Parmi les très nombreuses publications de la rentrée, les auteurs étrangers arrivent en force. Preuve que la littérature ne connaît pas de frontière. A cette occasion nous avons regroupé nos coups de coeur dans la catégorie « livres étrangers ». Américains, Suédois ou encore Indonésien, découvrez ces chefs d’oeuvres de la rentrée littéraire.
De quoi parle son livre? Nous sommes en 2012. Frank, ancien journaliste sportif et agent immobilier, a désormais 68 ans et coule une retraite paisible dans une ville du New Jersey. Paisible… jusqu’à ce que l’ouragan Sandy vienne frapper la Côte Est des États-Unis. Après la tempête, vient le temps du bilan. On constate l’étendue des dégâts, autour de soi et dans sa vie. On fait le point. Frank rend visite à son ex-femme, laquelle vit désormais dans une résidence médicalisée ; recueille les confessions d’un vieil ami ; et se trouve confronté à ses propres préjugés. En toile de fond de ces sujets intimes mais communs à tous, l’Amérique d’aujourd’hui, avec la féroce bataille présidentielle Obama/Romney et la crise économique.Caustique, bavard, malicieux et politiquement incorrect, Frank a vieilli, mais il demeure incontestablement l’un des personnages les plus attachants de la littérature américaine actuelle. De quoi satisfaire ses nombreux fans, qui ne cessent de le réclamer depuis la parution de L’État des lieux.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Lauréat du prix Pulitzer et du PEN/Faulkner Award pour son livre Indépendance, c’est pourtant avec son livre Un week end dans le Michigan dans lequel il met en scène pour la première fois son personnage Frank Bascombe que sa carrière a pris un tout autre tournant. Aujourd’hui, lui et Frank reviennent dans un nouveau roman rempli d’émotion.
Résumé: À la suite de son enquête sur le Grand Maître, l’inspecteur Sunderson, désormais à la retraite, n’aspire qu’à se mettre au vert dans un bungalow du Nord Michigan. Aussitôt installé, il découvre que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur dans toute la région. Les autorités locales avouent leur impuissance face à ce clan qui vit en dehors des lois et commet les crimes les plus crapuleux. Quand une série de meurtres éclate en pleine saison de pêche à la truite, Sunderson est contraint de reprendre du service.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Auteur de plus de vingt cinq ouvrages, Jim Harrison revient sur les devants de la scène avec Péchés capitaux suite attendue de Grand Maître publié en 2012. Dans son livre l’auteur dresse un portrait de l’Amérique profonde ou les vices sont omniprésents.
De quoi parle son livre? En 1856, Henry Shackleford, douze ans, traîne avec insouciance sa condition de jeune esclave noir. Jusqu'à ce que le légendaire abolitionniste John Brown débarque en ville avec sa bande de renégats. Henry se retrouve alors libéré malgré lui et embarqué à la suite de ce chef illuminé qui le prend pour une fille. Affublé d'une robe et d'un bonnet, le jeune garçon sera brinquebalé des forêts où campent les révoltés aux salons des philanthropes en passant par les bordels de l'Ouest, traversant quelques-unes des heures les plus marquantes du XIXe siècle américain. Dans cette épopée romanesque inventive et désopilante, récompensée par le prestigieux National Book Award en 2013, James McBride revisite avec un humour féroce et une verve truculente l'Histoire de son pays et de l'un de ses héros les plus méconnus.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Ecrivain, scénariste et musicien, James McBride marque avec sa plume. Son dernier roman, L’oiseau du bon Dieu a déjà reçu le National Book Award en 2013 et sera bientôt adapté au cinéma. C’est avec beaucoup d’humour que l’écrivain retrace une partie de l’histoire de son pays.
De quoi parle son livre? Le lieu : l'Amérique du Nord (les U.S.A., le Canada et le Mexique ont fusionné pour former une fédération.). L'époque : le futur proche. La Société du spectacle a gagné, et la population hébétée par la télévision, les loisirs et la consommation à outrance ne songe plus qu'à se distraire. Le décor : une académie de tennis et un centre de désintoxication. Les personnages principaux : la famille Incandenza, qui rappelle la fameuse famille Glass des romans de Salinger, avec ses parents excentriques et ses enfants, géniaux - dont Hal, adolescent tennisman surdoué. Mais aussi un groupe de séparatistes québécois, "Les Assassins en Fauteuil Roulant", entrés en résistance. Ils convoitent une arme redoutable : une vidéo clandestine créée par le père Incandenza, L'infinie comédie, qui suscite chez ceux qui la regardent une addiction mortelle...
