Dans Bonbon désespéré (Editions du Rocher), qui sera en librairie le 17 mars 2016.Vincent Ravalec aborde, aux côtés de nombreux protagonistes, l'histoire d'un écrivain qui n'arrive pas à se faire éditer. Il instaure une particularité dans son oeuvre : l'écrivain assiste et raconte des évènements avant même d'y assister. Une interrogation : comment intervenir car on ne peut changer ce qui a déja été écrit ? En avant première Vincent Ravelec nous parle de son livre, un polar trépidant avec une pointe de fantastique, qui se déguste avec gourmandise.
Vincent Ravalec est un écrivain, réalisateur, scénariste et producteur. Influencé par les grands mythes des années 70, il débute l'écriture de textes littéraires et de scénarios au début des années 90. Son premier livre, Cantique de la racaille a été publié en 1994 et son second, Un pur moment de Rock' n roll en 1997 lui ont valu le prix de Flore, le prix des Bouquinistes et le prix Auchan. Ses oeuvres font de lui un écrivain marquant de la littérature française de la fin du XXème siècle. Il a aussi créé une maison de production, Les Films du garage.
La sortie de son nouveau livre Bonbon désespéré est prévu pour le 17 mars 2016. L'auteur nous pésente son livre ( que nous avons eu la chance de lire en avant-première). Dans cet ouvrage, Vincent Ravalec aborde, aux côtés de nombreux protagonistes l'histoire d'un écrivain qui n'arrive pas à se faire éditer. Il instaure une particularité dans son oeuvre, l'écrivain assiste et raconte des évènements avant même d'y assister et soulève une interrogation : comment intervenir car on ne peut changer ce qui a déja été écrit ? C'est "un polar trépidant avec une pointe de fantastique, où les destinées banales acquièrent une épaisseur tragi-comique" selon les librairies Sauramps.
Si vous deviez résumer votre livre , vous diriez…
Vincent Ravalec : Un écrivain impublié à la surprise de se retrouver nez à nez avec les personnages d’un de ses manuscrits. Des malfrats y retiennent en otage une petite bourgade isolé de province. Dans une ambiance de thriller, matinée d’une pointe de fantastique, il va avoir fort à faire, alors que des jeunes filles sont en danger, qu’une sainte veille, qu’un curé se défroque, que des notables locaux espèrent la renaissance de la confiserie patrimonial, pour que tout se finisse bien.
Dans ce livre, il est question du pouvoir de l’écriture et de la vision de l’écrivain. Parlez nous de ce rôle de l’écrivain, celui qui voit les choses avant les autres.
V.R : Je ne sais pas si l’écrivain voit les choses avant les autres, mais nous sommes une civilisation du verbe et ce qui est sur c’est que l’écriture a un impact sur le monde, de même que le monde a un impact sur ce qu’ont écrit. Il existe donc un degré de corrélation qui est intéressant. Pour ma part je crois que l’écriture, sans aller jusqu’à la pensée magique, peut avoir un rôle prescripteur. Jusqu’à créer la réalité? Ou en rendre compte avant qu’elle ne surgisse dans la réalité, en se connectant peut-être avec un monde imaginaire où elle se tisse préalablement? C’est en tout cas l’hypothèse du livre.
Votre personnage et vous: un jeu de miroir ? Vous vous sentez proche de lui, comme un écrivain un peu désabusé, qu’en dites vous ?
V.R : Ah non, pas du tout. C’est vraiment un personnage. Je me sens tout aussi proche des autres, des filles, des malfrats, de l’attaché de presse… Quand on écrit un livre sans le je -en tout cas en ce qui me concerne- l’identification est plus diffuse, donc multiple, car vous épousez tous les points de vues.
Une église comme un bonbon qu'elle drôle d’idée. Pourquoi ?
V.R : Je ne sais pas. Mais je trouve que cela va bien ensemble. Le bonbon permettait aussi de se réapproprîer quelque chose d’aujourd’hui un peu vieillot. De le rendre plus sucré.
Dans votre roman, on dirait que vous n'aimez pas beaucoup les éditeurs, est-ce vrai ?
V.R : Non. J’ai eu beaucoup d’éditeurs, et très souvent de très bonnes relations avec eux. J’ai cependant le sentiment que c’est plus compliqué aujourd’hui d’avoir des relations très personnalisés, du fait de l’impératif de rentabilité, de la valse des personnes qui change facilement de groupe. Mais néanmoins il y a encore des éditeurs qui ont le souci, en plus de faire des livres qui se vendent, de faire de bons livres. Et c’est surtout ça qu’on attend d’eux.
Vous êtes cinéaste aussi. Dans votre récit, il y a du rythme, des images, une énergie très cinématographique. Vous aimez cela ?
V.R : Oui. Ce livre a été pensé comme un livre/film, en fait pour faire partie d’une série destinée à l’audiovisuel. Cela n’en enlève d’ailleurs en rien l’ambition littéraire, mais c’est vrai qu’à force de passer d’une écriture à l’autre il y a forcément une porosité. Mon écriture littéraire est toujours un peu cinématographique, et quand je réalise c’est souvent littéraire.
D’où tenez vous l’inspiration pour ce livre ?
V.R : Je ne sais pas. Mais il y a plusieurs intrigues qui se mêlent, et c’est ce qui m’intéressait. Comment des destinées qui ne sont pas sensées se croiser se nouent elles brusquement pour donner une histoire.
Pourquoi êtes vous devenu auteur ?
V.R : Parce que j’adorais lire et que j’avais envie de raconter des histoires. Et je continue parce que j’adore ça. J’adore écrire.
Quel est le message que vous souhaitez faire passer ?
V.R : Que l’imaginaire est surpuissant. Et que savoir jouer avec, le façonner, l’orienter, est une clef de beaucoup de choses, dont personne ne parle jamais.
Entre le cinéma et l’écriture, quel est le domaine que vous préférez, si vous en avez un.
V.R : J’aime bien les deux. J’ai l’écriture plus facile, parce que le cinéma est très pesant comme média, mais j’aime aussi filmer. De plus en plus d’ailleurs.
> Vincent Ravalec, "Bonbon désespéré", (Editions du Rocher), 16,90 euros.
Découvrez ici en vidéo la présentation Vincent Ravalec :
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