embrasser le monde et de grandir… ou de s’y engloutir. On comprend que Christophe Ono-dit-Biot aime les beaux hôtels, les plages, les mers, les vernissages et les paillettes. On comprend aussi que l’amour dure parfois plus de trois ans, mais pas beaucoup plus. Christophe Ono-dit-Biot sait ne jamais perdre la ligne et se raconter sans jamais se perdre. En miroir avec lui-même, il semble avoir "plongé" dans le récit comme on plonge dans l'existence, tout en reconstruisant les souvenirs à son avantage. Amour, mort et beauté, les Académiciens ont été séduit par ce récit qui emporte son lecteur dans un film aux séquences parfois dramatiques, parfois joyeuses. Moderne en somme. La vie comme au cinéma.
Christophe Ono-dit-Biot, Plonger (Gallimard)
Le jury du Grand Prix RTL - Lire Magazine 2025 vient de donner la liste des cinq romans sélectionnés.
Depuis 2014, le Grand Prix du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême est attribué à la suite d’un vote de la communauté des autric
Les lauréats du Prix Mare Nostrum 2024 vient de livrer la liste de ses lauréats. Chaque lauréat recevra une dotation de 2 000 € pour sa c