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? C’est en 1991 que David Foster Wallace se lance dans l’écriture de L’inifinie Comédie, publié en 1996, son roman sera reçu comme un chef-d’oeuvre dans le monde entier. C’est la première fois cette année que ce livre qui a fasciné des milliers de lecteurs paraîtra en France.
De quoi parle son livre? Sur la scène d'un club miteux, dans la petite ville côtière de Netanya en Israël, le comique Dovale G. distille ses plaisanteries salaces, interpelle le public, s'en fait le complice pour le martyriser l'instant d'après. Dans le fond de la salle est assis un homme qu'il a convié à son one man show - ils se sont connus à l'école -, le juge Avishaï Lazar, retraité et veuf inconsolable. Il écoute avec répugnance le délire verbal de l'humoriste. Mais peu à peu le discours part en vrille et se délite sous les yeux des spectateurs médusés. Car ce soir-là Dovale met à nu la déchirure de son existence lorsque adolescent, alors à Gadna (camp de préparation militaire parascolaire) avec son ami Avishaï, on l'avait informé de la mort d'un de ses parents sans lui préciser lequel. Et jusqu'à l'enterrement, Dovale s'était trouvé devant ce choix terrible : de qui - mère ou père - "souhaitait-il" la mort ? Avishai, par lâcheté, lui avait tourné le dos alors que Dovale avait eu besoin de son soutien. Le juge comprend où Dovale veut en venir avec ce spectacle. Il ressent soudain l'envie d'écrire. Il noircit de notes les serviettes qu'il a sous la main. Trahison de l'amour, trahison de l'amitié ? Règlement de comptes ? Pourtant, à la fin du spectacle, entre le juge et l'humoriste, un début de rédemption s’ébauche.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Lauréat du prix de la Paix de libraires allemands, David Grossman est depuis officier de l’ordre des Arts et des Lettres. Connu pour ses essais engagés, David Grossman offre à ses lecteurs avec Le cheval entre dans un bar un roman dévastateur dans lequel violence et humour se mêlent.
De quoi parle son livre? Glasgow, dimanche matin, Sammy émerge de deux jours de beuverie. Il n'a plus de portefeuille et est chaussé de baskets qui ne lui appartiennent pas. Suspect, il est arrêté et sauvagement tabassé par la police. À la sortie il se découvre complètement aveugle. Les choses empirent encore : sa petite amie disparaît, la police l'interroge pour un crime mystérieux lié au terrorisme politique et le médecin qu'il finit par consulter refuse d'admettre qu'il est aveugle. Il erre dans les rues pluvieuses de Glasgow, en tentant vainement de donner un sens au cauchemar qu'est devenue sa vie. Sammy navigue avec un curieux détachement entre ingénuité et acceptation, avec une combinaison de courage et de méfiance exprimée dans une prose torrentielle, faite de rudesse, de tension qui ne faiblit jamais. On y lit une parabole politique subtile et noire sur la lutte et la survie, riche d'ironie et d'humour noir.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Ancien chauffeur de bus, James Kelman publiera son premier recueil de nouvelles à l’âge de 37 ans. C’est en 1994, onze ans plus tard, que l’auteur recevra le Booker Prize pour How late it was, how late. Traduit en français par Céline Schwaller, Si tard, il était si tard sortira dans les librairies françaises le 10 septembre prochain.
De quoi parle son livre? Quand, à la fin du premier chapitre de ce roman impeccablement construit, les autorités demandent à Margio, de toute évidence coupable du meurtre d’Anwar Sadat, pourquoi il a sauvagement assassiné ce notable, il répond : « Ce n’est pas moi, il y a un tigre dans mon corps. » Ce tigre, « blanc comme un cygne, cruel comme un chien féroce », lui vient de son grand-père. Si, à diverses occasions, il l’a senti pénétrer dans son corps, il a toujours tenté de le réfréner. Personnage à part entière de ce drame qui plonge ses racines dans les croyances animistes, le tigre ne jaillira qu’au moment où le jeune homme ne pourra plus contenir la colère qu’il réprime. Pour élucider les raisons du meurtre, Eka Kurniawan revient sur le passé de Margio. Rien en effet dans la vie de l’inoffensif Anwar Sadat ne laissait présager une fin aussi violente : peintre amateur, il vivait aux crochets de sa riche épouse, et employait ses heures d’oisiveté à jouer aux échecs, regarder des matches de football et courir les femmes.
Avant que le père de Margio ne se décide à exercer en ville son métier de coiffeur, sa petite famille vivait paisiblement au cœur de la campagne indonésienne. L’arrivée dans la maison des faubourgs marque pour Nuraeni, la mère de Margio, le début de la désillusion. Et, pour Margio, celui de la révolte. Au fil des années et de la mésentente entre ses parents, la colère va croître en lui, envahissant tout, comme les plantes que Nuraeni cultive sur leur misérable lopin de terre. Leur foyer devient une jungle étouffante, à laquelle cette femme, encore jeune et belle, essaye d’échapper en allant effectuer des travaux domestiques chez d’autres. Notamment dans la demeure d’Anwar Sadat… Dès lors se nouent les fils de la tragédie qui va irrémédiablement lier la destinée des deux familles, et provoquer le surgissement du tigre blanc.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Jeune écrivain, Eka Kurniawan a pris goût à la lecture grâce aux contes et aux légendes que lui racontait sa grand-mère. Il a commencé sa carrière en 2000 avec la parution de son premier livre, un recueil de nouvelles. L’homme tigre a été publié en Indonésie en 2004. C’est donc plus de dix ans après que la plume de cet auteur peu connu va émerveiller les lectures des Français.
De quoi parle son livre? Trois voix dessinent le quotidien d'un camp d'extermination en 1942, oscillant entre horreur innommable et banalité journalière : Angelus Thomsen, neveu du secrétaire personnel d'Hitler, qui tente de conquérir la belle Hannah Doll ; le mari de celle-ci, le commandant Paul Doll, ridicule personnage moqué de tous ; et enfin, Smulz, Juif nommé chef des Sonderkommandos et obligé d'aider au massacre
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? C’est le deuxième livre que Martin Amis consacre au thème de la Shoah après La flèche du temps en 1991. Considéré comme l’un des plus grands écrivains anglais depuis 1945, Martin Amis excelle dans l’art de questionner la morale. Ici, dans Zone d’intérêt, il s’amuse à critiquer le régime nazi à travers trois personnages qui évoluent dans un seul et même cadre: Auschwitz.
De quoi parle son livre? « En janvier 2014, j’ai appris que j’étais atteint d’un cancer grave. Cependant, ce n’est pas un livre crépusculaire, mais une réflexion sur ce que c’est que vivre. Je me suis promené dans ma propre histoire, de l’enfant que j’étais à l’homme que je suis aujourd’hui. Je parle d’événements qui m’ont marqué à jamais et d’hommes et de femmes qui m’ont ouvert des perspectives insoupçonnées. Je parle d’amour et de jalousie, de courage et de peur, de la cohabitation avec une maladie potentiellement mortelle. Je parle des artistes qui vivaient il y a 40 000 ans, des images fascinantes qu’ils nous ont laissées dans les recoins profonds et obscurs des grottes. Je parle du troll maléfique que nous avons engendré et que nous essayons à présent d’enfermer dans la montagne afin qu’il ne s’en échappe pas pendant les cent mille ans à venir. Je parle de la manière dont a vécu et dont vit l’humanité, et dont j’ai moi-même vécu. Je parle de la joie de vivre. Elle m’est revenue après que j’ai échappé au sable mouvant, qui menaçait de m’entraîner dans l’abîme. » H M
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Henning Mankell est lauréat de nombreux prix littéraires, dans Sable mouvant: fragments de ma vie, il emmène le lecteur au coeur de son existence, au coeur de ses questionnements, au coeur de sa vie. C’est un voyage émouvant auquel Henning Mankell convie ses lecteurs.
De quoi parle son livre? Paul O’Rourke est un dentiste hors-pair, un New-Yorkais qui entretient avec sa ville des rapports ambigus, un athée convaincu, un supporter désenchanté des Red Sox, et grand amateur de mokaccino. Et pourtant il est hors du monde moderne. Son métier, certes, occupe ses journées, mais ses nuits ne sont qu’une succession de regrets ; il ressasse les erreurs qu’il a commises avec Connie, son ex-petite amie (qui est également l’une de ses employées) et, tour à tour, vitupère ou s’émerveille devant l’optimisme du reste de l’humanité.Ainsi va sa vie, jusqu’à ce que quelqu’un se fasse passer pour lui sur le web. Impuissant, Paul O’Rourke voit, avec horreur, paraître en son nom un site internet, une page Facebook et un compte Twitter, qui semblent vouloir faire l’apologie d’une religion ancienne tombée dans l’oubli. Mais cette imposture on line, bientôt, ne se contente plus d’être une simple et odieuse atteinte sa vie privée. C’est son âme même qui se retrouve en danger, car son double numérique est peut-être bien meilleur que sa version de chair et de sang.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Se lever à nouveau de bonne heure est le troisième roman de Joshua Ferris, un jeune écrivain américain. Dans ce dernier roman, l’auteur s’interroge sur certains fondamentaux de l’existence. Et s’il existait une meilleure version de nous?
De quoi parle son livre? Une source d'eau douce, ou une fuite intarissable, s'est ouverte au premier étage d'un vieil immeuble délabré du centre de Luanda. Les habitants s'y croisent. Il y a Amarelinha, la brodeuse de perles, et le jeune MarchandDeCoquillages, toujours accompagné de l'Aveugle, qui voit le monde à travers ses odeurs. Il y a GrandMèreKunjikise qui connaît le pouvoir des mots anciens. Il y a MariaComForça, qui vend du poisson grillé, et son mari le débrouillard qui monte une salle de cinéma sur le toit de l'immeuble. Le Facteur qui réclame une mobylette pour sa tournée. Le CamaradeMuet qui écoute du jazz. Paizinho, le jeune garçon qui cherche à la télévision sa mère dont il a été séparé par la guerre. Et il y a Odonato, le nostalgique qui devient lentement transparent. L'immeuble abrite aussi des directeurs de ministères de passage, des journalistes, des chercheurs, des contrôleurs, tous intéressés par les richesses du pays et de la grande ville africaine : pétrole ou eau potable. Corruption ou bien public. Toutes ces histoires picaresques ou poétiques tissent la toile de fond d'une Angola en cours de transition brutale, de la guerre à la corruption généralisée. L'écriture d'Ondjaki, entre ironie tranquille et critique intelligente, imagination poétique et habileté narrative, emporte le lecteur séduit dans l'aventure de cet Immeuble Yacoubian africain.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Lauréat de nombreux prix littéraires dont le prix Jabuti, Ondjaki est un écrivain angolais très prometteur. Dans Les transparents, l’auteur nous offre un récit au coeur de Luanda, la ville ou il est né. Un livre qui rime avec poésie et beauté.
De quoi parle son livre? Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins. Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente. Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé. Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante. Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer. Le monde ne sera plus jamais le même.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? C’est le premier roman de Darragh McKeon et pourtant il est déjà au centre de toutes les attentions. C’est un écrivain très prometteur qui a été révélé au grand jour avec Tout ce qui est solide se dissout dans l’air.
De quoi parle son livre? Jonas Brand, 38 ans, est un vidéo-reporter zurichois spécialisé dans les émissions télé people. Un jour, il réalise qu'il est en possession de deux coupures de cent francs suisses dotées du même numéro de série - ce qui est théoriquement impossible. Quelque temps après, alors qu'il a pris un train pour rejoindre un événement mondain, L'enquête sur les billets et celle sur le suicide ne vont pas tarder à se croiser. Jonas Brand remonte la piste, rencontre Adam Dillier, responsable de la sécurité de la Coromag, la société chargée d'imprimer les billets de banque suisses. Mais il ignore que celui-ci en réfère aussitôt à William Just, PDG de la plus grande banque du pays : Brand a soulevé une affaire bien plus grosse qu'il ne l'imaginait. Soudain, on vient lui reparler d'un vieux projet de film, un scénario intitulé Montecristo que personne n'a jamais voulu tourner par manque de budget. Un producteur lui annonce qu'il a finalement trouvé le financement pour tourner. Malgré les mises en garde de son ami Max Gantmann, journaliste spécialisé en économie, Jonas part effectuer des repérages en Thaïlande. Sur place, il échappe de peu à un coup monté pour le faire emprisonner à vie.Il parvient néanmoins à rentrer en Suisse et se plonge dans la préparation du film, délaissant un peu son enquête. Mais il est vite rattrapé par la réalité : il apprend que les billets qu'il croyait faux sont bel et bien authentiques. Ce qu'il avait appréhendé était une manipulation de grande ampleur, qui menace de faire péricliter l'ensemble du système bancaire suisse. Que dissimulent ces deux coupures de cent francs à numérotation identique ? Quelles pertes gigantesques la banque qui a émis les billets cherche-t-elle à cacher ? Est-ce elle qui a envoyé Jonas à Bangkok et fait cacher une livre de cocaïne dans sa sacoche ? Qui est ce mystérieux rouquin que Jonas croise de plus en plus souvent au fil des pages ? Quel rôle exact joue Marina, la jeune femme qui le soutient dans ses recherches et semble pourtant avoir d'étranges relations dans ce milieu ? Autant de questions qui forment la trame de Montecristo. Mais, comme à son habitude, Martin Suter nous entraîne bien plus loin. En l'occurrence dans le gouffre du système bancaire suisse et de ses ramifications mondiales, un monde noir, cynique, violent et machiavélique. Le monde zurichois qu'il nous décrit sur le mode du cauchemar, c'est notre univers mental à tous, qui se délite peu à peu. Celui dont un monde nouveau semble, comme dans son roman, s'accommoder peu à peu.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? C’est un roman psychologique que publie cette année Martin Suter. Ce publicitaire Allemand qui vit entre la Suisse, l’Espagne et le Guatémala, s’attaque, dans Montecristo, au monde de la finance Suisse. Voyage au cours d’un suspense économique.
De quoi parle son livre? Daniel Kelly sort de prison. Vingt ans plus tôt, il était Danny " Barracuda ", le grand espoir de la natation australienne. Un adolescent rageur, animé par la soif de vaincre, tout entier tendu vers un seul but : devenir champion. Pour n'être plus le petit métèque, fils d'une coiffeuse grecque et d'un routier australien. Pour montrer à ces petits bourges pour qui tout semble facile que lui, le boursier, peut les battre. Pour ne plus être prisonnier de ce corps encombrant, de ces pensées qui lui viennent dans les vestiaires. Aujourd'hui, Daniel est ce champion déchu qui a commis l'irréparable. Il est cet homme que la prison a à la fois brisé et révélé. Il est ce fils, ce frère qui veut se réconcilier avec les siens. Il est cet adulte qui va devoir une dernière fois se confronter à l'ado qu'il était pour mieux tenter de revivre…
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? Barracuda est le troisième roman de Christos Tsiolkas, c’est aussi celui qui marque son retour sur la scène littéraire. Son livre aborde les thèmes du sacrifice, de l’échec et de la reconstruction mais aussi du dépassement de soi. Portrait d’un jeune homme qui a commis une erreur.
De quoi parle son livre? Par une froide nuit d'octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l'enquête conclut à un suicide, le journaliste d'investigation Scott Mc Grath ne voit pas les choses du même oil. Alors qu'il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, Mc Grath se retrouve confronté à l'héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d'horreur Stanislas Cordova - qui n'est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l'on a beaucoup commenté l'ouvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l'homme lui-même. La dernière fois qu'il avait failli démasquer le réalisateur, Mc Grath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d'Ashley, il risque de perdre bien plus encore. Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l'horreur et le mal.
Pourquoi va-t-elle marquer la rentrée littéraire? C’est un deuxième roman pour cette jeune écrivaine américaine. Dans Intérieur nuit, Marisha Pessl nous invite à mener l’enquête auprès de son personnage principal. Aux allures de thriller, son livre aborde bien plus qu’un meurtre, il étudie aussi les côtés sombres de l’être humain.
De quoi parle son livre? «Elle est plus belle que tout ce qu'il a pu voir et rêver jusque-là, à cet instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d'un peu de courage et de virilité, pourtant il ne fait rien, comme s'il se débattait avec un ennemi plus grand que lui, plus fort aussi, c'est insupportable, il serre à nouveau les poings, récitant inconsciemment son poème d'amour. Elle s'en rend compte et lui dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe, alors tu sauras que je t'aime.» Ari regarde le diplôme d'honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l'aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s'il ne le sait pas encore, c'est vers sa mémoire qu'Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norofjörour, de son enfance à Keflavík, dans cette ville «qui n'existe pas», et vers le souvenir de sa mère décédée. Jon Kalman Stefansson entremêle trois époques et trois générations qui condensent un siècle d'histoire islandaise. Lorsque Ari atterrit, il foule la terre de ses ancêtres mais aussi de ses propres enfants, une terre que Stefansson peuple de personnages merveilleux, de figures marquées par le sel marin autant que par la lyre. Ari l'ancien poète bien sûr, mais aussi sa grand-mère Margret, que certains déclareront démente au moment où d'autres céderont devant ses cheveux dénoués. Et c'est précisément à ce croisement de la folie et de l'érotisme que la plume de Jon Kalman Stefansson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté.
Pourquoi va-t-il marquer la rentrée littéraire? C’est au coeur d’un réel voyage que nous plonge le récit de Jon Kalman Stefanson, aussi bien dans le temps que dans l’espace. Car son livre fait s’entrecroiser des souvenirs, des attachements, des reliques venant de personnages de toutes générations et d’endroits différents.
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